Cover-3

2017 Words
Mes nouveaux amis prennent très à cœur de ne pas me laisser seule, ils sont adorables : même les connaissant depuis peu ils me paraissent très sympathiques. J'avance vers eux, plateau en main. Cassandra attrape une chaise à la table d'à côté, me la tend, je m'assois et leur demande : — Pas trop dure, cette matinée ? — Non, non, me répondent Eli et Steven en chœur — Pour ma part, ça s’est bien passé. J'adore le cours d'anglais ! Emmy et moi avons bien ri quand le prof a eu du mal à nous expliquer une leçon, précise Cassandra en lançant un sourire à sa complice. — Et pour toi ? Me demande Emmy se forçant sans doute à être aimable. Je suis surprise de sa question ou du moins que ce soit elle qui me la pose, vu sa réaction de la veille. — Très bien, même si je n'ai pas écouté tout ce que disaient les profs, dis-je en riant. — Une autre penseuse, marmonne Steven mais je l'ai entendu et sa remarque me surprend, pourquoi pense-t-il cela ? Je veux le savoir ! Me reste à lui poser la question. — Pourquoi dis-tu ça Steven ? Je ne comprends pas. — Oh pour rien, juste une impression de déjà-vu, voilà tout. Je ne comprends toujours pas et cela m’intrigue ; il faudra que je lui demande des précisions, mais pour l’instant, ça peut attendre. Tout à coup, je vois Élisabeth donner un coup de coude dans les côtes de son frère. Décidément, vraiment étrange tout ça. Je décide de ne pas y prêter attention et d’y revenir plus tard. Après cette discussion très intéressante, la sonnerie nous avertit que la pause déjeunée est finie. Comme dans une chorégraphie, nous nous levons tous ensemble, mais nous séparons aussitôt, beaucoup de nous ayant des cours différents. Moi, je pars avec Eli : nous avons le même dernier cours, c’est-à-dire sport. Je salue les autres d’un signe de main. — À tout à l'heure, après les cours, leur dis-je. Une fin de journée tranquille, après de grands fous rires en sport avec Eli. Alors que nous nous dirigeons vers sa voiture, elle m'attrape le bras. Elle doit avoir quelque chose à me demander mais elle semble hésiter alors je la devance et lui dis : — Que veux-tu ma belle ? — Je suis si prévisible ? Mince, alors, rigole-t-elle. — J'apprends juste à te connaître dirons-nous ! Alors, qu'y a-t-il ? — ça te dirait de venir chez moi ce soir ? Comme ça on pourrait continuer à discuter et se connaître mieux. Et le regard de chaton réapparaît. Décidément je suis mal barrée si elle me le fait à chaque fois qu'elle a une demande à m'adresser. — OK ! Tu as gagné, je suis partante ! Mais il que je m'arrange avec ma mère, même si je suis sure qu'elle sera ravie que je me fasse de nouveaux amis. — Donc, tout est parfait ! Allez, monte, faut que je prépare tout avant que tu n'arrives. Alors que nous nous dirigeons vers sa voiture, elle m'attrape le bras. Elle doit avoir quelque chose à me demande, mais elle semble hésiter alors je la devance et lui dis : Nous arrivons devant chez moi, je descends de la voiture. Je me tourne vers elle pour ajouter : — À ce soir alors !! — Steven passera te prendre à 8 heures ; soit prête, surtout ! Et elle se sauve dans un crissement de pneus. De retour chez moi, je constate que ma mère n'est pas encore là. Sans traîner, je monte dans ma chambre me reposer un peu car j'en suis sûre, une soirée éprouvante m'attend. Une fois dans l’univers rassurant de ma chambre, j’allume la radio : il s'en échappe une musique douce, pile ce qu'il faut pour me détendre. Le temps s'écoule rapidement. Une heure s’est déjà écoulée. J’entends ma mère qui rentre des courses. Je descends vite les marches pour l'aider car, au vu du nombre de sacs, j’ai l’impression qu’elle a dévalisé le magasin. Après avoir déposé tout sur la table de la cuisine, j'entreprends de la prévenir de la petite soirée d’Élisabeth. — Maman ? Cela t'embête si je sors ce soir ? — Et pour aller où, jeune fille ? Me répond-elle souriante. — Une fille du lycée m'a invitée à passer la soirée chez elle pour faire plus ample connaissance, je dois avouer que je l'aime bien, elle s'appelle Élisabeth et personne ne lui résiste longtemps, précisé-je tout en éclatant de rire. — Pour ma part, je n'y vois pas d'inconvénients ma fille ; je suis même ravie que tu te sois déjà fait de nouveaux amis. — Merci maman ! Son frère