Ses Triples Alphas

Chapitre 2 : Tu es jolie

Je devais rentrer chez moi immédiatement après l'école pour aider aux préparatifs de la grande fête d'anniversaire demain soir pour les Triplés, mais je devais faire le devoir des filles et elles devaient me remodeler. Je savais que je le paierais plus tard, mais peu importe. Les Thorns avaient engagé un organisateur de fêtes. Ils devraient se débrouiller quelques heures sans leur Cendrillon loup-garou.

J'ai fait le devoir pour les filles littéralement dans la voiture en allant au centre commercial. C'était aussi simple que cela. Les maths étaient ma spécialité. J'étais une nerd en général et j'en étais fière, même si les loups-garous accordent plus d'importance à la force et à la beauté qu'à l'intelligence.

Les filles étaient impressionnées. Elles l'ont rapidement recopié assises dans la voiture garée avec le chauffage à fond. Mina conduisait une voiture de sport. Je ne savais pas quel genre, mais je savais que Mina et Tina étaient presque aussi riches que l'Alpha et sa famille. Elles m'ont entraînée dans le centre commercial, poussant des cris excités comme si je leur rendais service, même pour le remodelage. Je leur ai rappelé que je n'avais pas d'argent. Elles ont roulé des yeux et m'ont ignorée. J'ai pensé que je pourrais considérer les choses qu'elles ont achetées comme faisant partie du marché.

J'ai essayé tenue après tenue. Mina et Tina ont noté chacune d'elles et semblaient s'amuser. C'était en fait assez amusant. Elles m'ont encouragée à choisir beaucoup de mini-jupes et de mini-robes. Elles ont dit que j'avais de "superbes jambes", même si les Triplés m'avaient traitée de grosse. Honnêtement, les vêtements qu'elles ont choisis pour moi étaient superbes. J'ai eu du mal à marcher avec des talons, mais les filles m'ont fait m'entraîner dans le magasin comme si c'était un défilé. Elles ont aussi prétendu être sur un podium. Elles étaient tellement confiantes. Je devais les admirer. Ensuite, elles m'ont montré quel maquillage porter et comment coiffer mes cheveux chez Tina. Elles ont fait un essai. J'ai regardé dans le miroir pleine longueur de Tina et ma mâchoire est tombée.

Je portais des bottines noires à talons hauts avec une mini-jupe noire plissée. Je portais des collants noirs, car il faisait froid même pour un loup-garou. Mon haut blanc à manches longues avait un décolleté en cœur qui me mettait vraiment en valeur. Mes cheveux étaient si brillants, bouclés et détachés dans mon dos. Ma peau rayonnait et j'avais un eye-liner en forme de chat et des lèvres rouges qui me convenaient étonnamment. J'ai serré Mina et Tina dans mes bras. Est-ce que j'ai juste fait deux amies ?

Elles m'ont conduite à la maison de la meute en espérant apercevoir les Triplés, mais ils n'étaient pas encore rentrés. Dieu merci ! J'ai commencé à aider l'organisateur de fête à trier toutes les décorations et la nourriture. C'était demain soir, mais il y avait beaucoup à faire. J'ai fait mes devoirs entre tout cela. J'étais une experte en multitâches. J'ai entendu trois voitures se garer. C'étaient les Triplés. L'Alpha et la Luna étaient sortis faire encore plus de cadeaux malgré le fait que j'avais déjà emballé une douzaine de cadeaux. L'organisateur de fête était une femme blonde décolorée trentenaire obsédée par la beauté des Triplés. Elle semblait ne pas m'aimer, même si j'étais la seule à l'aider. Elle était venue tous les jours cette semaine et avait toujours essayé de me discréditer auprès des Triplés. Je voulais lui dire qu'ils me détestaient déjà, alors elle pouvait se détendre. Son nom était Ronda Quelque Chose. J'oubliais toujours son nom de famille.

