Elle pleut // Nekfeu TOME 1

❝ Elle était si proche de moi, que je pouvais sentir son odeur, ses yeux scintillaient à cause des larmes qui s'accumulaient progressivement dedans, sa bouche était entre ouverte cherchant sûrement quelque chose à dire, mais rien ne sortait. Ses lèvres étaient gercées à cause du froid. Ça y est, la première larme coula de son oeil droit, suivi de dizaines d'autres, elle se blottit dans mes bras, et pour une fois je vis qui elle étais vraiment. Billie était faible. Elle avait l'air si jeune et en même temps il m'avait semblé qu'elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu'elle connaissait de la vie quelque chose d'effrayant. Billie méritait le monde, mais le monde ne la méritait pas. ❞ - Ken « On oublie presque qu'on est triste » ____________________________________________ Le silence régnait dans mon appartement, ce qui était assez anormal pour un lundi à sept heure du matin. J'étais déjà en retard pour choper le métro de sept heure quinze et ce n'était pas Merida qui allait me mettre encore plus à labour pour arriver à l'université à temps. Paris s'était réveillé et des teintes bleutées et orangées rendaient le ciel spécialement beau, le jour se levait petit à petit. J'étais accoudée à la rambarde du balconnet de ma chambre une cigarette à la main, que je ne fumais même plus, regardant la capitale reprendre des couleurs. J'écrasais finalement mon mégot en vérifiant l'heure sur mon téléphone. Je me dépêchais de ramasser mes affaires pour passer devant la chambre de ma meilleure amie, qui dormait profondément dans les bras d'un gars dont je ne connaissais pas le nom n'y l'existence auparavant. - Billie ? J'entendais mon prénom depuis la chambre de ma coloc alors que j'étais déjà dans le salon. Je roulais mes yeux en ramassant mes clés avant de repasser devant sa porte. Elle était à moitié écrasée par cet inconnu qui semblait toujours dormir comme un vrai bébé. - Je vais bientôt y aller. Je disais en m'accoudant au mur à côté. Elle soupirait en faisant une grimace avant d'enlever Le Bras du gars de sous sa taille. - Je sais, tu pourras demander à Jay de me ramener les cours quand elle rentre à la maison ? - Ouais je vais lui dire. Un silence s'était installé depuis quelques secondes, mon regard passait de ma meilleure amie au garçon dans son lit. On fini par se fixer mutuellement avant d'exploser de rire en regardant la tête du mec. - Et c'est qui celui la ? Je lui demandais avec un air moqueur dans la voix, et celle ci soufflait. - Quelqu'un, mais pas juste quelqu'un... c'est compliqué - Et tu comptes nous le présenter quand ? - Bientôt... ce soir ? Elle disait moins sure d'elle. - Chaud ! Bon je vais y aller, tu diras bonjour à cendrillon de ma part hein. - C'est ça ouais. Elle me balançait un coussin à la tête avant que je ne ferme la porte. [...] - Et c'est comme ça que je me suis réveillée dans un buisson hier soir. Je hochais la tête faisant semblant d'être complètement sérieuse et d'accord avec ce que ma meilleure amie disait. Jay était actuellement en lunette de soleil alors qu'il faisait cinq degrés mais elle avait bien raison de cacher ses énormes cernes. Elle vivait également avec Merida et moi et était en fac de lettres et langues étrangères, tandis que moi j'étais en éco. - Je te jure Bil' j'ai encore mal au dos. - Et bien écoute, ça t'apprendras à t'incruster a des soirées chez des gens que tu ne connais même pas. Je roulais mes yeux en buvant mon jus d'orange alors qu'elle buvait son café maintenant froid. Je détestais le café. - m***e il est déjà seize heure, je vais passer à la maison donner les cours à Rida. - Tu risques de rencontrer cendrillon. - Encore ? La dernière fois c'était blanche neige elle va toutes les faire ? Elle disait en se moquant. - C'est sérieux cette fois ci, elle veut nous le présenter ce soir. - Si il est beau j'espère qu'il a un frère. Et je roulais encore une fois mes yeux. Merida et Jay ont toujours eut des relations compliquées et des ruptures désastreuses ainsi qu'un cœur qui a été brisé plus d'une fois, tandis que moi, ma vie amoureuse pouvait être comparée à une licorne, car elle n'existait pas. - Je vais retourner en cours, dépêche toi de lui ramener ses cours qu'elle les rattrapent, elle a déjà ratée deux jours la semaine dernière. - J'y vais chef ! [...] Viens ici que je te présente. Je venais à peine de rentrer des cours, il était dix neuf heure et la ligne quatre était pleine comme tous les soirs. Je jetais mon sac à dos au sol avant de rejoindre Merida qui avait un énorme sourire et un grand brun à la peau hâlée se tenait à côté d'elle, il était beau, ils allaient bien ensemble. - Billie, Mo', Mo', Billie. Il me fit la bise avec un grand sourire à son tour. C'est donc lui cendrillon. - J'suis content de te rencontrer, Rida ne parle que de toi et Jay. - Et bien moi aussi j'suis contente d'enfin te rencontrer. Je disais en jetant un coup d'œil au salon, ou mon autre coloc était assise à côté d'un autre garçon. - Donc t'es à l'université ? Il me demandait alors que Merida s'était absentée pour aller chercher à boire. - Ouais, en deuxième année. - Et c'est quoi tes dominantes ? - Et bien j'suis en Eco et socio. - Je faisais ça avant, c'est cool, et tu sais ce que tu veux faire après ? - Nan pas vraiment... et toi tu fais quoi dans la vie ? - Du rap. Intéressant. Je me disais alors que Merida revenait avec deux verres de je ne sais quoi. - c*l sec. Disait-elle un peu trop excitée déjà. - Arriba. - Abajo. - Al centro - Pa dentro. On cognait nos verres avant d'avaler la liqueur amère. Tequila. La porte sonnait alors que je redonnais mon verre à Rida qui me lançait un regard insistant pour que j'aille ouvrir. - Bonsoir. Je levais alors les yeux vers mon interlocuteur. Il avait un nez fin, des lèvres pulpeuses et rosées, des yeux en amandes, une casquette recouverte d'une capuche noire. Je le fixais sans rien dire, et quand j'y pensais discrètement je me sentais bête. - Bonsoir. Je lui répondais alors qu'il me tendait sa main gelée que j'hésitais a serrer pour finalement me retrouver à le faire sans quitter son regard perçant. - Tu es ? Je lui demandais quand même alors que nos mains étaient toujours l'une dans l'autre. - Ken. Il me lançait un petit coup de tête comme pour me demander mon nom. - Billie.