ÉPISODE 1
-Prêtre Dimitri : Hé ! Qui va là ?!
Tranquillisez vous mon père, ce n’est que moi, Kelly.
-Prêtre Dimitri : Ah ! Kelly ma fille, désolé pour ma réaction, c’est que dernièrement j’ai recu une visite étrange ici à l’église et depuis lors, je fais bien attention à tout le monde qui passe ici. Mais alors, qu’est ce qui t’emmène ? nous ne sommes pas Dimanche aujourd’hui !
Je sais mon père ; je suis là pour me consoler, je suis là pour soulager mon cœur mon père, je n’en peux plus d’être comme je suis et de n’y pouvoir rien faire, j’en ai marre de moi-même, je ne veux plus vivre si je dois continuer à être comme ca, car ca me détruit, je veux mourir mon père.
-Prêtre Dimitri : DIEU te préserves de telles choses ma fille ! Ne parle pas ainsi. Mais que se passe t’il ? Encore des problèmes avec ton mari ?
Oui mon père, et cette fois ci il m’a mise à la porte.
-Prêtre Dimitri : Mon DIEU, mais je ne comprends vraiment pas quel est le problème entre vous deux. Patrick, ton mari, est plutôt un homme bon, et que je sache toi tu n’es pas une mauvaise personne. Alors d’où vient il qu’il y’ait tant de problèmes dans votre mariage ma fille ? à plusieurs reprises vous êtes déjà venus me voir ici ensemble, je vous ai donné des conseils mais apparemment rien ne change !
Vous l’avez si bien dit mon père, Patrick mon mari, enfin, si il le sera encore, est un homme bon, trop bon même, je ne le mérite pas. Il est tellement bon mon père, qu’à chaque fois où on venait vous voir pour nos problèmes, pour ne pas me faire honte il omettait expressément certains détails me concernant.
-Prêtre Dimitri : Quel genre de détails ?
Des détails qui montrent la vérité mon père, la vérité qui est que mon mari est un homme bon, et que moi, oui moi, suis la source de tous nos problèmes et querelles. Car je suis, je suis… ah mon père si vous saviez comment je me sens… comme un déchet. Et à cause de ca je lui pourris la vie…
-Prêtre Dimitri : Ne pleures pas ma fille. Mais dis moi quel est donc le problème ? si c’est toi qui en est la cause
C’est pour cela que je suis ici mon père, pour tout vous raconter. Pour vous dire l’histoire de ma vie, alors soyez attentifs ; et vous aussi chers lecteurs, lisez bien.
Je m’appelle Kelly, je suis une femme de 27 ans, mère de 02 petits bouts de chou, un garçon de 04 ans, Kylian et une magnifique petite fille de 02 ans, Sophie. Je suis mariée à un homme, Patrick, 28 ans, et, c’est vraiment un ange, je me demande comment il a fait pour m’aimer jusqu’ici car, aucun de ces enfants n’est de lui ; bref nous y arriverons.
Alors laissez moi vous raconter l’histoire de ma vie, et je vous en prie, ne me jugez pas, je le fais déjà assez moi-même et je vous assure, j’éprouve du dégoût pour ma propre personne.
Je suis née à Douala, d’un père originaire du Sud du Cameroun, et d’une mère bassa’a. J’ai grandi dans un foyer plutôt très turbulent, ce qui a fortement contribué au fait que j’aie un mental assez instable moi-même.
Mon père était un homme plutôt bien, Enseignant à l’université, c’était un homme soucieux de l’éducation et strict quant au respect des règles ; oui c’était un homme bon, intègre, juste, honnête et droit.
Mais comme malheureusement la vie a cette fâcheuse tendance à jouer avec nous, on dirait qu’elle s’arrange toujours à conduire notre cœur vers des gens totalement différents, voire même qu’on jugerait incompatible à nous, c’est toujours sur ce genre de personne là que notre cœur part s’accrocher, des gens susceptibles de nous faire souffrir.
