Cover-2

2009 Words
— Vous m'avez surpris tous les deux, voilà tout ! Et en plus ce surnom m'agace mais j'avoue que cela ne méritait pas que je m'emporte autant. Je lui ferais mes excuses tout à l'heure auprès de lui. Je te laisse, sœurette ; je vais finir ma balade. — Ok, frérot ! Surtout ne te perds pas, me lance-t-elle avant de s'en aller en courant vers notre maison. Après ce petit souci avec mon frère, bien décidé à ne pas rentrer pour l'instant, je m'enfonce dans la forêt jusqu'à cette rivière qui m'apaise tant. Je m'assois près d'un buisson qui me propose un coin d'ombre et donne libre cours mes pensées, réalisant ce que je rate en allant pas en cours avec mon frère et ma sœur. Malgré cela, ma maudite réserve chasse ce qui était de bonnes intentions. M’autoprotégeant, je conclus que je préfère de loin ma liberté. Soudain je suis sortie de mes rêveries par des bruits, un premier de moteur de voiture que l'on éteint, puis peu de temps après celui, des pas qui viennent d'en face de moi. Soudain tiré de mes rêveries par des bruits, d’abord un moteur de voiture que l'on éteint, puis peu de temps après celui de pas qui viennent vers moi, je me déplace un peu pour voir d'où cela provient ; il est assez rare d'avoir des visiteurs ici. Une fille s'installe sur l'herbe près de la rivière, elle semble elle aussi perdue dans ses pensées, apparaît alors un sourire sur mes lèvres. Celle-ci ne peut voir où je suis, contrairement à moi. Elle a de longs cheveux bouclés châtains. Quelque chose m'incite à l'observer. Je ne sais pourquoi il m'est impossible de me détacher ; je ne me reconnais plus. Une envie soudaine de la connaître un peu mieux m'effleure. Je quitte ma place, des morceaux de bois craquent sous mes pas. Elle tourne son regard dans ma direction. — mince ! Dis-je tout bas comme pour m’encourager à bouger en silence. Elle ne paraît pas avoir peur ou n’a-t-elle rien entendu tant est que j'ai juste le temps de me cacher. Pourtant, je souhaite la connaître, mais pas de cette manière, pas en la surprenant comme je viens de le faire. Elle s'approche et vite, je me faufile au pas de course entre les arbres. M’estimant suffisamment loin, je me retourne : je peux la voir là où, peu de temps avant, je me trouvais. Elle tourne sur elle-même sûrement pour essayer de me trouver. Finalement, elle renonce. Elle regagne son véhicule parqué sur le bord de la route et je la regarde disparaître. Il faut que je découvre qui elle est. Inutile de rester planter là, autant rentrer. Je reprends donc la direction de la maison. Une fois à l'intérieur, j'aperçois ma sœur et me dirige vers elle. Au vu de son expression, je sais pertinemment qu’elle a compris je voulais lui parler. — Houlà Matt !! Tu as l'air d'avoir vu un fantôme, toi, éclate-t-elle de rire. — Ah ! Ah ! Ah ! Non pas de fantôme, mais je vais avoir besoin de toi, petite sœur. — Alors là ! Toi, me demander un coup de main ? Tu titilles ma curiosité, frérot ! En quoi puis-je donc t’aider ? Allez, je t'écoute, balance ! Me lance-t-elle. Je la prends par le bras et l'emmène à l'extérieur. Je n'ai nulle envie que les autres entendent, même s’ils finiront bien par le savoir un jour. Mais pour l'instant, je ne me sens pas le courage de leur en parler. Oui, je suis un grand timide, je le confirme. Elle me suit sans dire un mot, une fois à l'extérieur, elle stoppe net et me regarde droit dans les yeux avant de me dire : —Que s'est-il passé dans les bois pour que tu en reviennes dans cet état ? Je ne t'ai jamais vue comme ça. Je contemple un instant l’expression du visage de ma sœur qui semble surprise par mon attitude, puis, prenant mon courage à deux mains, je me lance dans une explication plausible ou du moins j’essaie. — Alors voilà : je me suis rendu près de la rivière tout à l'heure et là, elle est arrivée de l'autre côté de la rive, réussis-je à dire d'une seule traite. — Euh...alors là, Matthew, je ne te suis pas !! Qui as-tu vu ? De qui parles-tu ? Elle semble vraiment perdue en entendant mes paroles, ce qui me surprend car, en général, elle est douée pour deviner ce qui se passe réellement. D’accord, mes explications ne doivent pas être très claires, je l’avoue, vu que je