Un bébé pour Mia

Il était à peine 05h41 mais son immeuble bruissait déjà de bruits et de disputes. Avec un soupir las, Mia Bloom referma la porte de son petit studio, envoya valser ses talons de quinze centimètres et se dirigea presqu’en titubant dans sa chambre et se laissa tomber dans son lit, les yeux rivés au plafond.            Elle n’avait jamais été autant courbaturé de toute sa vie même après des nuits de gardes exténuantes et active ni même lors de ses études d’infirmières où elle finissait endormir sur son vieux canapé à étudier. Jamais, elle n’aurait imaginé avoir mal à des muscles qu’elle ne savait même pas exister.            Fermant les yeux, elle se remémora. La soirée des médecins auquel l’avait invité William avait été grandiose, dans l’un de ses grands hôtels. Elle avait emprunté une tenure à son amie Sydney, une robe rouge à bretelles lui arrivant aux genoux au bustier si galbant qu’elle n’avait pas eu à mettre de soutien-gorge. Elle s’était plutôt bien amusée, elle qui avait craint de ne pas de s’y ennuyer ferme.            N’avait-elle pas regretté jusqu’à la dernière minute d’avoir accepté l’inviter du médecin ? Elle avait dit en bon ami, mais elle connaissait les hommes et la réputation du divorcé. Un vrai tombeur mais avec elle cela ne marchait pas.            Avec un soupir, elle voulut se redresser mais une douleur entre les cuisses la fit grimacer et elle rouvrit les yeux.            C’était le rappel du fait qu’elle rentre chez elle au petit matin.            La sensation n’était pas désagréable, mais supportable et le fait de penser à ce qu’elle avait fait hier soir, elle se sentit toute chose.            Elle n’en revenait de l’avoir fait : coucher avec un homme. Et pas avec n’importe quel homme, son plus haut supérieur Taylor Donovan.            Elle exhala un soupir au souvenir de ses baisers et de ses caresses expertes. Jamais, elle n’aurait cru que l’on pouvait ressentir tant de chose délicieuse que rien ne l’avait préparé à connaître, pas même les livres et les films !            Elle porta sa main sur la naissance de ses épaules pour sentir la petite marque qu’il lui avait faite alors qu’il allait et venait en elle.            Avec un gémissement, elle se tortilla pour ôter sa robe et grimaça à nouveau.            Une fois dévêtue, elle se dirigea dans sa petite douche et prit une douche moins froide que d’habitude puis enfila un t-shirt et retourna se coucher dans son petit lit. Elle espérait pouvoir dormir encore un peu. Maintenant, elle travaillait aux soins intensifs donc finir les urgences. Elle ne regrettait pas ce changement de service même si voir tout le temps Sydney lui manquait.            Mais, celle-ci était mariée et avait un petit garçon, Lucio, qu’elle adorait et dont elle était la marraine. Elle s’occupait donc de sa famille et ne pouvait plus sortir avec elle.            C’était sans doute pour cela qu’elle avait accepté l’invitation du médecin. À part quelques tours au pub, elle n’était plus sortie. Avec sa nature introvertie qu’elle cachait sous ses airs joyeux, Mia ne sortait presque jamais, acceptait rarement des invitations surtout celles des hommes.            Ce qui lui était arrivé dans le passé, l’avait rendu méfiante envers ceux-ci. Même ses collègues. Du fait, elle n’était jamais allée en boîte de nuit seule et elle n’y était que trois fois en tout dans sa vie même lorsqu’elle vivait encore à Manchester. Elle détestait avoir l’impression que son passé régissait sa vie, mais il était difficile de se remettre d’une agression sexuelle même s’il n’avait pas abouti à un viol surtout pour une adolescente, qu’elle était à l’époque des faits.            