Chapitre 2

1245 Words
Après être sortie de la maison, j'avais passé une bonne dizaine de minutes dans ma voiture, la tête contre le volant, à pleurer. J'avais ensuite démarré avec une seule idée en tête : oublier. Oublier toute cette pression sur mes épaules, même si ce n'est que pour quelques heures. C'est ce qui ma conduit dans ce bar un verre de Vodka en face de moi. Non, je ne suis pas alcoolique, enfin je ne crois pas, mais il m'arrive d'avaler deux ou trois verres à certaines occasions bien précises de ma vie. À des moments où il y a que l'alcool pour me porter soutien. Sauf qu'à la différence d'aujourd'hui, quand je veux boire, je le fais chez moi. Pour la simple et bonne raison que je ne tiens pas très bien l'alcool. J'apporte mon quatrième verres à mes lèvres et avale une bonne quantité de l'alcool qu'il contient. Mes yeux se ferment fortement ne supportant pas la brûlure qui glisse dans ma gorge jusqu'au fin fond de moi. Je le repose presque vide sur le comptoir et passe mes mains accoudées sur celui-ci, sur mon visage . Je les laisse ensuite glisser entre mes tresses tout en soupirant. - Est-ce que vous allez bien ? Je sursaute et tourne automatique la tête dans la direction où il m'a semblé entendre cette voix. - Désolé, je ne voulais pas vous faire peur. À ma droite, se tient un jeune homme blanc aux cheveux mi longs et légèrement bouclés tenant un verre en main. Il est vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise rouge à manches longues repliées sur ses coudes. Je le vois prendre tranquillement place près de moi et déposer son verre sur le bar. - Je peux ? Demande-t-il. - Vous êtes déjà assis, je fronce les sourcils. Et puis, cette place ne m'appartient pas. - En effet, il s'accoude à son tour sur le comptoir. Quel soucis traversez-vous pour que vous vous mettez dans un tel état ? - Je ne crois pas que ce soit vos affaires monsieur, je dis le plus froidement possible. Je reprends mon verre et avale rapidement le peu de liquide qui y restait puis fais signe au barman pour qu'il me resserve. - veillez m'excuser. Je ne voulais pas paraître indiscret. Je me contente de soupirer avant de prendre une gorgée de mon verre. - Vous devriez arrêter de boire ou vous risqueriez de ne plus pouvoir tenir sur vos jambes. Si ce n'est pas déjà le cas. - Je croyais que vous ne vouliez pas être indiscret. - C'est juste pour aider que j'ai dis ça. Je ris sans aucune raison apparente et tourne la tête vers lui de nouveau. - Je n'ai pas besoin de votre aide, je dis en caressant du bout des doigts le contour de mon verre. Sans le vouloir mes yeux s'attardent sur ses lèvres étirées par un souris et sur ses fossettes . Je remarque ensuite ses iris bleu ciel sur moi alors qu'il apporte son verre à ses lèvres. Ils me fixent pendant plusieurs secondes sans bouger une seule fois les paupières. Déstabilisée par ce regard, je reporte mon attention sur mon verre et le vide rapidement. Je récupère mon sac que j'avais posé plutôt sur le comptoir et descends de mon tabouret après avoir payée mes verres. Je perds presque l'équilibre dès que je pose mes pieds au sol. L'homme près de moi essaie de m'aider, mais je lui répète encore une fois que je n'ai pas besoin de son aide. Je titube légèrement jusqu'à la sortie, puis me rends à ma voiture. Alors que je me mets à la recherche de mes clés dans mon sac, une voix assez grave m'interpelle. - C'est ça que vous cherchez ? Je me retourne et fais face à cet homme qui était près de moi il y a à peine une minute. - Qu'est-ce que vous voulez encore ? Il se met à remuer des clés de gauche à droite. - Vous les avez oublié alors que vous payiez le barman tout à l'heure. Je réfléchis quelques secondes, mais n'arrive pas comprendre comment j'avais pu laisser mes clés sur le comptoir. Je fouille donc dans mon sac pour être sûre qu'il ne s'agissait pas d'une erreur. En aucun moment je n'ai sorti mes clés depuis que j'ai mis les pieds dans ce bar. - Comment est-ce possible ? Je n'ai... - Bon d'accord, c'est moi qui l'ai pris dans votre sac après que vous ayez trébuché, avoue-t-il - Quoi ? Non mais... Rendez-les moi tout de suite. Je m'avance vers lui et essaye de les récupérer, mais cet imbécile lève la main en l'air pour m'en empêcher. - C'est hors de question, refuse-t-il. Avec votre état, vous risquez de foncer droit dans un mur, et franchement Je ne veux pas avoir votre mort sur la conscience alors venez avec moi, je vous dépose. J'écarquille les yeux n'en croyant pas mes oreilles. - Pour qui vous vous prenez ? Vous rêvez si vous pensez que je vais vous suivre. Je ne vous connais... - Ce n'était pas une question ni une proposition. Vous venez avec moi un point c'est tout. Il me saisit le poignet et me tire jusqu'à une voiture noire garée juste devant la mienne. - Eh ! Ça va pas ? Je m'écris. Plusieurs idées se bousculent dans ma tête sur le coup, et très vite la peur s'installe. Et si c'est un kidnappeur ? Je sors rapidement de ma cogitation et commence à me débattre brusquement lorsque je le vois ouvrir la portière arrière de sa voiture et essayer de me mettre à l'intérieur. - Lâchez-moi ou je vous jure que je cris, je menace. Il souffle bruyamment d'exaspération avant de me lâcher la main. - Écouter mademoiselle, je veux juste vous aider à rentrer chez vous, rien de plus. Vous voyez bien que vous n'êtes pas en état pour conduire. Au même moment là sonnerie de mon téléphone se fait entendre. Je le sors de mon sac à main et vois le nom de ma meilleure amie inscrit sur l'écran. Je jette un discret coup d'œil au monsieur devant moi, puis m'éloigne un peu avant de décrocher. - Allô ? - Mon Dieu ! S'exclame-t-elle. Mercy où es-tu ? Le show a commencé depuis plusieurs heures maintenant, et tu n'es toujours pas là. Je sais plus quoi inventer pour expliquer ton absence. - Mince, j'avais complètement oublié, je me frappe le front. - Eh bien, maintenant que ta mémoire à été rafraîchie, dépêche toi de pointer tes belles fesses ici avant que cette sorcière qui nous sert de boss ne planifie ta mort. - J'arrive. Après avoir raccroché, je jette de nouveau un coup d'œil à l'homme qui essaie de jouer les supermans depuis tout à l'heure. Il est adossé à sa voiture, et me regarde également. C'est vrai que d'une certaine manière il a raison, je ne suis pas en état pour conduire, mais je peux me débrouiller. Je ne suis pas complètement saoule, j'ai encore une dose de lucidité. Mais je suppose que lui dire ça, ne m'enlèvera pas cet épine qu'il est, du pied. Je me pince la lèvre et vais doucement vers lui. - D'accord, je finis par accepter. Mais je passe devant. C'est le seul moyen de me débarrasser de lui, afin d'aller librement à ce foutu club qui me permet de survivre dans ce monde de misère. .
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