suis toujours très stressé. J’entreprends donc de reformuler autrement mes questions, fournissant à ma sœur un peu plus de détail. — Elle... Non… Enfin oui… Il s'avère que je n'étais pas seul là-bas… Enfin elle se trouvait de l'autre côté de la rivière, elle était perdue dans ses pensées, un peu comme moi peu de temps avant et je lui ai fait peur. — Houlà !! On se reprend, me dit-elle de sa voix calme. Tu as vu quelqu'un, d'accord. Une fille si je ne me trompe. Jusque-là, je ne vois pas où est le problème. Pourquoi dis-tu que tu lui as fait peur ? — Ce n'était pas prévu, Eli, que je lui fasse peur. J’ai voulu me cacher et là une brindille sous mon pied a craqué : c’est ce qui l’a surprise. Mais lorsqu'elle s’est approchée, je me suis caché, rassure-toi. — Comment ça, tu t'es caché ? Matt, tu aurais dû aller la voir, voyons ! Ou du moins te présenter... Il va falloir que tu essaies de vaincre ce côté timide qui te caractérise, mon frère, me sermonne-t-elle avant de se mettre à rire. — Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle là-dedans, Eli, lui dis-je vexé. — Ne te fâche pas ! Décris-moi plutôt comment elle était. — Alors, voyons… Elle avait des cheveux châtains ; ils semblaient longs et bouclés ; elle n'était pas très grande et elle avait une voiture, une sportive, ce qui m'a surpris pour une fille de cette stature. Elle me stoppe dans mon récit levant la main comme pour me dire de me taire. Ma phrase semble avoir eu le don de l’énerver légèrement. — Et voilà le côté masculin qui ressort ! Depuis quand les filles ne peuvent pas avoir de voiture sportive ? Demande-t-elle exaspérée. — Mais non, Eli, ne le prends pas ainsi. Elle semblait si fragile que cela m'a surpris qu’elle conduise une voiture imposante, voilà tout. — Mais oui, dis-moi, j'y pense, ton inconnue, elle n'était pas vêtue d'un jean avec un haut rouge par hasard ? Je la regarde médusé car elle vient de finir de la décrire à ma place. — Si mais comment le sais-tu ? Tu l'as vue toi aussi ? Ma sœur éclate de rire et arrive péniblement à mettre fin à ce fou rire. Je reste les bras ballants ne comprenant pas sa réaction. — Excuse-moi, Matt mais vois-tu, je suis les mêmes cours qu'une fille qui ressemble étrangement à ta description donc j’en conclus que tu parles de la nouvelle arrivée du lycée. Je la coupe dans son élan. Elle la connaît donc ! Je souhaite en savoir plus sur elle et je vais avoir un grand besoin de l'aide d’Eli. J’avoue qu’elle est beaucoup plus douée que moi en ce qui concerne les relations avec autrui. — Donc si je te comprends bien tu la connais ?? — Oui, tout à fait je la connais. Enfin pour être exacte, je viens seulement de faire sa connaissance, mais mon intuition me dit que l'on va bien s'entendre, toutes les deux. — Oui tu as un sixième sens de ce côté-là, je te l'accorde. Un sourire se dessine sur mes lèvres sans que je le veuille ; ma sœur le remarque, mais ne dit rien. J’espère sincèrement la revoir : il faut donc que je découvre qui elle est. — Dis-moi, Matt, Alexandra t'aurait-elle charmé sans le savoir ? Il s’en faut de peu pour que je ne m’étouffe pas quand elle prononce son prénom. — Qu’as-tu dis ? Tu pourrais répéter, lui dis-je sans doute plus rouge qu’une écrevisse ébouillantée. Elle sourit montrant ses dents étincelantes. — Elle s'appelle Alexandra et elle vient de New York. Elle est arrivée ici depuis peu, vers la mi-août pour être plus précise. Joli prénom ! Les informations que je viens de recevoir m’aident à mieux comprendre pourquoi je ne l'ai encore jamais vue par ici. Grâce à Eli, la plus merveilleuse des pipelettes que je connaisse, j'en sais suffisamment pour l'instant. Cependant, comment faire pour découvrir le reste ? Il va me falloir réussir à la rencontrer, mais surtout arriver à me présenter. Plein de questions se mettent à tourner dans ma tête. — C'est tout ce que je peux te dire, je ne la connais que depuis quelques heures et elle paraît très réservée elle aussi... Ce qui me rappelle quelqu'un, d'ailleurs, me nargue-t-elle avant de retourner à l'intérieur. Songeur, je regarde ma sœur rentrer. Ce que je viens d'apprendre m'a donné matière à réfléchir. Comment attirer sur moi l’attention d’une aussi jolie fille ? Je décide de m’isoler dans ma chambre. J’allume la chaîne hi-fi et choisis un morceau très doux (eh oui je ne suis pas un grand fan des musiques ayant un tempo très vif) et m'allonge sur le lit. Je me laisse emporter par la musique et mes pensées retournent auprès de cette douce inconnue. LA ROUTINE S'INSTALLE La chaleur du soleil se fait sentir sur mon visage encore endormi, mais une voix me réveille : — Alexandra ! Debout, grande marmotte, le lycée ne va pas t'attendre ! Me dit ma mère. Elle est postée à l'entrée de ma chambre ; ma seule réponse est un léger grognement, car je ne suis vraiment pas du matin. — J'arrive maman, donne-moi deux minutes, le temps de me réveiller. — D'accord, mais ne tarde pas ; ton déjeuner t'attend sur la table de la cuisine. — Ok, ok, je descends tout de suite, lui dis-je alors qu'elle retourne déjà au rez-de-chaussée. Je décide donc de me lever et de filer sous la douche, mais non sans d’abord vérifier de la fenêtre le temps qu’il fait à l'extérieur : un superbe soleil qui me met aussitôt de bonne humeur. Ma douche prise, je sors, une serviette autour de mon corps, me dirige vers ma penderie et y prends de quoi me vêtir. Mon choix se porte sur un legging noir et une tunique rouge (une couleur que j'aime beaucoup, et ne me demandez pas pourquoi ça date de mon enfance). Enfin habillée, je file engloutir mon petit-déjeuner ; j’ai une faim de loup aujourd'hui, contrairement à la veille. L’inconnu ne me fait plus peur. Mon café avalé, quittant la table, je prends ma veste et mon sac. Au même moment, on sonne à la porte, ce qui me vaut un sursaut. J'ouvre et suis surprise de voir ma camarade de classe. — Coucou Alex !! Je passais devant chez toi et je me suis dit que l'on pourrait aller ensemble au lycée, si tu es d'accord, bien sûr. Élisabeth affiche un large et irrésistible sourire qui ne me laisse pas d’autre choix que de dire oui. J’ignore pourquoi, mais je suis heureuse de la connaître : malgré son côté un peu trop enjoué, elle est tellement attachante. — Bien sûr que cela ne me gêne pas voyons ! Au contraire on pourra discuter en chemin, lui dis-je même si je ne suis pas une grande bavarde. Une fois mes affaires en main, je sors de la maison. — Je t'emmène ? Ma voiture est là, ainsi tu n'as pas besoin de sortir la tienne, me précise-t-elle avec un regard de petit chaton à qui on ne peut rien refuser. — D'accord Élisabeth, je monte avec toi, ça ne me fera pas mal de me laisser conduire un peu. Elle part en direction de sa voiture, quand je vois, la mini décapotable, je suis à ce point surprise que je ne peux m'empêcher de lâcher un : — Wouaouwww !!! Trop belle, ta voiture ! — Merci, me répond-elle. Monte ou on va être en retard, là !!! Je m’exécute aussitôt ; elle démarre et prend le chemin du lycée qui, je dois l'avouer, se passe rapidement. Eli au volant, je n'ai aucunement peur en voiture pourtant je m’étonne que quelqu'un d'aussi menu aime la vitesse. Par ailleurs, je me dis que, dans le futur proche, je vais en découvrir encore beaucoup sur ce petit bout de femme. Nous descendons de la voiture, plusieurs personnes nous regardent. Nous rejoignons un groupe d'étudiants ; j'en reconnais quelques-uns entre autres, Cassandra et Emmy qui me dévisage du coin de l'œil. Je détourne la tête ; il va falloir que j'arrive à lui expliquer que je ne veux pas lui prendre Steven. La sonnerie retentit et nous nous dirigeons vers nos classes respectives. Je me retrouve seule toute la matinée, ce qui ne me déplaît pas. J’ai toujours l’habitude de m’évader dans mes pensées lors des pauses entre les cours. La matinée s’écoule si rapidement que voilà déjà l’heure du déjeuner. Arrivée à la cafétéria, je prends un plateau et y dépose une assiette contenant ce qui semble être de la purée et un steak. Je fais une grimace en l’attrapant puis décide de la reposer : la viande n'est pas mon plat préféré je dois dire (et oui je suis comme qui dirait végétarienne). Je prends donc à la place une assiette de salade tomate/concombre avec un yaourt, repas de midi très léger. Relevant la tête, je vois qu'on me fait de grands signes.
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