Les Triplés sont entrés. Ils avaient chacun le bras autour d'une fille. Ils avaient des petites amies différentes tous les deux mois environ. Il n'était pas logique de retenir les noms des filles. De plus, les Triplés étaient impatients de trouver leur vraie compagne. Ils n'étaient pas sûrs s'ils avaient trois compagnes distinctes ou juste une compagne à partager. Ça paraît fou, mais quand il s'agit de jumeaux et de triplés identiques, ils partagent généralement une seule compagne, car ils viennent d'un même œuf et du même sperme qui se sont divisés pour former les multiples. Donc théoriquement, les jumeaux et les triplés identiques sont des clones se produisant naturellement. Chaque fille aurait souhaité être leur compagne. C'était tellement fou pour moi. Les Triplés étaient beaux, mais ils étaient terribles et avoir trois compagnes semblait si compliqué.

Ronda a lancé un regard furieux aux petites amies des Triplés, la jalousie évidente dans ses petits yeux. Les filles ne sont pas restées longtemps et quand elles sont parties, Ronda a dit aux Triplés que j'étais arrivée très en retard pour l'aider. J'ai soupiré. J'étais littéralement sous la table pendant que j'emballais de petits cadeaux pour les jeux de porte. Tous les membres de la meute pourront choisir un cadeau mystère dans une énorme boîte demain.

Je suis sortie de sous la table pour me faire remarquer avant qu'ils n'aient à me chercher. Me cacher d'eux aurait été une mauvaise idée. Les Triplés me regardaient, les yeux grands ouverts. Ils se sont regardés les uns les autres. Je me suis rappelée mon remodelage. Je ne pensais pas qu'ils le remarqueraient ou s'en soucieraient même. Alex s'est léché les lèvres, traînant ses yeux de ma tête à mes pieds. J'ai reculé d'un pas. Felix avait l'air stupéfait et Calix souriait en coin.

"Laisse-nous faire, Ronda", a dit Felix en retrouvant son air dédaigneux habituel, "Nous la punirons."

Ronda a souri méchamment envers moi. C'était l'adulte la plus immature que j'aie jamais rencontrée, y compris les Triplés et c'est dire quelque chose. Les Triplés m'avaient coincée contre l'îlot de la cuisine.

"Je suis désolée", ai-je dit, "J'ai dû faire des maths supplémentaires pour M. Johnson."

Ce n'était pas un mensonge complet. Les triplés connaissaient M. Johnson parce qu'ils étaient ses stars de football à l'époque où ils allaient au lycée. Ils savaient aussi que j'avais remporté des compétitions de mathématiques auparavant. À l'époque, ils avaient vraiment aimé se moquer de moi.

"Ok," a dit Felix simplement. Il a fait un pas vers moi. "Qu'est-ce que tout cela signifie ?" Il a fait un geste vers ma tenue, mon maquillage et mes cheveux.

"Mon dix-huitième anniversaire est demain aussi. J'essaie juste de voir comment je veux être," ai-je dit, en baissant les yeux, attendant qu'ils m'insultent ou m'appellent grosse.

"Est-ce que tu as un petit ami, c'est ça ?" a demandé Alex, sa voix empreinte de colère.

Pourquoi est-ce qu'il s'en souciait même ?

"Je suis trop grosse pour avoir un petit ami, tu te souviens ?" ai-je dit, répétant l'une de leurs insultes classiques.

"Ne joue pas avec nous," a dit Felix doucement. "Est-ce que tout cela est pour ton compagnon ? As-tu découvert qui il est ?"

"Non !" ai-je dit. Ils se comportaient si étrangement, comme si j'avais fait quelque chose de malhonnête.

"Tu ne le sauras que demain. Ton loup intérieur te dira qui est ton compagnon," a dit Calix.

"Je ne veux pas d'un compagnon," ai-je dit honnêtement. Aucun homme ne m'avait jamais été gentil et je ne pouvais pas l'imaginer arriver.

