Chapitre 2: partie 2

1068 Words
Au départ, je pensais à ma belle inconnue tous les jours. J'essayais de m'imaginer son prénom, sa profession et tout autre chose qui me passait par la tête. Mais plus que tout, je voulais savoir ce qui avait bien pu la mettre dans cet état. Le temps passait et je pensais de moins en moins à elle, au point même de ne plus penser à elle. Je ne l'avais pas oublié, juste qu'elle était bien là dans un coin de ma mémoire. Un matin, alors que je faisais ma routine pour savoir comment avait dormi mes patients, je trouvai Adaline qui pleurait. Quand elle me vit, elle fit comme si de rien n'était, car ne sachant pas que je l'avais vu pleurer. Je m'approchai d'elle. - Qu'est ce qui arrive à la plus vaillante de mes patients ? lui demandais je. Elle ne dit rien, elle était là, à me regarder comme si elle était une statut de cire. Je compris donc aussitôt que ce serait à moi de l'emmener à se confier à moi. Ce n'était pas tâche facile car Adaline était de loin, la personne la plus renfermée que je connaissais. Mais c'était un défis à relever. Je lui dis donc: " La peine du cœur est faite pour être partargée Adaline,. c'est à ça que sert la bouche. Vous savez que vous pouvez tout me dire, je suis votre médecin". Voyant qu'elle ne réagissait toujours pas à mes paroles, je redis: " D'ailleurs, j'ai 29 ans aujourd'hui, et le plus beau cadeau que vous pourriez me faire est de partager votre peine avec moi. Rien ne me rendrai plus heureux". Je n'aurais jamais cru que ça marcherait mais ça a marché. Et au moment où j'avais perdu tout espoir d'entendre une réponse venant d'elle, Adaline me dit: " Mon garçon aussi fête ses 29 ans aujourd'hui". C'était bouleversant pour elle car elle n'avait pas vu son fils depuis des lustres. Mais c'était une victoire pour moi car elle c'était enfin ouverte à moi délibérément. J'avais bien-sûr raison, cette phrase d'elle m'a rendu heureux, elle s'est enfin ouverte à moi. - Avez vous des nouvelles de lui? Lui demandais je de nouveau. - Hélas, aucune, me dit elle. Puisque je voulais à tout pris lui apporter mon aide, et pourquoi pas lui rendre le sourire par la même occasion, j'eu une idée. - Et si vous me donniez son nom afin que je puisse le rechercher et vous procurer plus d'informations sur lui, dis je. - Ah! docteur, je les ai abandonné dans le but de leur épargner les tracas de ma maladie. Je ne sais pas ce que son père lui a dit mais, je suis sûr que pour mon fils, sa mère est morte. Je n'aimerais pas le chambouler. Je dois assumer le choix que j'ai fait il y'a quelques années. - Je vous comprends tout à fait, mais j'aimerais un jour connaître le passé qui se cache derrière la personne sans vie que vous êtes devenue Adaline. Je dois avouer que je ne sais pas ce qui m'a pris de lui dire cela mais ce que j'ai dit a plutôt eu une réponse positive. En temps que médecin chargé de mes patients, je me devais de veiller à leur bien être. J'avais le droit et le devoir d'arborer avec eux tous les aspects de leurs vies car j'étais responsable d'eux. Et rien pour moi n'était plus important que de voir leur moral haut. C'était important qu'ils se sentent aimés et qu'ils soient toujours joyeux afin qu'ils puissent mieux faire face à leur pathologie. C'était tâche facile pour mes autres patients car leurs familles se chargeaient de leur donner tout le courage et l'amour dont ils avaient besoin. Mais pour Adaline, ce n'était pas le cas. À toujours la voir triste et dépressive, je me demandais comment est ce qu'elle avait pu survivre à son dysfonctionnement pendant tant d'années. C'était tout simplement un miracle ou alors, elle avait encore des choses à accomplir. Mais il était clair pour moi qu'elle devait encore rencontrer son garçon. Pendant que j'étais perdu dans mes pensées, Adaline se mit à me parler, je lui prêtais dès lors, toute mon attention. - Je me nomme Adaline Mahamat, je suis née fille unique d'une famille très fortunée. Mon père avait créé sa propre société, c'était la Mahamat Gold. Il faisait dans la recherche et le polissage de l'Or. Il avait des bijouteries dans tout le pays. Ma mère, elle était juste femme au foyer. Nous étions une famille respectée de tous. Je ne côtoyais que les enfants des amis fortunés de mes parents. vous savez docteur, à l'époque, les choses étaient bien différentes de maintenant. Les riches ne côtoyaient que d'autres riches et les pauvres ne côtoyaient que les pauvres. Il n'était pas question que pauvres et riches soient amis mais il y avait néanmoins quelques rares exceptions. Les mariages étaient donc toujours arrangés. Les parents bourgeois poussaient leurs enfants à se côtoyer dès l'enfance dans le but de les marier plûtard. J'ai grandi en voyant les choses se passer ainsi et je savais bien que le même sort me serait réservé. J'étais la parfaite jeune fille. Je faisais des études et je maîtrisais parfaitement les règles de la bienséance. Ma mère m'avait appris tout ce qu'une jeune fille devait savoir selon cette époque. Elle m'avait en quelques sortes modélé à son image. J'étais l'une des jeunes filles les plus convoitées de la région et même du pays. Vu que j'étais la fille unique du "géant de l'Or " comme on appelait mon papa. Tous ces messieurs riches voulaient chacun que j'épouse leurs fils car cette union ne serait que bénéfique pour leurs affaires. J'avoue que c'était frustrant pour moi de devoir être courtisée par tous ces garçons. J'étais souvent obligé de partir en rendez vous avec certains. Si seulement vous saviez docteur, les différents genres d'hommes que j'ai dû rencontré ! Il y avait des prétentieux, des arrogants, des sûrs d'eux et même des timides. Ils voulaient tous m'impressionner. Ça ne me faisait pas plaisir d'aller à tous ces rencards mais ma mère y tenait tellement, et je ne voulais absolument pas la décevoir. Soudain, une infirmière entra dans la pièce et Adaline arrêta son récit. Il était temps pour elle de prendre son petit déjeuner et de se doucher. Je la laissai avec l'infirmière et je sortis. - À plûtard Adaline, j'espère avoir la suite, lui dis je en m'en allant.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD