Je ne voyais qu'une chose arriver à Thiès le plus tôt possible mais avec ma soeur qui me disait de ralentir tout le temps.
- tu savais qu'il était malade et tu m'as rien dit Myriam.
- maman m'a dit de ne pas t'inquièter.
- mais tu devais me le dire c'est tout. La maladie ne se cache pas.
- OK mais tu risque de nous faire tuer si tu continue de conduire comme ça et tu vas pas voir papa.
- tu ne dis que des bêtises toi.
C'est vers 18h 30min qu'on est entré à Thiès. Cela faisait un moment que suis pas venu ici. Je n'ai pas le temps d'aller nulle part avec tout ce que j'ai à faire.
Dans la cour il n'y avait que ma belle soeur. J'ai même pas cherché à faire durer la discussion. Je me suis dirigé dans la chambre de mes parents.
- papa.
Mon père était couché une couverture posée sur ses jambes.
- Mously cava ?
- la question est pour toi papa. Comment tu vas ? Pourquoi tu tombe malade et on ne me dit rien?
- je ne voulais pas t'inquièter ma fille.
- si je m'inquiète pas pour toi je le serai pour qui? Qu'est-ce-que les médecins t'ont dit?
À ce moment ma mère est entré suivi de Myriam qui avait hapsatou dans Les bras.
J'ai laissé Myriam avec Papa et suis sorti parler avec ma mère.
- il est malade depuis quand ?
- depuis un mois. Au début on pensait que c'était juste la fatigue mais il a fini par aller à l'hôpital. Les médecins ont diagnostiqué un cancer
- quoi ?
- calme toi OK
- mais il a commencé le traitement ?
- non le médecin a dit qu'il doit subir une opération le plus vite possible.
- mais on attend quoi ?
- ce n'est pas facile tu connais les hôpitaux d'ici.
- je connais un médecin je vais l'appeler pour voir.
je me suis éloigné d'elle pour appeler Malick et je l'ai tout expliqué. Il a dit qu'il m'appellerait demain pour me donner plus d'informations.
Je n'ai même pas pu dormir. J'ai crû que s'il rentrait et qu'il ne me trouvait pas à la maison bianchi allait au moins m'appeler mais rien.
Le lendemain j'ai discuté longuement avec mon père. Lui qui était si actif le voilà besoin d'aide dans tout ce qu'il fait. Je pleurais sans faire exprès. J'aimais pas le voir ainsi.
Ma sœur Fatou était sorti avec hapsatou mais j'ai vu hapsatou revenir dans les bras d'ami suivi de Malick. Mais ils font quoi ici.
- mais vous faites quoi ici?
- woly m'a appris que ton père est malade. Je voulais venir te soutenir et Malick m'a appelé pour me dire de l'accompagner et on est là.
Malick m'a pris dans ses bras et m'a serré très fort.
- merci d'être venu.
- c'est normal ma chérie. Où est ton père ?
- dans sa chambre viens je te le présente.
Après les présentations Malick m'a dit de les laisser seuls. J'ai retrouvé Amy dans mon ancienne chambre.
- et bianchi n'est pas venu ? Me questionna Amy.
- non il avait beaucoup de boulots. où sont tes enfants ?
- avec ma mère. Il aurait bien pu venir qu'importe qu'il ait du travail ou pas.
Juste un appel suffirait rien que ça. Il n'osera pas dire qu'il n'a pas vu mon SMS ou que Bintou ne lui a rien dit ou qu'il n'a pas remarqué notre absence.
Ce n'est que dans l'après-midi qu'il a appelé.
- désolé ma chérie j'avais pas une minute à moi. Et ton père ?
- cava. Et toi ?
- bof juste fatigué. J'ai pris ma pause et je me suis dit que j'allais t'appeler.
- comment va Abou ?
- il va bien. Aujourd'hui je l'ai déposé à l'école.
- cool.
- je te laisse je te rappelle.
Il m'a juste appelé pour me dire ça ? Je me demande ce qui lui arrive. Il a un comportement qui me dérange au plus haut point.
Quand j'ai raccroché Malick m'a appelé et on s'est installé dehors dans la voiture.
- j'ai appelé un ami qui étudie les tumeurs malignes et il dit que le moyen le plus rapide c'est de l'emmener en France pour l'opération.
- en France ?
- oui j'en ai déjà parlé à ton père il m'a dît qu'il travaillait là-bas.
- oui oui il a même des papiers.
- alors ce ne sera pas difficile. Il faut juste une personne pour l'accompagner. Je vais m'occuper des papiers et le personnel de l'hôpital sera à l'aéroport pour le prendre vu qu'il ne peut pas marcher.
- mais qui va bien pouvoir l'accompagner.
- il faut voir. Je m'occuperai des papiers. Ça devrait être prêt dans deux jours donc soyez prêt pour le voyage.