C’est comme cela que mon père a donc certainement dû tomber sur ma mère, une femme qui ne le méritait clairement pas et qui honnêtement était même une poisse pour lui, mais par amour pour elle il l’a supporté autant qu’il a pu, jusqu’à ce qu’il en eut assez, car c’était déjà de trop.
Ma mère, je ne veux même pas prononcer son nom tellement elle m’écœure, était, je le dis ouvertement, la pire mère et la pire femme qu’on puisse avoir, et elle a dû me transmettre ses gènes, car je suis un peu devenu comme elle ; raison pour laquelle je me déteste, car elle je la déteste encore plus. Cette femme était la pire chose qui soit arrivée à mon père, même s’il a mis du temps à s’en rendre compte.
Avant de la rencontrer, mon père était un homme à qui tout réussissait dans la vie, il lui manquait juste une famille. Puisqu’il jugeait que les filles de la ville pour la plupart n’ont pas une bonne éducation de femmes, elles ne sont pas respectueuses, elles sont insoumises, elles se prennent égale à l’homme, il ne voulait pas de ce genre de femme.
Mais comme sa famille lui mettait tellement la pression par rapport à cela, le mariage et tout et tout, il a décidé finalement de chercher une femme en ville, car il ne voulait pas non plus d’une villageoise analphabète comme épouse.
Il cherchait une femme tout de même bien éduquée et vertueuse, c’est ainsi qu’il est tombe sur ma mère, ah quel mauvais casting ! Ma mère avait à cette époque là un petit restaurant où elle vendait de la nourriture.
Mon père, un homme célibataire à cette époque avait donc commencé à fréquenter l’endroit. Et il faut l’avouer, ca oui, ma mère était une femme extrêmement belle et attirante, et ca a fait flancher mon père. Je ne connais pas tous les détails mais c’est comme ca qu’ils se sont rencontrés, qu’il y’a eu le coup de foudre et puis tout ce qui a suivi. À cette époque ma mère présentait pour mon père les caractéristiques de la bonne femme, mais malheureusement, il ne savait pas que les apparences sont souvent trompeuses.
Quand ils se sont mariés, ma mère avait arrêté son activité, et je vous vois venir, non ce n’est pas mon père qui lui avait demandé d’arrêter, c’était elle-même, c’est mon père qui m’a raconté tout cela. Elle avait dit que c’était pour se consacrer entièrement à son foyer et ne pas être éparpillée ; mais balivernes, tout ca n’était qu’un tissu de mensonges, en réalité comme elle avait déjà trouvé quelqu’un qui allait s’occuper d’elle, elle n’a plus jugé utile de travailler.
On aurait pu la comprendre si c’était pour réellement s’occuper de son foyer, mais ce n’était pas le cas. Maintenant qu’elle ne travaillait plus et qu’il y’avait un homme qui rapportait de l’argent pour elle, madame était devenue une croqueuse de la vie, sorties (sans mon père hein), balades, shopping, la belle vie de jeune fille, pourtant elle était déjà la « femme » de quelqu’un, et elle ne savait pas que ce titre là implique aussi des responsabilités, et qui peuvent même être énormes.
Et de toutes façons elle n’est même pas seule, nous les femmes en général, pour la plupart on a une fausse idée du mariage qui nous a été donnée par les Novelas. On pense que c’est facile, c’est l’amour et les fleurs tout le temps, non ! Nous les femmes nous aimons trop la facilité, et voulons que les hommes soient exactement comme nous voulons, pourtant c’est impossible !
Et à l’image de mon père, et de mon mari, les hommes eux ils nous supportent avec nos défauts mais vraiment nous les femmes, à la moindre contrariété on veut déjà partir, on veut déjà tout arrêter, on commence à voir s’il ne fait pas plus beau ailleurs.
