Abdou Karim Ndiaye
Il est presque huit heures et jusqu'à présent, je ne suis pas sortie de la maison. Ces dames irrespectueuses qui m'énervent avec leurs interminables discours ne savent même pas que je dois présider une importante réunion dans quinze minutes.
- yaw dal nénga do sopékou béne yone. Sa so togué ba nieep faté rekk nga guénat fou noye nepp. yaw lane mola manké thi keur gui banga warra guene thi biti nane dangaye takk nientél. Gnoguilaye fotal, nioguilaye passél, nioguilaye togal lou nekh, dila topato dila dawal safak marwa mane dé loulafi manké bangani dangaye takk nientel moma diakhal
( Toi tu peux dire que tu ne changes jamais. Quand tu finis de faire une bêtise, tu attends que les gens l'oublient pour que tu recommence encore. Qu'est ce qui t'a manqué dans cette maison pour que tu aille chercher une quatrième épouse. On lave proprement vos habits, on les repasse, on te prépare de bons plats, on prend soins de toi, on fais tout ce que tu veux. Moi de ma part personnelle, je ne comprends pas ce qui t'a poussé à vouloir prendre une quatrième épouse.)
Elle, c'est Rouba ma première femme.

On a fait trente ans de mariage. Nous avons six enfants. Cinq filles et un seul garçon notre fils aîné Mambaye il a Vingt quatre ans bientôt vingt cinq. Pour les filles il y a Daba 22 ans mariée et mère d'un petit garçon de six mois. Binta 19 ans. Elle était lauréate au concours général de l'année dernière et c'est là où elle a eu l'occasion d'avoir une bourse pour aller étudier à l'extérieur. Elle est au Canada elle suit l'ingénierie en génie civile. Mbène 16 ans, elle passe son BFEEM cet année et enfin les jumelles l'une porte le nom de ma mère Khadi et l'autre le nom de ma belle mère Safiétou. Elles ont onze ans et font la classe de CM1.
J'ai épousé Rouba à l'âge de dix huit ans. A l'époque, j'étais un play boy. Toutes les filles me couraient après. Mon père qui me trouvais irresponsable m'avait donné la fille de son frère comme épouse. Elle était coquette à quel point je n'avais une seule fois pensé à refuser notre union.
Mon père aussi n'a pas tort de l'avoir choisi pour moi car c'est grâce à elle je suis devenu l'homme responsable que papa a longtemps souhaité.
Nous étions le couple idéal que tout le monde rêvait. Mais ce qui a brisé notre complicité c'est le jour où j'ai pris la décision de me lancer dans la politique.
On a pas la même vision vis à vis de la politique. Pour elle,
La politique est l'affaire des hommes malhonnêtes. Les hommes qui utilisent les démunis comme des échelons pour accéder au pourvoir. Elle considère la politique comme une pratique basée sur le mensonge et les politiciens des individus qui ne pensent qu'à leur propre personne.
J'ai pas démentis ces propos car c'est une stricte réalité dans notre société. Mais ce que je ne peux pas entendre c'est le faite qu'elle dise que la politique est fondée sur le mensonge.
Moi, je crois à la politique sans mentsonge.Être politicien ne veut pas dire être hypocrite. Mon objectif c'est d'effacer aux yeux de mes concitoyens, la salle vision qu'ils ont de la politique. Je veut faire en sorte que la population aie a nouveau l'espoir en politique. Je veux donner l'exemple d'un bon politicien, effacer ceux qui salissent la peau des politiciens dans l'arène.
A chaque fois que j'ai fini de faire ce discours, Raïssa en rigole jusqu'à perdre le souffle. Ça me fendille le cœur de l'entendre dire que je n'atteindrais jamais à mes objectifs. Elle me prends pour un fou. Elle nous sous-estime moi et mes partisans. Durant les élections, elle ne prend même pas la peine d'aller voter pour son marie.
Avec tous ça, elle se permet de se placer devant moi pour me dire de ne pas prendre une quatrième épouse. Elle se fous de qui?
- Mane limiy takk nientél meetiwouma dé, khamnga lane moma meeti, moy kimi taak. Khalé bobou nga xamni sa taw bi sakha ko maak. Ngani dang koye taak. Soudone sakh kou yaroula mou tané ndakh nioune sou boba dinagne ko ouff niniou ouffé souniou dôme yi thi keur gui. Wayé kokou nga khamni dafa réwa réwa ba doff. Ndayam ak bayam yiko diour sakh diokhouleen thieur. Yaw ngani dang koye tak indi ko thi keur gui. Wayé dinga khamni meuno nio torokhal.
( je ne suis pas fâchée pare ce que tu veux prendre une quatrième épouse, ce qui m'a mis en colère c'est celle que t'a choisie. Une minette moins âgée que ton fils aîné. J'aurais accepté si elle était polie car dans ce cas nous allons la considérer comme notre enfant. Mais une fille impolie, zéro éducation de base. Tu veux nous humilier mais tu ne peux pas.)
