Ils sont à présent deux gorilles à mes trousses. J’accélère la cadence même si j’ai beaucoup de mal avec ce sac. La frontière n’est plus très loin. Mais avec ces deux gorilles à mes trousses, je suis obligée de dévier. Catalina, bon sang !! Où esce que t’es passé ?! J’ai besoin de toi là. Je suis épuisée, je ne tiendrai plus longtemps. Je ne contrôle plus mes larmes, qui brouillent ma vision. Il y a quand même une longue distance qui nous sépare. Ça me rassure un peu. Ils commencent à tirer des coups de feu sur moi. Je tourne dans une ruelle presque invisible. Il faut beaucoup d’attention pour la remarquer. Je me cache. Je suis oppressée. C’est trop serré mais je dois tenir bon. Je commence à manquer d’air. J’ai tout le corps qui tremble de peur. Non, ce n’est pas le moment d’avoir une crise. Ils étaient sur le point de traverser ma cachette mais l’un d’eux s’arrête.
-p****n !! Nous l’avons perdu. Reven va nous buter.
C’est donc Reven qui les envoie?! Catalina avait raison mais pourquoi ne vient-elle pas m’aider ?!
-Eh bien Reven va te buter ça c’est sûr, puisque tu n’es même pas capable de courir après une gonzesse.
-T’as raison. Continuons.
Ils se sont remis à courir alors je sors de ma cachette puis je prends le sens inverse. Là, fut mon erreur. Je suis trop vite sortie de ma cachette.
-Là voila !! Crie l’un d’eux dans mon dos.
Je me remets à courir comme une tarée. En plus que je ne suis du tout pas sportive. Je fuyais les cours de sport au collège. Merde. Il fait nuit. Je ne tiendrai plus une minute de plus. J’aperçois, sur le trottoir, une vieille femme qui sort de sa voiture. Une quatre quatre noire. Je suis seule je n’ai plus d’issu à moins que je commette pour la première fois de ma vie un délire.
Je me précipite à contre coeur vers elle. Je lui donne un petit coup afin de l’éjecter au sol, je lui arrache la clé des mains. J’ai détesté le regard qu’elle m’a lancé. Je n’avais pas d’autre choix. Je balance le sac côté passager, je m’assieds. J’insère la clé, puis j’appuie sur le bouton de démarrage. Le problème est que je ne sais malheureusement pas conduire.
Flash Back:
Espace vide
Fin d’après midi
-Appuies à fond sur l’embrayage Andrea.
Je suis assise sur le siège conducteur de la voiture de Catalina. Elle m’apprend à conduire depuis un mois maintenant. Mais je finis toujours pas me caler.
-Maintenant passe la première vitesse.
Ce que je fis.
-Voilà, ensuite, tu laches tout doucement l’embrayage et au même moment, tu appuie sur l’accélérateur.
J’étais sur le point de le faire d’une traite mais heureusement qu’elle avait vite compris.
-Non attention, tu dois tout faire, au même rythme, tout doucement. Sinon tu te feras propulser de la caisse.
J’écoute et j’exécute les instructions qu’elle me donne et enfin, cette voiture se décide à avancer, même si c’est lent.
-Ahhh !!! J’ai réussi !!
-Ouais, je suis fière de toi Andrea. Tu vois, c’était simple.
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Je me remémore les conseils de Catalina. Il faut que j’y arrives. Je regarde dans le rétroviseur, ils sont proches. Alors les larmes aux yeux, je suis maladroitement les même instructions puis je démarre en trombe. Je n’arrive plus vraiment à contrôler mes larmes.
***************
Cela fait environ trente minutes que j’avance dans la nuit noire sans savoir où je vais. Tous mes sens sont stressés. Je ne sais plus quoi faire. Je n’ai aucune idée du nom de l’autoroute que j’ai emprunté. Il faut que je finisse ma mission. Mais comment ?! Je suis très loin de la frontière à présent.
Je pourrai convaincre Lino que Reven est un traître et qu’il faut l’éliminer lui plutôt.
Le bruit d’un klaxon fracassant m’extirpe sauvagement de mon demi sommeil, au quel j’avais finalement céder en plein milieu de route. La panique créée par mon réveil m’a précipitamment et inconsciemment poussé à violemment braquer mon volant à droite. La voiture que je conduis brise la barrière de sécurité de la route. Je sens maintenant les secousses de la voiture faire de moi une vulgaire marionnette face à la puissance de l’accident. Après plusieurs tonneaux, la voiture se stabilise. La vitre brisée me fait apercevoir la fumée qui s’échappe du moteur, ce qui accroît mon stresse. Il faut que je sorte vite de là. Mais je dirige mes yeux vers la provenance de cette douleur intense, au niveau de ma jambe, transpercée d’un épais bout de verre. Il me faut pas moins d’une seconde pour me faire emporter par un douloureux malaise.
***********
Le klaxon. J’ouvre immédiatement les yeux. p****n !!! Ça siffle dans ma tête. C’est insupportable ce bruit. Je cligne des yeux plusieurs fois. Ma bouche est pâteuse. J’ai soif. Et ce klaxon de malheur ne s’arrête pas !! J’ai la tête qui peut exploser à tout moment mais c’est rien comparé à cette douleur lacérante au niveau de mon bras. Je dois me sortir de là. J’essaie de bouger, ce qui fait varier les sonorités de ce klaxon. Alors j’ai compris que j’étais avachie sur le volant de la voiture. Je jette un coup d’œil à cette vitre qui s’était brisée suite au choc. J’esquisse un petit sourire de soulagement lorsque je vois qu’elle l’est toujours. Le sang coule abandamment de mon bras.
La douleur est tellement intense que je n’ai pas pu m’empêcher de fondre en larmes. C’est insupportable. Ma respiration est saccadée alors je me calme un moment. Il faut que je sorte de là. Je compte jusqu’à trois puis je m’extirpe par la fenêtre.
Un
Deux
Trois
Je sors en une fraction de seconde très rapidement. Je ressens immédiatement la chaleur de Mexico. J’inspire profondément puis je regarde l’heure à ma montre dix heures cinquante et huit. Quoi ?!! J’ai dormi pendant près de dix heures de temps.
La mission.
Catalina
La cargaison.
Je dirige instantanément mon regard vers l’intérieur de la voiture. Mais je suis blessée, j’ai des difficultés à me déplacer alors je ferai mieux de revenir la chercher plus tard. Je reviendrai avec Catalina. Et ici personne ne la verrait. Mais avant je décide d’ouvrir ce sac. Je sors le sac de la voiture puis je fais glisser la fermeture. Et là j’ai été abasourdie. Je n’avais jamais vu de cocaine et en si grande quantité. Il y a une arme aussi. Elle pourrait peut être m’aider. Aucune idée. Je ne sais même pas comment ça marche ce truc. Je la prends quand même. Je retourne le sac dans la voiture puis je referme. Je coince l’arme dans mon jogging. Je dois trouver un téléphone pour expliquer la situation à ma cousine. Après quoi, nous reviendrons chercher la cargaison.
Je regarde en face de moi. Je n’ai aucune idée de où je me trouve à cause de ces hautes herbes. Mais le bruit de la circulation me fait savoir que je ne suis plus loin de la route alors j’essaie de traverser cette masse végétale.
Quelques minutes après, je me retrouve au bord de la route, j’aperçois à quelques mètres, un homme adossé contre une voiture. Elle est magnifique je dois l’avouer. Il fume. Il pourrait être dangereux alors. J’ai deux choix, soit je m’enfuis, soit je tente une folie. Le menacer de me filer son téléphone. Et je me vois obligée de tenter le coup.