Chapitre 19 La vapeur montait doucement autour de moi, enveloppant mon corps dans une tiédeur réconfortante. L’eau glissait sur ma peau comme une caresse, effaçant la fatigue, mais pas l’amertume du réveil. Deux jeunes femmes s’affairaient près de moi, leurs gestes précis, presque chorégraphiés. On aurait dit qu’elles craignaient de respirer trop fort. Je devinais leurs regards, même sans lever les yeux. Ils s’arrêtaient toujours au même endroit. Sur cette marque sombre, nette, impossible à dissimuler : le croissant noir gravé dans ma chair. La marque de ma honte. Je restai immobile, figée dans une pudeur glaciale. La chaleur de l’eau ne suffisait pas à dissoudre ce sentiment d’exposition. Leur silence pesait plus lourd que les mots qu’elles n’osaient prononcer. Depuis que ce sig