"Pourquoi diable pas ?" a demandé Alex, comme si j'étais folle de dire ça. Les triplés étaient impatients de trouver leur véritable compagne. Ils en parlaient chaque anniversaire. Ils visitaient d'autres meutes en espérant sentir l'odeur de leur compagne. Ils pensaient peut-être que leur compagne était plus jeune qu'eux. Cela expliquerait pourquoi ils ne pouvaient pas capter son odeur. Seules les compagnes qui avaient atteint l'âge adulte pouvaient être découvertes.

"Parce qu'il serait juste méchant avec moi et m'appellerait par des noms, et j'en ai assez de ça venant de vous," ai-je lancé. Je n'aurais pas dû m'emporter. J'étais un peu effrayée maintenant. Les triplés ne m'avaient pas touchée depuis que nous étions petits. La dernière bagarre avait eu lieu alors que j'avais onze ans et qu'ils en avaient quatorze. J'avais frappé Calix, lui cassant le nez, pour m'avoir appelée "grosse et méchante" avec des "parents morts". On n'avait jamais confirmé où étaient mes parents et j'aimais toujours penser qu'ils étaient en vie. Après qu'il a poussé un hurlement strident et raconté à ses frères aînés ce qui s'était passé avec son nez, Alex m'avait giflée, puis Felix m'avait giflée. Calix avait été réticent, mais ils l'avaient forcé à me frapper. Ils m'avaient traînée jusqu'à la rivière gelée derrière la maison de la meute. Il y avait un trou pour la pêche. J'étais assez petite pour être plongée dans le trou. Ils m'avaient maintenue sous l'eau jusqu'à ce que je perde connaissance. Leurs parents avaient été furieux. Je suis allée à l'hôpital pour l'hypothermie. Je n'ai jamais su quelles avaient été leurs punitions mais après ça, nous ne nous sommes plus jamais battus physiquement l'un contre l'autre, rien de plus qu'un simple coup de pouce.

"Es-tu stupide ?" a demandé Alex.

J'ai haussé les épaules.

"Aucun loup-garou n'insulterait sa propre compagne ou ne serait méchant envers elle," a dit Felix, en roulant des yeux.

"Tu ne sais rien du tout ?" a ajouté Calix.

"Ok, merci, j'ai compris maintenant," ai-je dit simplement.

"Tu t'es habillée pour nous, n'est-ce pas ?" a dit Felix en souriant et en se frottant le menton. Les deux autres grimaçaient. Mon cœur a bondi un peu à la vue de leurs fossettes. J'ai secoué la tête. Qu'est-ce qui n'allait pas avec moi ? Les triplés étaient des monstres et un beau visage ne les absolvait pas de cela.

"Ne la force pas à l'admettre," a dit Calix. "Elle est gênée, Felix."

"Avoue-le ! Tu as fait ça pour nous !" s'est exclamé Felix, en souriant méchamment. Il s'approchait de plus en plus et mon dos était maintenant pressé contre le comptoir de la cuisine.

Alex était silencieux, souriant légèrement et me regardant attentivement. Je voulais juste qu'ils partent. J'étais tellement frustrée par toute ma vie. Il n'y aurait pas un seul cadeau pour moi demain. Personne ne m'avait conseillée à propos de ma transformation à minuit et j'avais peur. Je savais que ça allait faire mal et je n'avais pas besoin de ça de la part de ces trois connards privilégiés qui ne méritaient pas le titre d'Alpha. Ils étaient physiquement des Alphas mais ils n'avaient aucune intégrité. Ils ne pouvaient pas diriger cette meute. Quelle blague ! J'ai décidé de jouer le jeu.

"Ouais, bon," ai-je dit doucement, en regardant vers le bas pour feindre la gêne et en me serrant les bras. "Je me suis habillée pour vous. J'ai demandé à deux filles de l'école de m'aider. J'avais vraiment un truc de maths mais je suis allée me faire belle après, ce qui m'a aussi retardée. Désolée."