Elle c'est Raïssa, ma seconde épouse

Comme je vous l'avez expliqué tantôt je faisais partie de ces mecs qui ne pensaient qu'à s'amuser avec les plus belles filles de Dakar. Je n'étais pas intéressé par des relations sérieuses, une fois fini de les mètres dans mon lit, je les jetais comme des chaussettes. Et ça ne m'étais pas du tout difficile de me séparer d'elle car dés le début de la relation, je leur disait que c'est une relation libre et que chacun à le droit de quitter l'autre n'importe quand.
Malheureusement, Raïssa n'était pas ce genre de fille. Elle était la première à me refuser d'entamer une relation libre mais comme elle était belle comme la rose, j'avais accepté d'entretenir avec elle une relation sérieuse. C'était un genre de défis car mes potes me disaient souvent qu'elle ne fera jamais partie de la liste des filles collectés vu qu'elle était trop sérieuse, trop classe et intelligente.
Après deux mois de relation, j'ai découvert une femme humble, douce attentionnée et j'avais peur de la perdre. Je cachait mes petites idylles avec les autre fille pour ne pas qu'elle me plaque. J'avais pas du tout envie de me séparer d'elle car c'était un succès dans le quartier de sortir avec elle. Tous les mec rêvaient de l'avoir.
On a continué notre relation jusqu'au jour où mon père m'avait proposé ma cousine Rouba comme épouse. A ma plus grande surprise, elle était toujours amoureux de moi. Je voulais tout arrêter mais elle n'était pas du même avis. Elle m'appelais sans cesse et pleurais jour et nuit pour que je revienne à ses côtés. Ne voulant pas la frustrée d'avantage j'ai accepté de continuer notre relation.
Lorsque Rouba à découvert que je la trompait avec elle. Elle s'était rendue chez Raïssa à mon insu et lui propose de devenir sa coépouse s'il aime son mari comme elle le dit. Raïssa a accepté à l'instant même et l'orque qu'elle me la dit moi aussi j'ai pas hésité car j'en avait marre de me cacher à chaque fois que je veux aller la voir.
Notre union a été scellé le mois suivant ce qui correspondait à notre deuxième année de mariage moi et Rouba.
Je viens de faire 28 ans de mariage avec Raïssa mais nous n'avons pas d'enfant. Ce qui m'avait vraiment contrarié car on a consulté une dizaine de gynéco qui nous ont apporté les mêmes résultats après plusieurs examens. «Elle n'a rien qui l'empêche d'avoir un enfant». Les marabout, les tradi-praticiens on a passé partout sans résultat satisfaisant. Maintenant il n'y a plus d'espoir puisqu'elle est en état de ménopause.
- ALADJI DANGAY WOTÉ TANE BËRR LAYE LAÏLA LAW LOLOU DINA NÉKH BA SOUMBOUROUMANE TÉGAL LEEP SAMA LOKHO DINA MELNI BA NGORR DIAYÉ MBAM MA NÉ NOPP YA DOU DÉM ( Mon mari tu veux organiser une fête de tam-tams oh ça sera fabuleux. Donne moi l'organisation ça sera une journée inoubliable)..
Voila penda
Ma troisième épouse. On a fait trois ans de mariage mais on en a consommé qu'une seule année. Elle a perdu complètement la tête une semaine après le baptême de notre fils aîné Bara. Depuis ce jour, elle parle du n'importe quoi et traine dans les rues avec des habits déchirés. Parfois, on la cherche pendant des jours avant de la faire venir à la maison elle n'y reste qu'une ou deux jour avant de s'évader à nouveau.
Je pensais que sa santé était un peu stable vu qu'elle n'est pas sorti de la maison depuis deux semaines mais là on dirais que non vu qu'elle nous parle du Tane Bére alors que nous on parle du mariage.
- khamnguén louma leen beuga khamal, mane douma sén morom. Limay déef ak Lima doul déf sén yone nékouthi té na moudj tay nguén may tardél thi you niak fayda yi dëgg nguén ma bou bakh. Soumay takk nientél ak soumako doul takk dou yéna makoy wakh. Amolén bén dogal bolendi dieul thi sama dieum dji. Moulén di nékh dilén nakari damakoy takk. Solén néhoul bounetou keur ga nguini téwoumalénn fi.
( je veux que vous sachiez que je ne suis pas votre égal. Ce n'est pas à vous de me dire ce que je dois faire et que ça soit la dernière fois que vous prenez mon temps à cause de ces futilités. Si je dois prendre une quatrième épouse ou pas ce n'est pas à vous de me le dire. Vous n'avez rien à me conseiller. Que ça vous plaise où non je vais l'épouser. Si vous ne pouvez pas la supporter la porte est grandement ouverte je ne vous retiens pas.)
Après mes paroles, j'ai pris mon cartable avant de quitter le salon les laissant seules là-bas.
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Rendez SAMEDI pour la suite.
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