chapitre 2: partie 1

1036 Words
Adeline avait donc un fils! j'avais tellement envie d'en savoir plus sur lui. Je voulais savoir qui il était, où il était et surtout, pourquoi il avait abandonné sa mère pendant tant d'années. Après avoir parlé de son fils, je voulais qu'Adeline m'en dise un peu plus mais elle détourna la conversation avec beaucoup de tact. Adaline était assez secrète pour ce qui était de son passé. En devenant son spécialiste, j'ai appris à la connaître, du moins, j'ai appris à comprendre le peu qu'elle voulais que je sache sur elle. Plus le temps passait, plus la santé d'Adeline se fragilisait. Il était clair qu'elle mourait à petit feu et que ni moi, ni la science n'avions aucun pouvoir sur cette triste réalité. J'adorais mon boulot, j'adorais mes patients. C'est avec beaucoup de joie que je me levais chaque matin pour aller au centre. Je trouvais que les journées passaient tellement vite car aussitôt tôt j'arrivais, aussitôt je devais rentrer car la journée de travail était courte selon moi. Je dévouais tout mon temps à mon travail. La relation entre Queen et moi s'était détériorée car je ne lui accordais aucune importance selon elle. Elle m'a donc quitté, c'était une première. Aucune femme ne m'avait jamais quitté, j'étais toujours le maître de la relation. Mais je doit avouer que Queen avait raison sur toute la ligne, mon travail était plus important que tout le reste à mes yeux. Je me sentais comme un poisson dans l'eau à chaque fois que j'étais avec mes patients... j'aimais ce que je faisais. J'avais la certitude que j'avais trouvé ma vocation. Plus le temps passait, plus de nouveaux patients arrivaient au centre, l'intensité de mon travail augmentait donc un peu plus. Vu que la section recherches du centre travaillait aussi sans relâche, nous changions aussi les traitements des patients afin de les améliorer. Changer le traitement d'un patient ne dépendait pas non plus entièrement de nous les spécialistes. La famille de chaque patient devait donner son approbation en signant une autorisation. Mais ce n'était pas le cas pour Adaline. Vu qu'elle n'avait pas de famille déclarée, elle même signait l'autorisation. On aurait dit qu'elle faisait cela avec désinvolture car elle signait et refusait catégoriquement que l'on lui explique de quoi il s'agit. " je n'ai rien à y gagner ni rien à y perdre, je perdrai ma vie de toute façon", voilà la réponse qu'Adaline donnait à chaque fois que l'on lui demandait pourquoi elle ne veut pas que l'on lui dise ce que lui apportera le nouveau traitement. Elle n'était pas croyable cette Adaline! Il arrivait des fois où elle paraissait forte et pleine d'espoir, mais il y avait aussi des jours comme celui là où l'on pouvait voir qu'elle en avait marre de vivre dans ce cauchemar. En me dévouant entièrement à mon travail, je dois avouer que je n'avais plus de vie privée. Je savais que le sort de chacun de mes patients était scellé mais j'espèrais secrètement que l'un de nos traitements réussirait à améliorer leur condition ou même à les guérir. Au centre, on perdait souvent des patients. C'est vrai que je n'en avais pas encore perdu mais mes collègues des autres sections, si. Un jour pendant les heures de visites, je promenais Adeline comme on en avait l'habitude. Je n'oublierai jamais ce jour, c'était un mardi. Après la promenade, je ramenai Adaline dans sa chambre. En sortant de là, j'entendis des pleurs, il me semblait qu'ils venaient du couloir. J'étais bien-sûr curieux de savoir qui est ce qui pleurait et pourquoi. Ce n'était pas non plus étrange d'entendre des pleurs dans un centre médical car les familles y perdaient des êtres chers et certaines personnes ne supportaient pas de voir leurs amis ou parents dans un certain état. J'avançais à petits pas vers le couloir, je ressentais une certaine attraction pour ces pleurs. J'étais enfin là et je voyais enfin qui est ce qui pleurait. C'était une jeune femme, assise sur le sol, la tête sur ses genoux. Je ne parvenais pas à voir son visage. J'avais envie de la laisser pleurer tranquillement mais quelque chose me poussait à la consoler. Je m'approchai donc d'elle un peu plus, je m'agenouillai près d'elle et je posai ma main sur son épaule. " Il n'y a point de problème sans solution et il n'y a meilleur remède que le temps, croyez moi", lui murmurais je. Après m'avoir entendu, la demoiselle leva la tête et me fixa dans les yeux pendant quelques secondes. Il m'avait semblé que ces secondes avaient duré une éternité. Je n'avais jamais vu une aussi belle femme. Ses grands yeux verts était les plus beaux que je n'avais jamais vu, malgré qu'ils étaient trempés par des larmes. Son nez, lui, était juste comme il fallait. Et sa bouche, était comme si elle avait été dessiné par Dieu lui même. Ah! cette femme était telle une une œuvre d'art, la plus belle œuvre d'art du monde. Après m'avoir fixé quelques secondes, elle se jeta sur moi et m'enlaça. Je pouvais ressentir la chaleur que dégageait son petit corps tout frêle. Je pouvais bien la repousser mais je ne le voulais pas. J'aimais sentir ses cheveux sur mon visage car ils avaient une odeur agréable. Elle pleura sur mon épaule pendant quelques instants puis se ressaisit. On aurait dit qu'elle s'était enfin rendu compte qu'elle avait enlacé un inconnu dans un hôpital. Elle me repoussa violemment, se leva, s'excusa et s'en alla aussitôt. Je la voyais s'éclipser et tout mon corps avait juste envie de la rattraper mais mon cerveau m'en dissuada. J'étais tout retourné après cette mésaventure. Je ressentais à la fois de la tristesse et de la joie. J'étais heureux d'avoir connu ma mystérieuse inconnue et triste de l'avoir laissé filer. Les jours qui suivaient, je ne cessais de penser à elle et je faisais parfois le tour du centre dans l'espoir de la revoir mais sans résultat positif. J'aurai bien aimé en parler avec papa mais je savais qu'il me dirait un truc du genre : " Ne te laisse pas avoir et reste concentré, cette fille n'est qu'une manipulatrice". Je ne voulais pas du tout que papa salisse l'image que j'avais de cette fille.
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