Les trois adolescentes s’embrassèrent, sans cérémonie, comme le font les jeunes gens de tous les pays. Anne-Marie saisit la mallette en osier et les deux amies lui emboîtèrent le pas. — C’est rare qu’on voie des jeunes filles comme vous voyager toutes seules, surtout venant d’Espagne ! Vous êtes pas des riches demoiselles en vacances, j’imagine ! En bavardant, elles étaient sorties de la gare et étaient passées devant le grand buffet-restaurant où s’étaient précipités les voyageurs étrangers. Quelques dizaines de mètres plus loin, elles quittèrent la route et descendirent de larges marches en ciment, en se tenant à une main courante en fer forgé. — Non, penses-tu ! On va chez mon oncle et ma tante. Ils sont installés en France depuis des lustres. Inma et moi, on n’a plus personne alors

