Chapitre 11

1617 Words
Priscilla s'empresse d'appeler sa mère le lendemain pour lui expliquer son histoire d'amour avec Éric.  - Maman si tu voyais comme il est beau et il a 21 ans, une jolie voiture de sport et un frère trop sympa aussi qui est plus jeune que lui de 2 ans. Ils habitent à Paris dans le 16ème.  - Il a l'air bien ce garçon. En tout cas, tu as l'air de beaucoup l'aimer.  - Je l'adore. Il est trop beau maman, tu ne te rends pas compte !!! Et elles vont continuer à parler pendant des heures. Lilia veut toujours tout savoir de ce qui se passe dans la vie de ses deux filles.  - Au fait, avec ton papa on a décidé que Betty et toi vous allez venir pour Noël. Vous n'allez pas rester toutes seules en France. - Ah mais je ne sais pas c'est comme vous voulez et puis c'est dans 2 mois alors je n'avais même pas pensé à ça. - Oui c'est parce que tu ne fais que penser à ton amoureux.  Et elles rigolent toutes les deux. Leur complicité est flagrante et on sent bien que mère et fille sont très proches.  Priscilla annonce à Éric qu'elle va partir pour 3 semaines à la Réunion pour les fêtes de fin d'année. - Mais Priss c'est normal que tes parents veulent te voir pour les fêtes. Je serai encore là quand tu reviendras tu sais. Et puis on pourra toujours s'écrire.  - Oui mais ça va être long de ne pas se voir pendant 3 semaines.  - On survivra t'inquiète pas ma princesse. Et elle se sent plus rassurée. Leur relation est au top et il n'y a aucune ombre au tableau sauf lorsque Fanny veut s'incruster avec Priscilla lorsqu'elle va voir Éric chez lui à Paris. La jeune fille connait ses parents et est souvent chez lui. Quant à lui, tous les soirs avant son entrainement, il passe la voir pour lui faire un gros bisou et reste un peu avec elle. La jeune fille est toujours autant éprise de lui et ne peut s'empêcher de rêver à ce que pourrait être la vie avec lui. Elle ne voit pas le manège de son amie Fanny qui est très jalouse d'elle et qui se plaint constamment de ne plus voir son amie comme avant. - Mais tu sais si tu avais un petit copain, ce serait la même chose sauf que moi je comprendrais.  - Oui mais tu es toujours à Paris, on ne se voit même plus. Alors que tu peux le voir tous les jours. Il a bien une voiture non ? Priscilla est surprise de la réaction de Fanny et en même temps, elle la comprend. Alors elle décide de faire un effort et de passer plus de temps avec son amie au grand désespoir d'Éric. - À chaque fois que tu vas venir me voir, tu seras avec elle ? Parce que je ne savais pas que je devais sortir avec Fanny en étant avec toi. - Oui mais tu dois comprendre que ce n'est pas facile pour elle. Elle est toute seule et quand j'ai besoin d'elle, elle est toujours là. Je ne peux pas lui faire ça. - Donc si un jour, je veux que tu restes dormir à la maison, il faudrait que je l'invite aussi ? - Mais ça va pas ! Je ne suis pas bête non plus.  Mais Priscilla va continuer à vouloir se partager entre Fanny et Éric afin de faire plaisir aux deux et elle va finir par perdre ce qui est le plus important pour elle.  Lorsque le départ pour la Réunion arrive, la veille Éric vient la voir. - Tu vas vraiment me manquer ma princesse. Mais au moins je sais que Fanny est là si jamais je m'ennuie de toi. - Mais tu es trop c*n ! Quand est-ce que vous allez arrêter ça tous les deux ? Ce n'est pas cool parce que je suis au milieu et tu sais très bien que tu comptes beaucoup pour moi même plus qu'elle. D'ailleurs ça n'a rien à voir.  - Oui je sais mais reconnais que si elle était une véritable amie, elle te laisserait tranquille quand tu es avec moi au lieu de te faire une crise et te faire culpabiliser.  - Je sais, je ne suis pas bête. Mais c'est comme ça. Je suis comme ça.  - Okay et c'est aussi pour cela que je suis avec toi.  Et il la serre très fort dans ses bras. Elle aimerait lui dire qu'elle voudrait qu'il vienne avec elle mais elle n'aime pas étaler ses sentiments et préfère se taire. Elle sait que ce serait super pour lui d'entendre ses paroles rassurantes mais elle n'y arrive pas. Depuis son plus jeune âge, elle n'a jamais été habituée à montrer ses sentiments et même ses parents ne sont pas du tout démonstratifs avec eux. Alors elle va se taire et garder pour elle, ses sentiments inavoués.  