Je ne veux pas crever comme ça ici, seule et éloignée des personnes que j’aime, c’est totalement hors-de question ! Ma soif de vivre et ma détermination à sortir de cet enfer en vie pour retrouver les miens dépassent de loin tout le reste, même mon état physique salement amoché !
Ils stoppent de nouveau, voyant bien que cela ne sert strictement à rien. Je suis alors entre la vie et la mort, j'ai des boursouflures et des bleus sur tout le corps, mais au moins j'ai toujours mes bras et mes jambes. Ma conscience commence à me quitter doucement mais sûrement, mais, de nouveau on me réveille avec de l'eau glaciale qui me foudroie le visage...
Des sourires sadiques et à faire froid dans le dos se dessinent alors sur leurs faciès malsains. Ils prennent beaucoup de plaisir apparemment à me voir souffrir ces bâtards ! Je ne distingue pas bien leurs visages à cause de mes gonflements, mais je peux ressentir tout l'extase et le plaisir qu’ils tirent de cette situation pour s’afficher sur leurs visages infâmes de psychopathes...
Ils m'indiquent que vu que je refuse toujours de coopérer à ce stade, je vais maintenant être humiliée de la pire façon qui soit pour une femme et souffrir deux fois plus que les autres fois précédentes... Que je vais perdre définitivement ma beauté, mon honneur et ma dignité…
Que je vais perdre aussi toute forme de résistance et de combativité après ça… De toute façon, rien ne pourrait être pire que cela me suis-je dis à cet instant précis. Eh bien, j'ai tors, la souffrance que je vais ressentir au tréfond de moi par la suite va dépasser de loin toutes les autres...
Ces mens in black commencent brusquement à me caresser indécemment les cuisses et les seins, tout en ricanant. Ils me regardent d'une manière obscène et lubrique, leur langue sortie de leur bouche abjecte. Ceux-ci me détachent alors et ils déboutonnent leurs braguettes, je comprends donc seulement maintenant, l'enfer que je m'apprête à subir...
Ils vont m'utiliser comme une vulgaire poupée sexuelle pour assouvir leurs besoins primitifs et leurs fantasmes chimériques... Ces salopards de déchets... Il en est absolument hors de question ! Personne ne me volerait ni mon honneur ni ma dignité comme ça, je préfère mourir ! Ces porcs vont regretter d'être nés ! Ces fils de p**e vont mordre la poussière comme jamais auparavant !
Je dois juste trouver une solution pour détourner leur attention avant qu’ils ne me déflorent violemment, et vite ! J'aperçois alors du coin de l’œil, mes fringues près de la porte de sortie de cette salle de torture. Tout à coup, je leurs fais croire que j’ai une crise d'épilepsie avec convulsions et salive qui déborde soudain de mes lèvres.
Je ferme immédiatement les yeux, et tombe de la table avec préméditation tout en roulant par terre sur deux mètres. Je simule alors faussement ma mort, sans qu'ils ne se doutent de quoi que ce soit... Il est facile pour moi de le faire, car étant une non-implantée j'ai beaucoup plus de risques de mourir.
J'ai donc suivi un stage de mort imminente dans le sud à Bordeaux, deux ou trois ans auparavant. Je voulais savoir jusqu'où ma combativité, ma détermination et ma soif de vivre pouvaient aller. C'était un devoir pour les non-implantés, pour pouvoir sauver sa vie en cas d'extrême nécessité seulement. Je suis même capable de faire semblant que mon pouls et mon cœur s'arrêtent plusieurs minutes, par simple maîtrise de mon corps par mon esprit.
Mes geôliers sont alors complètement paniqués, ils ne savent plus quoi faire ni où donner de la tête. Leur but n’est pas que je meure, je le sais, mais de me faire parler. Ils vont se prendre une sacrée rouste par les humanoïdes, voir même se faire dézinguer s’ils s’aperçoivent que je suis morte sans rien avoir avoué ! Ils le savent mieux que personne et décident donc de se débarrasser de moi rapidement. Pas de preuve, pas de témoins et ils seraient totalement blanchis !
Il leurs diraient qu’ils m’ont laissés m’échapper deux minutes par inadvertance et quand ils sont revenus je n’étais déjà plus là… Qu’ils m’auraient cherchés et faute de m’avoir trouvée, ils en auraient déduit que j’avais dévalé le précipice de la falaise et que je serais morte tout seule… Ils s’étaient déjà mis d’accord sur cette version des faits on dirait !