passe me prendre pour 20 heures. — Son frère !?! Attention, ma fille. — Maman ! Dis-je en soufflant, ce n'est qu'un ami, voyons. Elle ne va pas s’y mettre elle aussi ! En plus il n'est pas du tout mon genre, un peu trop sportif pour moi. Je remonte dans ma chambre, prends ma douche, puis enfile un jean noir avec un top blanc surmontée d‘une veste blanche elle aussi. Quant aux chaussures, j'opte pour des ballerines noires qui sont très pratiques à enfiler et conviennent pour toutes occasions. Je consulte le réveil : 19 heures 50 ! Plus que 10 minutes ! Je me dépêche donc de me coiffer laissant mes cheveux libres et descends au moment même où la sonnette retentit. Ma mère va ouvrir et fait entrer Steven, le temps que j'arrive. — Coucou, Steven ! Je suis prête, c'est bon ! À tout à l'heure, maman. — D'accord ma chérie, amuse-toi bien surtout. — Ne t'en fais pas pour moi, dis-je avant de fermer la porte. Je suis Steven vers son véhicule, un gros 4x4 de couleur noire, assez marrant, mais ça ne me surprend pas pour autant. — Eh bien, quel véhicule imposant, dis donc. — Bah quoi, je ne suis pas du genre discret, que veux-tu, rigole-t-il à sa propre phrase. — ça, je l'avais remarqué. Puis nous prenons la route vers sa maison, ignorant totalement de quel côté de Lewiston elle se situe. Juste après la sortie de la ville, Steven prend un chemin de terre au bout duquel je peux voir une splendide maison, un immense chalet pour être précise et j’en reste bouche bée. Il doit l'avoir remarqué car il rigole. Je me tourne vers lui avec une certaine chaleur apparente sur mes joues ; ça commence bien cette soirée. Arrivé à destination, il stoppe la voiture devant le perron et m’invite à descendre tandis qu’il repart ranger le véhicule dans le garage. Je décide donc de monter les deux marches qui mènent à la porte d'entrée. Je frappe et une femme charmante m'ouvre la porte. Elle est aussi grande que moi, avec un visage angélique et des cheveux châtain bouclés. Elle est vêtue d'une robe simple, mais élégante ; je conclus vite que ce doit être la maman. Décidément dans cette famille, ils sont tous superbes. — Bonjour Madame Green, Élisabeth est ici ? — Bonjour, Alexandra, tu peux m'appeler Amanda tu sais. Entre, elle t'attend dans sa chambre, juste en haut des escaliers, la porte à droite. —Merci Mad... Amanda, viens-je de rectifier rapidement. J'entre dans cette demeure et la découvre avec de grands yeux ébahis : tout y est magnifique et raffiné. Il n'y a pas à dire, leur Maman est très douée. Montant les marches, j’entends de la musique provenir de la chambre au fond du couloir. Cela ne peut pas être Eli qui écoute cette musique, ça ne lui ressemble pas du tout. Voulant aller dans cette direction, mon amie sort de sa chambre et me saute dessus, ce qui ne me surprend plus. — Ah ben ! Enfin te voilà ! Je commençais à croire que tu ne viendrais pas. — Désolé si ton frère n’avance pas avec son engin de mort, dis-je en rigolant. — J'ai entendu ce que tu viens de dire, Alex ! Crie Steven La musique cesse. Plus aucun son ne provient de la chambre du fond comme-ci personne n'était présent dans cette pièce. Je n'ai pas le temps de pouvoir approfondir mon écoute que je me fais attraper et jeter sur l'épaule de Steven. Je me mets à crier pour qu'il me pose tout de suite, ce qu'il se garde bien de ne pas faire tout de suite. Arrivé dans le salon, il me pose sur le canapé et j'éclate de rire. — Depuis quand attrape-t-on ses amis comme cela, cher Monsieur ? — Depuis que ceux-ci critiquent ma façon de conduire ! Alors, comme ça, je me traîne ? Et moi qui ne voulais pas te faire peur… Tu ne perds rien pour attendre : la prochaine fois j’irai bien moins lentement. Amanda arrive dans le salon et réprimande son fils gentiment. — Voyons, Steven ! Je ne pense pas t'avoir appris ces manières-là avec des invités ! Le sermonne-t-elle. — Ce n'est pas grave, vous savez, Amanda ; il sait que j'aime bien rigoler et il m'a fait une blague à sa façon. — Désolé, Maman, lui lance-t-il un sourire aux lèvres satisfait que je l'aie défendu. Je lui fais un clin d'œil. Je n'ai pas menti en disant que j'adore rire et m'amuser et je ne veux en aucun cas qu'il soit disputé par ma faute. — Vous avez une bien belle famille, Amanda ; vos deux enfants sont charmants, et votre maison un régal pour les yeux. — Petite rectification, ma belle, mes trois enfants. Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase. — Oh ! Excusez-moi, je ne savais pas, je pensais qu'il n'y avait que Steven et Élisabeth, précisé-je gênée. — Ce n'est pas grave, tu es toute excusée ; je pensais que ma fille t'aurait parlé de son autre frère, même si celui-ci est très indépendant, réservé et toujours perdu dans son univers, m'explique-t-elle en souriant. Me revient en mémoire la remarque de Steven "une autre penseuse", je me tourne vers lui et je lui demande : — Dis-moi, ça n'aurait pas quelque chose à voir avec le "déjà-vu quelque part" de tout à l'heure par hasard ? Il me répond avec un grand sourire et je comprends que cela signifie « oui ». Mais pourquoi ne m'ont-ils pas parlé de leur frère ni l'un ni l'autre ? Cela m'intrigue. J'entends Amanda monter les escaliers, en même temps que quelqu'un les descend : c'est Eli. Elle s'avance vers nous puis s'assoit juste à mes côtés. Elle voit à ma tête que je me pose des questions, et elle s'explique. — J'ai entendu ma mère te parler de mon autre frère. J’ai omis de t'en parler, c'est vrai, mais ce n'était pas intentionnel. Vois-tu, c'est quelqu'un qui a quelques points en commun avec toi comme l'a souligné Steven tout à l'heure : tous les deux dans la lune par moment. Contrairement à nous, il ne va pas au lycée, il préfère étudier à la maison. Elle arrête son récit, peut-être pour reprendre souffle et j'en profite pour commenter : — Il n'y a rien de mal à étudier à la maison. Certains de mes anciens amis le font aussi. ça permet d'être plus libre pour d'autres choses et évite des contraintes aussi. — C'est vrai, tu n'as pas tort. Je n'ai rien contre mais ça l'amène à ne jamais voir personne... Enfin... Jusqu'à hier après-midi. Elle interrompt à nouveau ses explications, se rendant compte qu'elle en a trop dit. J'en profite alors pour l’interroger : — Pourquoi dis-tu ça, il a rencontré quelqu'un, c'est bien non ? Un bruit venant des escaliers nous parvient : c’est Amanda. Elle demande à ses enfants de venir l'aider à préparer le repas et cela arrange bien Eli car elle paraît embêtée à la suite de ce qu'elle vient de dire. Je pose alors une question. — Amanda, je voulais vous demander quelque chose. Est-ce votre fils qui écoute de la musique si douce ? — Oui, effectivement il aime le calme, le côté paisible et triste à la fois. Pourquoi cette question ? — En montant tout à l'heure voire Eli, j'ai entendu un morceau très mélancolique et cela m’a surprise qu'un garçon écoute ce genre de musique. — Comme te l'a dit ma fille, il y a un instant, il est très réservé pour ne pas dire timide. J’aurais aimé qu’il se joigne à vous et je l’ai invité à descendre mais il ne veut pas vous ennuyer et préfère vous laisser entre amis, précise-t-elle un peu peinée. Une idée me traverse l’esprit. Si j'y vais, peut-être, descendra-t-il ? — Vous me permettez de monter le voir, peut-être réussirais-je à le faire changer d'avis. Je sens tous les yeux se river sur moi, surtout ceux de mon amie et je ne comprends pas sa réaction. — Qu'y a-t-il ? J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? — NON, NON, se reprend-elle. — Ce serait très gentil de ta part, Alexandra, tu peux monter, mais ne t'en fais pas si tu n'y arrives pas, répond-elle. — Merci, je reviens tout de suite. Je me dirige vers les escaliers avec une boule au ventre. Quelle idée ai-je encore eu ! Mon grand cœur me perdra, mais voir leur mère si triste me le fend. Une fois à l'étage un moment d'hésitation s'empare de moi ; je ne sais même pas son prénom. Je vais avoir l'air malin devant lui. J'entends soudain comme une discussion dans ma tête et un prénom que je ne connais pas. Ces voix ressemblent à celles d'Eli, son frère et leur mère ; je n’y comprends rien. Comment est-il possible que j'entende ces voix alors qu'ils sont en bas dans la cuisine. Je reste quelques minutes à réfléchir devant la porte de ce membre de la famille que je n’ai encore jamais rencontré. Cela m'est déjà arrivé d’entendre des mots ; ça ne m'a jamais choqué, l’attribuant à une ouïe hyperdéveloppée. Mais là c'est bien plus, c’est même tout à fait différent.
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