Josephine

Grossesse

PDV Grande mère

Cela fait maintenant deux jours que ma petite Josephine est inconsciente. Après qu’elle se soit évanouie je l’ai tout de suite conduit au dispensaire du village où elle a rapidement étée prise en charge. Malgré qu’elle soit inconsciente, chaque soir, je sens son corps devenir brûlant. Elle a des cernes , elle a perdu toute sa beauté, elle est pâle , elle a perdu son amoureux et sa pudeur. Mon Dieu que j’ai envi de prendre toute sa souffrance pour qu’elle n’aie pas à vivre ce calvaire. Mais je remercie le seigneur qu’elle soit encore vivante, c’est déjà ça. Mais pourra t-elle supporter toute cette souffrance ?! J’ai tellement peur qu’à son réveil, qu’elle veuille plus vivre ou aller de l’avant. Ça ne sera pas facile au début mais je suis là. J’ai toujours été là et je serai là jusqu’au bout. Par ailleurs la famille de Ali est venu voir Josephine chaque jour. Ça m’a réchauffé le cœur car ils sont en deuil mais malgré ça il l’ont soutenu. Elle en a besoin. Je n’ai pas eu le temps et même le courage d’aller à l’enterrement d’Ali parce que je n’aurai pas pu contenir ma tristesse. J’ai fais mes prières et salutations et la famille a compris. Que la terre lui soit légère et merci car il a en quelque sorte sauvé ma petite Josephine.

Alors que je me levais pour aller aux toilettes j’ai entendu de petits sons sortir de la bouche de Josephine. Je me suis rassisse à son chevet. Je lui ai pris la main et elle a instinctivement exercé une pression pour me signifier qu’elle est de nouveau consciente. J’ai commencé à lui parler:

-Mon petit cœur ça va ?? Lui demandai-je les larmes aux yeux.

-j-ai s-oi-f. A-t-elle pu mimer avec beaucoup de difficultés.

Je me suis précipitée rapidement vers la table j’ai pris un verre , j’ai servi un peu d’eau puis je suis revenue vers elle. Je l’ai aidé à se redresser légèrement pour qu’elle puisse prendre quelques gorgées d’eau. Elle s’est ensuite recouchée, j’ai retourné le verre à moitié plein maintenant et je lui ai :

-Ma puce je vais te laisser une minute pour faire appel au médecin.

J’étais sur le point de m’en aller quand elle a tiré sur mon boubou. Son regard était rempli de déception, de peur. Mon petit cœur a peur d’être toute seule maintenant et je comprends mais il faut que j’appelle le médecin. Alors je lui souris et de façon rassurante je lui dis :

- Je sais que tu as peur mais il faut que j’appelle le médecin ils doivent savoir que tu es réveillée pour les soins à suivre, d’accord mon cœur ?? C’est pour ton bien. Je reviens dans pas longtemps, personne ne viendra te chercher ici, d’accord je te laisserai plus jamais seule longtemps.

Son regard me fait savoir qu’elle a compris alors je lui fais un bisou sur le front et j’y vais.

Cinq minutes après , je reviens en compagnie du médecin.

-Alors vous êtes enfin réveillée mademoiselle Josephine, ça fait beaucoup plaisir parce que votre grand mère était très inquiète, elle est restée à votre chevet toutes ces nuits. On va prendre votre pouls et si c’est bon dès demain vous pouvez partir. Nous explique le médecin.

Il prend le pouls de Josephine, s’assure que tout va bien et nous annonce qu’elle pourra s’en aller dès demain.

Le lendemain..

Il est déjà 12h environ, on vient de rentrer à la maison. J’ai dû venir avant ça, ranger et tout nettoyer pour qu’elle se sente vraiment à l’aise chez elle.Aujourd’hui on recommence tout à zéro et ça va aller. J’inspire un bon coup puis je jette un coup d’œil à Josephine. Elle est livide, sans état d’âme , ça m’effraie mais c’est normal, avec le temps ça passera. Depuis son réveil à part demander de l’eau elle n’a plus rien dit. Ça m’inquiète mais je sais que c’est temporaire son état.

Trois mois plus tard..

Cela fait maintenant trois mois que tout ce drame a eu lieu, trois mois que Josephine fait des cauchemars toutes les nuits, qu’elle se réveille en sueur avec un visage terrifié, en pleurs.Néanmoins,les choses ont commencé à s’améliorer jusqu’à il y a une semaine, Josephine a commencé à faire de petits malaises, à vomir.. Nous sommes toutes conscientes qu’elle est enceinte, mais elle n’est malheureusement pas prête à l’accepter. C’est justifié.

-Josephine, il est temps qu’on aille voir un médecin pour mieux t’examiner , tu pense pas ??

-Mami je sais que tu es persuadée que j’attends un bébé mais ce n’est pas le cas, je peux pas subir tous ces malheurs , ça ne peut pas m’arriver à moi. Dit-elle outrée avec ce regard effrayé et en larmes.

Je l’ai prise par la main:

-Ma puce regarde moi. (Ce qu’elle fit)Je sais que tu as peur mais tu n’es pas seule je suis là. Si t’es enceinte c’est vrai que ça n’a pas été d’une belle façon mais il faut que tu te dise que c’est un cadeau du ciel un bébé. Je serai là pour t’aider à l’élever. Accepte cela et allons de l’avant.

-Mais ce bébé est maudit grand mère. Me hurle t-elle à la figure .

Je n’ai pas pu retenir cette gifle qu’elle a reçu.

-Tu n’as pas le droit de traiter ce bébé de la sorte. Il n’y est pour rien lui .Tu n’es pas et tu ne seras pas la dernière qui aura tant de malheurs dans sa vie alors calme toi.

Elle a éclaté en sanglots. Et j’ai eu tellement mal de la voir se détruire comme ça. Mais il faut aller de l’avant.

-Ma puce, ai-je repris plus calmement. Je sais que ce n’est pas facile mais ce qui est arrivé est déjà arrivé, il faut essayer de voir les choses du bon côté pour pouvoir surmonter cela. Tu m’écoute ?? Tu veux bien ?? Elle hoche positivement de la tête en reniflant. Et je renchéris :Alors on y va. Lève toi.

Cela fait un petit moment que nous sommes revenus de l’hôpital. Elle s’est enfermée dans sa chambre et est en larmes depuis. Ce que nous redoutions depuis s’est avéré vrai. Elle attend un enfant. Je crois qu’il faut que je lui laisse le temps de digérer cela.

Cela fait maintenant des heures qu’elle s’est enfermée, je commence par m’inquiéter. J’ai toqué à maintes reprises mais sans réponse. J’ai décidé de faire appel à un jeune du village pour défoncer cette porte.

Une fois la porte ouverte, cette scène qui nous a accueilli m’a glacé le sang. Josephine allongée au sol inconsciente, une seringue à la main.

Nous l’avons conduite de toute urgence au dispensaire..