IV – Et pour quelles raisons, mon fils, persistez-vous ainsi à transgresser nos vœux, – les vœux de tous vos parents, – et à refuser la main de votre cousine Mlle Marthe d’Aurensan ? reprit M. de Despeyroux d’une voix cassante de juge qui interroge un inculpé et il croisa les bras sur sa maigre poitrine. Dans le vaste salon aux boiseries sévères qu’avait bruni le temps et que couvraient les portraits des aïeux alignés comme une éternelle garde d’honneur, au milieu de ces vitrines où reposaient les reliques familiales que si souvent l’on avait emportées en exil, enfouies en leur coffre de fer, – l’armure bossuée, ébréchée du Jurat, le parchemin scellé aux armes de la ville reconnaissante qui anoblissait les Despeyroux, le crucifix de cuivre qui avait touché les lèvres expirantes du blessé