Vraiment, que DIEU nous pardonne nous les femmes d’être comme nous sommes, car d’autres le disent souvent pour blaguer, or c’est une réalité, « la femme c’est les problèmes ». La preuve c’est que nous même les femmes nous posons toujours la question aux hommes « est ce que tu vas me supporter comme je suis ? ».
Vous voyez mon père ? Ca veut dire que nous même nous reconnaissons qu’on représente des problèmes, mais on ne fait rien pour changer, et on impose aux autres notre mauvaise manière d’être, oui nous les femmes.
Et le plus étonnant dans tout ca c’est que même comme ca, les hommes supportent ; mais nous, dès qu’ils font seulement une faute ou qu’ils affichent un défaut on fait comme si ils sont des diables, tout ca pour nous victimiser et trouver une excuse pour aller voir ailleurs ;
car c’est encore un autre problème que nous les femmes d’aujourd’hui nous avons, on dirait que la fidélité ca n’existe plus, on n’est pas capables de rester concentrées et focalisées sur une personne et se dire qu’avec lui on traversera soleil et tempête, non.
On est là avec l’esprit qui vagabonde, on regarde partout autour pour voir s’il n’y a pas mieux que notre homme, afin de le quitter et céder à notre envie de papillonner, je ne sais pas ce que nous les femmes nous avons, c’est comme si nous sommes seulement possédées, par un esprit de non fidélité. Mais ah cher prêtre excusez moi je suis en train de trop m’écarter du sujet, mais c’est que j’ai tellement à dire !
Revenons à mon père et ma mère. Il arrivait même souvent parfois que mon père rentrait du travail, il tombe nez à nez avec ma mère, qui venait aussi de rentrer de ses balades, avec des sois disant copines, et devinez quoi, elle n’avait même pas pris soin de la maison, ni préparé avant de sortir.
Vous imaginez ce que c’est pour un homme de rentrer après une journée de travail chargée et ne pas trouver à manger ? Même les choses comme ca, mon père supportait.
Je suis née, et j’ai grandi au milieu d’eux, sans remarquer tous ces problèmes là, mais c’est vrai, en grandissant, je commençais moi-même à être consciente de certaines chosent qui n’allaient pas dans la maison, dans leur couple, même s’ils essayaient de me les cacher car j’étais encore un enfant.
Quand j’avais 10 ans, une fois je les ai entendu se disputer en plein 3h00 dans leur chambre, ils n’imaginaient peut-être pas que ca allait me réveiller.
-Mon père : Tu es là tu ne t’occupes même pas de la maison, c’est carrément ta fille, une petite fille de 10 ans qui fait tout ici !
-Ma mère : Et ? Je te l’ai dit si tu es tant dérangée, prends une ménagère.
-Mon père : Prendre une ménagère, alors que j’ai une femme qui ne travailles pas ? Mais tu t’entends même ?! Tout ca parce que madame veut faire les sorties inutiles, pour aller voir ses amants n’est ce pas ? Parce que je suis sûr que toi là tu me trompes, ton comportement n’est pas normal !
-Ma mère : stp ne me déranges pas, si tu es fatigué de moi on divorce. Si tu estimes que je suis tant une mauvaise femme, il faut laisser.
J’avais tout écouté et vraiment je ne savais pas quoi penser. Mais plus tard lorsque j’étais en classe de quatrième, j’avais 12 ans et je suis tombée sur une scène horrible, qui m’a marquée jusqu’à ce jour.
J’étais à l’école et je ne me sentais pas bien. Moi je n’aimais pas quitter l’école avant l’heure de peur de rater un cours alors même étant malade moi j’étais restée en classe. Sauf que c’était un mal de ventre et ca persistait. Tellement que même mon enseignant a remarqué, et il m’a fait rentrer.
Je suis donc rentrée avant l’heure d’habitude et qu’est ce que je trouve ? Ma mère, avec notre voisin, en train de faire l’amour sur la canapé du salon
-MOI : MAMA !
-Ma mère : Kelly ! Qu’est ce que tu fais là ?