Priscilla ou la vie d'une femme peu ordinaire

Chapitre 23

Aussitôt arrivés à la clinique, une des sage femme installe Priscilla dans la salle d'accouchement et prépare le monitoring. Les contractions sont régulières mais pas assez fortes. Une autre sage femme arrive mais cette fois c'est un homme. Il s'appelle Pascal et est antillais. Il commence à discuter avec Sergio et s'occupe de Priscilla en même temps. Il lui administre une piqûre pour stopper les mauvaises contractions et cela a pour effet de lui faire perdre les eaux. Le travail commence réellement et on lui fait la péridurale, Priscilla n'a jamais voulu souffrir inutilement, aussitôt reçue la péridurale, elle s'endort pour ne se réveiller que vers 3h45 afin de mettre sa fille au monde. À 04h15 Kelly voit le jour sous le regard émerveillé de son papa et de sa maman. 

Priscilla ressent tellement d'amour pour ce petit être, qu'elle verse des larmes de joie. Sergio se rue sur le téléphone et appelle Betty en premier. 

- Elle a dit que tu le veuilles ou non, elle passe dans l'après midi. 

-Ah je me doute bien et j'en attends pas moins d'elle.

Il appelle sa mère ainsi que la Réunion. Aux alentours de 6h30, on installe Priscilla dans sa chambre individuelle et elle se repose enfin. Elle se réveille vers 9h00 en panique, se demandant où est son bébé. Et elle se rappelle que sa fille dort dans la pouponnière avec les autres bébés. Elle a des sentiments très confus et se sent prête à pleurer encore. Elle sait que ce sont ses hormones qui travaillent mais elle est perturbée. Elle veut son bébé avec elle. Alors elle va la chercher. 

- Vous êtes la maman ?

- Évidemment, vous croyez que je suis qui ? 

- Non parce que vous êtes impeccable et n'avez même pas de ventre. C'est incroyable.  

- Oui je sais, je n'ai pris que 9 kilos de grossesse grâce à ma nutritionniste. 

- Ah mais c'est génial et votre bébé est si calme. Elle ne s'est réveillée qu'une seule fois pendant la nuit. C'est très rare. Normalement c'est toutes les 2 heures. Vous avez de la chance.

- Non, je pense que c'est l'haptonomie qui fait ça. C'est une super méthode qui permet aux enfants de tenir leur tête, de reconnaître la voix de leur papa et surtout de faire leur nuit très rapidement. 

- Ah mais je ne connaissais pas du tout , lui dit la sage femme. 

- Oui c'est une nouvelle méthode très peu répandue et très peu connue malheureusement. 

Et elles vont continuer à papoter encore un peu avant de donner Kelly à sa maman. La petite ressemble tellement à son papa que lorsque la gynécologue vient prendre de ses nouvelles, elle lui dit :

- J'ai reconnu votre bébé immédiatement car c'est le portrait craché de son père.

- Oui je sais. Il ne pourra pas dire que ce n'est pas sa fille. 

Et elles éclatent de rire. 

Priscilla attend avec impatience de présenter sa fille à ses sœurs. Elle a aussi accepté que Maria et Emilia, la grand mère de Sergio viennent les voir car elle sait à quel point c'est important pour les deux femmes de voir le bébé. Et puis même si elle a des différents avec sa belle mère, elle reste la mère de son mari et la grand mère de sa fille. Mais elle va vite déchanter quand les deux femmes vont arriver. 

D'abord Betty et Ricardo passent les voir et ne cessent de critiquer et de regarder la petite sous tous les angles.

- Oh elle a le nez de Sergio, c'est pas de chance ! Et puis elle va rester blanche comme ça ? Et comme elle est petite !

Betty ne cesse de parler et d'admirer sa nièce. Ricardo est plus silencieux mais est très touché car il a été choisi pour être son parrain et c'est un rôle qui lui tient à cœur. Il est très honoré par leur demande et ne peut s'empêcher de se sentir responsable de ce bébé aussi. 

Après avoir ouvert et dégusté la délicieuse boîte de cookies bien beurrés que Betty a ramené pour sa sœur, ils décident qu'il est temps de partir et de les laisser se reposer. Sergio dit alors à sa femme qu'il va aller chercher sa mère et sa grand mère qui sont en ébullition et qui n'en peuvent plus d'attendre. 

Priscilla est fatiguée mais elle sait que c'est la dernière visite car elle a demandé aux autres membres de la famille de ne venir que le lendemain. Et sa sœur Sabrina ne peut passer que le lendemain aussi avec sa fille qui veut voir sa première cousine.

Lorsque la porte de sa chambre s'ouvre, elle ne peut s'empêcher de stresser car elle ne veut pas vraiment voir sa belle mère, cette femme est trop chiante et trop intrusive, mais maintenant qu'elles sont là elle n'a plus le choix. Elle esquisse un sourire à l'arrière grand mère mais ne fait pas attention à Maria qui se dirige directement vers le berceau qui est juste à côté de son lit. Elle prend le bébé dans ses bras sans même lui demander quoi que ce soit et sans même laver ses mains alors qu'elle est une grande fumeuse. Priscilla regarde la scène sans rien dire et elle reste bouche bée. Elle sent une colère terrible montée en elle et ne cesse de se dire qu'elle va lui arracher la tête. Dans sa tête, c'est la confusion totale.

- Lâche mon bébé ou je t'égorge et t'arrache la tête. Et je peux même te jeter par la fenêtre en prime comme cela tu t'écraseras sur le bitume et tu exploseras en morceaux. 

Ces pensées sont si noires qu'elle pense que même son regard a dû changer. Elle ne peut plus se contenir et se dit juste qu'elle ne veut pas que sa fille, qui n'a que quelques heures entende déjà des disputes. Alors elle ne dira rien. Mais cherche le soutien de son mari qui a l'air de trouver la réaction de sa mère tout à fait normale.

- Ah au fait, bonjour. 

Maria daigne enfin lui adresser la parole. C'est une blague se dit Priscilla et son fils ne dit rien ?!

Alors elle tente de passer à autre chose car la grand mémé n'y est pour rien et elle les laisse faire leurs photos avec la petite. Lorsque Sergio revient après les avoir ramenées chez elles. elle lui dit :

- Plus jamais ta mère touche mon enfant comme ça sans me demander.

- Tu ne vas pas commencer. Tu crois qu'elle va te la voler ou quoi ? Et puis c'est mon enfant aussi.

- Oui mais elle était dans mon ventre pas dans le tien.

- Écoute me prends pas la tête avec ça. C'est ma mère et elle fait ce qu'elle veut. 

Et c'est ainsi que commença le début de la guerre entre Maria et sa belle fille Priscilla.