II

1641 Words

IITout-à-l’heure, comme elle était assise au coin du feu, la tête branlante, le chapelet aux doigts, elle s’est levée parce qu’elle a cru entendre frapper à la porte. Elle se disait : « C’est peut-être quelqu’un de plus malheureux encore que moi, qui n’a point de gîte pour la nuit ? » Elle a ouvert, mais il n’y avait personne que le vent de cette nuit de Toussaint, un vent dont la barbe blanche est humide de pluie et qui s’est précipité, transi, vers l’âtre, pour souffler sur les tisons et les ranimer. En frissonnant elle vient se rasseoir. Elle a bien l’habitude des longues soirées. Il y a des maisons où l’on se rassemble autour de la lumière, où l’on mange la soupe en écartant les coudes sur la table. Sans doute les voisins lui disent de temps en temps : — Mère Saintard, venez donc c

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