Et puis, à vingt-six ans, elle avait pensé qu’il était temps pour elle de vraiment tenté de prendre des risques. Comme sa petite sortie en boite samedi dernier et ce soir allé à cette fête réunissant les plus éminents médecins de Londres dont certains cherchaient des subventions auprès de philanthropes.            Cela avait été la première fois pour elle de se retrouver dans une fête aussi chic mais elle était pleine de gens du domaine médical, elle ne s’était pas sentie trop gourde même lorsque son cavalier l’avait laissé toute seule.            Mais, alors qu’elle pensait rentrer en taxi, en sirotant son deuxième verre de vin, elle l’avait vu. Dans un magnifique smoking, grand, ténébreux, le bel irlandais discutait avec des gens et lorsqu’il avait tourné la tête, il l’avait regardé avec surpris et elle avait cru voir quelque chose dans ses yeux noirs. Des yeux qu’il l’avait toujours fascinés. Surtout lorsqu’il n’arborait pas ses lunettes. En fait, elle le trouvait même superbe avec ça.            Elle l’avait vu alors s’éloigner et venir vers elle, le regard toujours braqué sur elle. Il l’avait salué et lorsqu’il l’avait complimenté sur sa robe et sur beauté, elle avait été si ravie, qu’elle avait balbutié des remerciements. Sans doute aussi la raison pour laquelle, elle avait aussi impudemment flirté avec lui et avait insisté pour qu’il la ramène chez elle-même en fin de compte, c'est chez lui qu’ils avaient fini.            C’est qu’avant-hier soir, elle n’aurait imaginé être visible au regard de l’administrateur du Westside London Hospital dans lequel elle travaillait depuis la fin de ses études quatre ans plus tôt. Elle se souvenait encore de la première fois qu’elle l’avait rencontré après la signature de son contrat. Elle avait été impressionnée par son haut statut, son air sombre, son nez aristocrate, son menton fendu et ses cheveux châtain sombre qui contrastaient avec le noir de ses yeux. Ses traits durs étaient d’une beauté sauvage, mais indéniable. Oui, il était plutôt bel homme. Tout de suite, il lui avait plu mais les jours passant, elle avait appris à le connaître ou plutôt à ne pas vraiment l’apprécier.            Même si, on lui reconnaissait un grand sens du travail et qu’il ne comptait pas ses heures pour faire fonctionner le plus normalement l’hôpital, il restait quelques de mystérieux et secret. Même le Dr Rafaelle Rivalti, l’époux de son ami Sydney, qui était arrivé à l’hôpital après un travail pour médecin sans frontière ne paraissait aussi sombre.            On ne savait rien de lui. Personne. À part qu’il était médecin militaire et avait travaillé dans les zones les plus à risques du globe et avait dû quitter ses missions suite à un accident. Elle n’en avait compris les conséquences qu’hier soir.            Mia eut un sourire triste.            Il n’avait pas hésité à lui montrer son secret et elle n’avait pas hésité à partager le sien. Lorsqu’elle lui avait dit que c’était sa première fois, elle avait bien vu qu’il avait été sur le point de se rétracter. Alors qu’ils étaient nus dans son lit.            Lorsqu’il l’avait embrassé dans le hall de l’hôtel alors qu’ils attendaient la voiture de Taylor, quelque chose s’était déclenchée en elle. Mia était peut-être encore vierge, mais elle en avait embrassé des hommes tous avec des techniques plus ou moins indéniable mais elle n’avait jamais ressenti cette décharge de désir, ce besoin de répondre avec ardeur à son b****r brûlant, de se fondre en lui et l’ivresse. Oui, elle s’était sentie ivre de désir, les jambes molles, au point qu’au lieu de lui donner son adresse, elle lui avait demandé de l’amener chez lui.            Il l’avait regardé intensément puis elle avait vu son regard briller de désir et lorsqu’il avait redémarré, elle avait su qu’il ne lui demanderait plus son adresse.            