Pendant ses vacances, elle va recevoir une très jolie lettre d'Éric, dans laquelle il lui avoue ses sentiments et à quel point elle lui manque. Mais elle ne répondra pas alors qu'elle est trop heureuse. Elle taira ses sentiments et lorsqu'elle l'appelle, elle ne lui parle même pas de sa lettre. Le jeune homme est blessé par son attitude et lui demande simplement : - Alors tu n'as rien à me dire ? - À quel propos ? - Rien. Je pensais juste qu'on était sur la même longueur d'onde mais apparemment je me suis trompé. - Et alors tu pourras venir me chercher à l'aéroport ? - Je verrais mais je ne suis pas sûr. Elle sent de la déception chez lui mais elle est incapable de lui dire ce qu'elle ressent. Et pourtant, elle l'aime comme jamais elle n'aimera plus jamais personne, même pas son mari. Lorsqu'elle raccroche, elle va parler à sa mère. - Il m'a écrit des choses super belles et je n'ai pas été fichue de lui dire quoi que ce soit. Je ne suis pas normale maman. Parce que je l'aime à la folie.  - Oui mais des fois, c'est bien de ne pas dire ce qu'on ressent comme ça le garçon ne peut pas profiter de la situation. - Oui mais c'est lui qui s'est ouvert en premier alors c'est pas cool. J'étais sur le point de lui avouer mes sentiments mais je n'ai pas pu. Lilia regarde sa fille et lui sourit. - C'est que cela ne devait pas être le moment de le faire, c'est tout. Allez viens on va aller manger une glace à Saint-Denis avec tout le monde. - Oui ça c'est une bonne idée.  Ces vacances en famille lui ont fait le plus grand bien car ils lui manquent terriblement mais encore une fois, on ne dit pas ces choses là dans la famille Broca. Mais elle est contente de rentrer pour revoir Éric. Il ne peut pas venir la chercher à l'aéroport mais il passera la voir le lendemain. Priscilla le trouve un peu distant mais en même temps elle se dit qu'il est quand même venu la voir. Elle ne voit pas ou ne veut pas voir que le jeune homme s'éloigne peu à peu d'elle depuis la discussion qu'ils ont eue lorsqu'elle était encore en vacances. Priscilla ne veut plus voir Fanny car sa maman lui a fait comprendre que son attitude n'était pas normale. Éric est content d'entendre cela mais on sent qu'il est trop tard pour leur relation. Ses appels téléphoniques se font plus rares et pendant toute une semaine, il ne la contactera pas ni viendra la voir. Elle ne prend même pas la peine de l'appeler par fierté. Alors lorsqu'elle entend sonner le téléphone ce vendredi soir, elle accourt car elle sent que c'est lui. Sergio est là avec elle et ne peut s'empêcher de parler à voix haute lorsque Éric parle à sa petite amie. - C'est la voix de l'autre abruti que j'entends ? - Oui il est là pour m'aider avec le lino. Tu sais bien qu'on change tout à cause du chien.  - Et pourquoi tu ne m'as pas demandé de t'aider ? - Je ne pensais pas que tu savais faire ça. Désolée. - Oui il y a plein de choses que tu ne sais pas. Et au fait, si je ne t'appelle pas, tu n'appelles pas non plus. J'ai été malade toute la semaine et j'espérais un signe de ta part mais rien à faire. C'est sympa, j'ai beaucoup apprécié. - Mais Éric, tu m'as toujours dit de ne pas appeler car avec ton emploi du temps et tes entraînements c'était plus simple que tu appelles.  - Oui c'est de ma faute. Ça doit être ça. N'empêche que si tu te souciais un minimum de moi, tu aurais appelé au lieu de passer du temps avec l'abruti. Bref, on joue en extérieur demain, tu viens nous voir ? - Évidemment que je viens. Quelle question ! - Et tu seras avec ta copine l'autre folle ? - Non, comme je t'ai dit, je ne lui parle plus depuis quelque temps déjà. - Ah ben voilà au moins une bonne nouvelle. Bon ben on se voit demain alors. Je t'embrasse. Priscilla sent bien que Éric est plus distant avec elle mais elle ne sait quoi faire. À chaque fois qu'elle veut lui parler, elle bloque et préfère se taire. Il est impossible pour elle de lui dire des choses gentilles et agréables alors que lui le fait tout le temps. Elle peut comprendre qu'il en ait marre.  C'est décidé, demain elle lui parlera et s'excusera de son attitude. 
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