Point de vue: Caleb Je pousse la porte de cette pièce obscure comme on pousse les barreaux d’une prison. L’air du couloir m’arrache un soupir lourd, mais au lieu d’apaiser mes poumons, il ne fait qu’y mettre plus de feu. Mes doigts serrent encore l’arme, froid métal qui colle à ma paume moite. Je n’ai pas tiré. Ce geste absent me colle à la peau comme une faute. Devant moi, trois silhouettes m’attendent. Reven, le plus proche, adossé au mur, les bras croisés, mais ses yeux parlent plus que son silence : ils cherchent à me sonder. Ignacio et Oswald se tiennent un peu en retrait, mais leurs visages sont tout aussi marqués par la tension. Leurs regards me frappent comme des gifles. Je détourne les yeux un instant, le souffle lourd. -Alors ? demande Reven, sa voix basse, mais sans douceur.