Il l’avait donc conduit non moins qu’à Nothing Hill où il habitait. Il lui avait fait boire du café, comme s’il craignait qu’elle soit ivre et avait passé de longues minutes à discuter de tout et de rien jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’il tentait de lui donner une occasion de se défiler mais elle n’en avait eu aucune.            Pour la première fois de sa vie, elle s’était sentie prêtre à être avec un homme et s’était enfin avouer le désir qu’elle refoulait depuis des années pour lui. - Une nuit. Une seule nuit, avait-elle chuchoté d’une voix rauque, grisée par un désir douloureux, qui le faisait trembler. Puis elle l’avait embrassé et puis les choses s’étaient alors accélérées.            Il l’avait emmené dans sa chambre, tout en l’embrassant avec passion, l’avait déshabillé puis avait caressé et embrassé chaque millimètre carré de son corps la faisant brûler de désir jusqu’à ce qu’elle ait son premier o*****e.            Toute heureuse, elle l’avait regardé se déshabiller puis elle avait compris pourquoi il avait hésité à baisser son pantalon en voyant la prothèse qui remplaçait sa jambe droite.            Elle avait dégluti traverser par une tristesse inouïe et pourtant, elle n’avait pas senti son désir se refluer. Et lui encore moins. La preuve fièrement dressée de son désir pour elle la fit oublier sa jambe absente. Il avait un corps superbe, tout en muscle qu’elle se délectât de contempler. - Tu n’es pas dégoûtée ? Avait-il demandé de son ton froid qu’elle lui connaissait tant.            Ils s’étaient naturellement mis à se tutoyer même si généralement.            Comment pourrait-elle l’être alors que sa couleur de peau ne le dérangeait pas ? - Tu n’es pas le premier homme que je vois avec une prothèse, Taylor. Je suis infirmière en l’oublie pas et j’ai travaillé en orthopédie à mes débuts. - Je sais, dit-il avec un sourire qui transforma son visage.            Elle le regarda s’asseoir pour ôter la prothèse puis se retourna vint se coucher près d’elle tandis que sa main pâle glissait sur la peau de son ventre pour aller prendre un sein lui faisant étouffer un gémissement. Il l’avait alors embrassé encore et encore et lorsqu’il s’était écarté, elle lui avait avoué son inexpérience. - Que veux-tu dire par tu n’es pas très douée pour le sexe ?            Elle s’était mordillée la lèvre puis avait poussé un soupir. - Je suis vierge. Je n’ai jamais couché avec personne.            Il s’était figé puis était resté sans rien dire pendant deux bonnes minutes au point qu’elle avait pensé qu’il avait changé d’avis. - Et tu es prête à me faire le don de ta virginité ? - Pourquoi les hommes font-ils toujours tout un plat de ça ? - Parce que c’est important, Mia. Tu ne veux pas attendre de te marier ? - J’ai attendu vingt-six ans, je pense avoir assez attendu. - Et pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? - Parce que d’abord je voulais me concentrer sur mes études et puis les années ont passé et le sexe n’a pas toujours été une grande préoccupation pour lui. Enfin, je ne me sentais pas encore prête.            Elle n’avait pas osé lui dire la vérité. Pas qu’elle ait honte mais elle ne pouvait lui dire alors qu’ils se trouvaient nus. - Et tu te sens prête maintenant ? - Oui. C’est que je n’ai jamais ressenti une telle chose, Taylor. Quand tu m’embrasses ou que tu me touches, je brûle, dit-elle en glissant ses doigts de son cou à son torse parfaitement musclé. - Le désir peut faire perdre la tête. Je suis bien placé pour le savoir alors que sachant que tu travailles pour moi et encore plus que tu es vierge, je devrais te laisser partie, je ne peux pas. Je te désir Mia. Comment ne me suis-je pas rendu compte plus tôt de la femme belle et désirable que tu es ? - Maintenant, tu le sais, avait-elle dit en enroulant audacieusement sa main sur son sexe gonflé.            Et, elle s’était redressée pour l’embrasser.