Au bout de trois minutes de crise, mon palpitant s'arrête net et je ne bouge plus du tout. Ils viennent me voir en m'examinant de plus près, un prend mon pouls pendant que l'autre met son oreille contre ma poitrine pour confirmer leurs soupçons, mais en vain.
Je suis cliniquement morte, du moins en apparence. Ils commencent à me soulever pour se débarrasser de mon corps. Un ouvre la porte et au moment où l'autre me prend dans ses bras, j'ai déjà récupéré mes vêtements discrètement à terre avec mon bras gauche. J’assène alors un gros coup dans la gorge de ce fils de p**e et m'enfuis à toute jambe pour sauver ma peau, après avoir bousculé en trombe le deuxième près de la sortie.
Mais j'ai du mal à courir avec mes lésions partout sur le corps et mon ventre, je boite même si je coure avec l'énergie du désespoir... Ma plaie se rouvre alors et le sang perle à grosse goutte à terre toujours suivi d’un : « PLOC ! » macabre… Toutes les entrées sont bien évidemment bloquées et blindées, mais il y a une fenêtre qui donne sur l'extérieur.
La seule et unique ici. Elle aussi est renforcée, mais c'est ma seule porte de sortie et la seule échappatoire possible pour moi à ce moment-là... Ils vont de nouveau m'attraper, quand soudainement je me rappelle l'objet que l'homme m'a donné. Une bombe IEM mentale, elle est dans ma poche arrière de jean.
Il faut croire qu'ils ne m'ont pas bien fouillé les poches avant de me déshabiller ces gros cons, ni même après m'avoir kidnappée ! Ben ils auraient dû ! Maintenant ils vont définitivement mordre la poussière ces fumiers ! C'est vraiment une aubaine pour moi, qui malheureusement pour eux, va leurs porter préjudice et leurs être fatale !
Je la sors subito, enlève le goupillon de sécurité et la jette avec ferveur et le peu d'énergie possible qui me reste alors, aux pieds de ces immondes porcs, de ces rebuts de l'humanité ! Je me bouche les oreilles, et je me retourne tout en courant pour que cette onde de choc ne m’atteigne pas, même si je n'ai pas d'implants en moi.
Le couloir est subitement en feu, c'est une bombe normale extrêmement puissante, pas une bombe IEM ! Mes assaillants sont carbonisés sur le coup, leurs cris stridents résonnaient dans la pièce. En peu de temps qu’il n’en faut pour le dire, je suis projetée en même temps qu’eux avec une telle violence et un tel fracas à travers la fenêtre renforcée, que celle-ci cède aussitôt.
Des morceaux de verres et d'impacts de métal s'enfoncent alors profondément dans ma peau. Le bunker est pleinement ancré dans une immense montagne surplombant la Seine, mais donnant sur l'extérieur au bord d'un précipice extrêmement profond toutefois….
Ça pue la viande cramée et faisandée, comme à un barbecue dont on aurait foiré la viande. C'est une abomination nasale… Il y a pleins de morceaux de chair éparpillées un peu partout sur les murs et au sol. C’est dégueulasse à regarder... Ce s******d qui m'a donnée la bombe m'a clairement menti à son sujet ! J’ai à peine le temps de constater ça que déjà, l’onde de choc m’a atteint et je chute violemment par la fenêtre.
Je dévale donc tout du long la crevasse, percutant des cailloux, des trous ainsi que des bosses habituelles au sol montagneux. Et j’ai le corps qui brûle de part en part à cause des frottements au sol. J'ai des plaies ouvertes, dont jaillit mon sang partout sur mon corps mortifié et blême...
Je suis certaine de mourir pour de bon cette fois-ci et je fais donc mes adieux à mes filles chéries dans ma tête ainsi qu’à ce monde cruel, pendant ma chute qui ne discontinue nullement... J'entends mes os se fracasser et se briser sur toutes les aspérités que je me prends soudain en pleine face.
Ainsi que mes côtes qui se fracturent avec un tel aplomb qu'on aurait cru que je marche sur des centaines de brindilles, qui elles-mêmes se cassent toutes en mille morceaux….