- d'accord je vais m'occuper de tout.
- on va rentrer.
- merci beaucoup Malick pour tout ce que tu fais pour nous.
- c'est normal Mously.
Après leur départ je me suis mis à réfléchir à propos des frais. Je mettrais tout ce que j'ai si j'ai l'espoir qu'il va guérir un jour.
Le lendemain on a fait une réunion et le petit frère de mon père qui se trouvait en Espagne a dit qu'il allait venir le prendre et allait s'occuper de lui tout le temps qu'il sera à l'hôpital. Il a dît aussi qu'il allait payer le Billet de Papa. C'est à ces moments là qu'on reconnaît les vrais. Le mari de Myriam nous a envoyé de l'argent. Mon frère lui a donné ce qu'il avait et moi j'ai vidé mon compte.
Je ne voulais pas regretter après et dire que j'ai pas fait ce qu'il fallait pour sauver mon père. Je pourrai bien appeler bianchi pour qu'il m'aide mais bon j'avais un peux la haine contre lui en ce moment.
Comme Malick l'avait promis il s'est occupé des papiers et mon oncle a débarqué deux jours avant le départ pour France.
On a réuni assez d'argent pour son séjour là-bas. Mon père a tenu qu'on ne le dise pas à beaucoup de monde et il avait raison.
Leur départ était prévu pour 23h alors 20h on a quitté Thiès. J'ai pris mes affaires car moi aussi je comptais rentrer mon fils me manque vraiment.
Malick aussi a tenu de nous accompagner à l'aéroport. Il est tellement gentil et disponible. On aurait cru qu'il faisait parti de la famille.
Mon oncle est parti enregistré les affaires et suis resté avec Malick et papa. Je jouais avec hapsatou et tout à-coup il me tendit une enveloppe.
- c'est quoi ça ?
- c'est quelque chose pour ton père.
- non Malick tu en as assez fait pour nous.
- ce n'est pas pour toi mais pour ton père. C'est notre père on doit prendre soin de lui.
- je ne pourrai jamais te remercier pour tout.
- donne la moi.
Il a longe les bras et a pris ma fille. Je me suis dirigé vers mon père pour lui donner l'argent. Il n'a pas arrêté de prier pour moi. Mais si on s'occupe pas de nos pères qui le fera pour nous ?
Quand ils ont embarqué on est rentré. Myriam elle était rentré deux jours plutôt car y avait personne pour s'occuper de ses enfants.
Même à cette heure tardive la route n'était pas libre. Quand je suis arrivée à la maison tout le monde était endormi. Alors sans faire de bruits je suis montée. Hapsatou dormait déjà je l'ai couché puis suis passé dans la chambre d'Abou. La lumière était allumé mais il dormait. J'ai donc éteint la lampe avant de me dirigé vers ma chambre.
J'ai ouvert la porte et je suis tombé sur bianchi toujours éveillé.
- Mously tu es revenue à cette heure.
- bonsoir.
J'ai déposé le sac que j'avais dans les bras puis suis entrée dans la salle de bain.
- Mously cava? Me demande bianchi quand suis sortis des toilettes.
- très bien oui.
- tu n'en a pas l'air. Il y'a un problème ?
- s'il y'a un problème ? Bianchi dis-moi tu es quel genre de mari ? Y'a que ta personne ou ton travail qui t'intéresse
- c'est quoi le truc?
- le truc est que tu es un p****n d'égoïste. Bianchi quand ta mère est tombé malade je me suis déplacé jusqu'en Afrique du sud pour prendre soin d'elle parce-que monsieur est trop occupé avec son travail mais toi tu n'es pas foutu d'appeler mon père pour demander l'État de sa santé. C'est vrai Thiès est plus éloigné que l'Afrique du sud. Ces temps ci il y'en a que pour ton travail. OK occupe toi de ton travail et on verra avec qui va tu partager tout ton argent quand ta famille ne sera plus là.
- je suis désolé tu as totalement raison
- je m'en fiche que tu sois désolé ou pas. Je veux juste que tu sache que je ne supporterai pas ton comportement plus longtemps.
- c'est grave ce qui arrive à ton père ?
- imagine toi Malick et Amy se sont déplacés. Ces deux la je les ai connu grâce à toi mais ils étaient là pour me soutenir mais toi tu as juste appelé une seule fois.
- je le reconnais mais fallait me dire que ton père est gravement malade.
- eux ils ne savaient pas que mon père était gravement malade pourtant ils sont venu.
- demain j'irai à Thiès pour le voir.
- ne te dérange pas il n'est plus là-bas. Il est parti en France pour se soigner.
- c'est à ce point alors il a quoi comme maladie ?
- je ne sais pas bonne nuit je suis fatigué.
