2 Depuis que j’avais fait la connaissance de Ghislaine, j’allais plus fréquemment chez Roger. Je me sentais plus proche de lui, lui, le grand séducteur. Il me semblait que nous avions plus de choses à nous dire, plus de plaisir à nous voir. Roger couchait à présent assez souvent dans sa famille. Il n’y voyait aucun inconvénient, lui. J’admirais qu’il y fût si bien, si tranquille. Puis, à la réflexion, je me disais que moi aussi j’aurais pu habiter chez des parents. Je n’avais aucune raison de l’envier. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Je subissais au fond les conséquences de ma conduite passée. Voilà ce que c’est que d’aimer être seul. Il existe pourtant des gens qui connaissent peu de monde et qui trouvent partout du secours. Roger partageait donc son temps entre Lucienne et l

