LE PÈRE LUNETTESUn surnom qu’il n’avait pas volé. Jamais on ne le voyait sans ses deux paires de lunettes. Il ne devait même pas les ôter pour dormir. Il gagnait sa vie, — si l’on peut ainsi parler, — à casser des cailloux. Comme il n’avait jamais eu de bons yeux, et que dans ce métier on a besoin, pour frapper juste, de voir clair, il portait d’abord une paire de lunettes ordinaires dont il avait soin comme de la prunelle de ses yeux. Pour protéger leurs verres, il avait, par-dessus, une autre paire de grosses lunettes où les verres étaient remplacés par deux petits grillages dont aucun éclat de pierre ne pouvait traverser les mailles serrées. Si ses yeux étaient fatigués, ses oreilles l’étaient presque autant, obligées de supporter, chacune, deux des branches de cette double paire de lun