J'étais vraiment en colère contre lui. Quand Michelle est tombé malade je suis allé là-bas pour être avec elle. Plus de trois semaines à l'hôpital et c'est moi qui m'occupait de tout car monsieur ne pouvait pas mettre en pause son travail. Pourtant je me souviens que la première fois il a couru à son chevet dès qu'il a appris la nouvelle mais on dirait que depuis lors ses priorités ont changés.
À mon réveil bianchi était parti et Abou aussi. Pourquoi ne m'ont ils pas réveillé ? J'aurais voulu voir mon fils avant qu'il ne parte.
En bas j'ai retrouvé Bintou et hapsatou.
- alors il va mieux ton père ?
- espérons qu'il ira mieux. Qui a emmené Abou ?
- son père comme tous les matins depuis que vous êtes parti. La maison était vide sans lekhou
- arrête de l'appeler lekhou. Tu n'as pas vu tes lekhs hana? Et j'ai vraiment faim moi
- d'accord je t'emmène le petit déjeuner
Après avoir mangé j'ai appelé ma mère. La veille je ne l'avais pas fait. J'ai aussi appelé ma soeur puis Malick.
J'ai décidé de ne pas aller travailler. J'allais me reposer un peu. Ces derniers jours j'étais tellement occupé et préoccupé mais maintenant cava.
Abou m'a sauté dessus quand je suis allé le prendre à l'école. On dirait bien que je l'ai manqué.
- alors maman t'as manqué ?
- oui je me sentais seul.
- mais papa et Bintou étaient là.
- papa revient tard.
- c'est le boulot chéri. Tu vois il travaille pour que tu étudie dans cet école hors de prix. Tu vois comme elle est jolie la maison et ...
- oui mais on le voit pas beaucoup.
Hé oui on le voit pas beaucoup. En ce moment Abou avait besoin d'un père présent avec qui il Bavardait, jouait, faisait ses devoirs pas d'une machine à sou.
À ma plus grande surprise bianchi est rentré vers 18h. Ça ce n'est pas arrivé depuis très longtemps.
- bonsoir ma chérie.
- bonsoir.
Il s'est baissé pour m'embrasser.
- tu n'es pas parti travailler ?
- non je voulais me reposer un peu.
- j'ai une surprise pour toi.
J'ai tourné la tête vers lui et il ouvre une boite noire qui contenait un Collier qui était tellement éclatant.
- bianchi je ne suis pas ta copine je suis ton épouse. Tu n'a pas besoin de m'acheter des cadeaux après une dispute de peur que je ne te largue. Si je vois une chose qui me plaît pas en toi je te le dis c'est tout et après c'est fini .
- c'est juste pour te faire plaisir.
- ou plutôt tu voulais m'acheter.
- excuse moi mais c'est fini ma chérie. On a finalisé le contrat et je vais me consacrer beaucoup plus à ma famille. Je vais revenir déjeuner à la maison comme avant je te le promet. Même si tu me crois pas si je me tue au travail c'est pour préparer l'avenir de nos enfants.
- tes enfants ont besoin de leur père pas d'un compte garni.
- d'accord Mously j'ai compris. Et tu as raison sur toute la ligne. Vous devez être mes priorités dans la vie
- ravie d'apprendre que tu reconnais tes erreurs.
- tu es toujours là à me recadrer merci beaucoup. Alors le collier on l'essaye?
- il t'a coûté combien ?
- je préfère que tu ne le sache pas.
- j'ai compris .
- viens par là.
Il m'a tiré vers lui et a voulu m'embrasser mais je l'ai esquivé poliment.
- j'ai pas la tête à ça.
- qui y a-t-il ?
- suis inquiète pour mon père.
- il a quoi ton père ?
- cancer et il va très mal bianchi même s'il fait semblant d'aller bien il va pas bien.
- mais pourquoi tu m'as rien dit ? Qui paie son traitement.
- la famille mon frère moi papi.
- et tu m'as rien dit Mously ? Ou je ne suis pas de la famille ? Papi l'est-il plus que moi ?
- papi il est venu à la maison il sait de quoi souffre mon père alors que toi....
- OK j'ai compris. Donne moi leur numéro.
- je ne l'ai pas. C'est mon oncle qui doit appeler pour nous donner des nouvelles.
- arrête de pleurer. On ne pleure pas un malade. Il va guérir insha'allah faut prier pour lui.
Il m'a pris dans ses bras et on est resté comme ça un long moment jusqu'à ce que la porte s'ouvre sur Abou et hapsatou. Ils sautent sur le lit et nous sépare.
- allume la télé papa on veut regarder Garfield..dit Abou.
- pourquoi vous ne le faites pas en bas ?
- tata regarde la télé.
- hum
Bianchi lui passe la télécommande et il change jusqu'à ce qu'il arrive sur boomerang. Ils se couchent à plat ventre côte à côte.