J'ai caché mon visage dans mes mains, étouffant mon rire. Ils semblaient penser que je pleurais.

"Hé, tu sais, nous ne sommes plus les petits garçons stupides avec qui nous nous battions," a dit Alex doucement. "Nous prendrons le contrôle de cette meute demain et comme tu fais partie de cette meute, nous voulons juste savoir ce qui se passe avec toi, c'est tout."

Hein ?

"Ne pleure pas, stupide," a dit Felix exaspéré.

"Ne l'insulte pas quand tu essaies de la réconforter, idiot," a dit Calix, se retournant vers Felix. "Chasity," a dit Calix, utilisant mon vrai nom pour la première fois depuis neuf ans.

J'ai lâché mes mains. J'étais choquée. Je l'ai juste regardé.

"Tu es jolie, ok ?" a dit Calix, clignant des yeux.

Mon cœur a manqué un battement. Il se baissait. Son visage était vraiment près du mien.

"Merci de t'être habillée pour nous. J'espère que tu porteras une jupe encore plus courte demain," a-t-il dit doucement, en souriant en coin.

J'ai roulé des yeux. Alex et Felix ont éclaté de rire. J'ai essayé de les contourner, mais Felix a attrapé mes bras et m'a ramenée contre le comptoir. J'ai avalé ma respiration.

"Est-ce que je t'ai dit que tu pouvais partir ?" a-t-il demandé, son nez frôlant le mien tandis qu'il se penchait vers moi. Je me suis tortillée dans ses bras.

"Tu dois avoir du respect pour tes Alphas, Charity," a dit Alex, en utilisant mon affreux surnom. Le sort que Calix avait jeté sur moi était rompu.

"Bordel !" j'ai crié. "Lâche-moi ! Trois mâles Alphas contre une femelle oméga c'est insensé. Vous n'avez aucun honneur," ai-je crié, me débattant contre Felix. Il m'a lâchée.

"Nous jouions juste avec toi Charity !" a dit Felix. "Mon Dieu ! Vas-y ! Monte à l'étage !"

Je suis montée à l'étage et dans ma chambre. J'ai verrouillé la porte. Je me suis assise sur mon lit, en enlaçant mes genoux contre ma poitrine. L'Alpha et la Luna sont venus frapper à ma porte lorsque la nuit est tombée. Je suis sortie les rejoindre.

"On a failli oublier, tu as ta première transformation à minuit, le même jour d'anniversaire que les triplés," a dit Alpha Romeo en se frottant l'arrière du cou.

J'ai souri. Allaient-ils me conseiller ou me donner un cadeau ?

"Oui, alors assure-toi de sortir de la maison au moins à 23h45 pour ne rien casser ni faire de dégâts lors de ta transformation," a dit Luna Ronnie.

J'ai hoché la tête. Je supposais que c'était un conseil. Je suis sortie de la maison à onze heures et demie en portant mes vieux vêtements. J'ai piétiné dans la neige. Il faisait noir complet. J'ai soupiré. J'étais nerveuse. J'avais peur de la douleur. J'aurais souhaité que mes parents soient là. Pendant les neuf premières années de ma vie, ils étaient en cure de désintoxication, rentrant et sortant. Ils étaient inconstants, mais ils semblaient vraiment m'aimer. Ils rendraient toujours mes anniversaires et les fêtes spéciales, peu importe leur état. Ils s'aimaient profondément l'un l'autre en tant que compagnons, et à l'époque, j'avais presque hâte d'avoir un compagnon à moi. Minuit approchait. Je ne voulais pas déchirer mes vêtements, alors je les ai enlevés et je me suis tenue nue et pieds nus dans la neige, mes boucles me couvrant jusqu'à la taille. Si je n'avais pas été une louve-garou, j'aurais gelé à mort.

Puis, minuit est arrivé et j'ai senti mes os se briser.