Pour cette fois mon mari ne pouvait que me supplier. Ma belle-mère avais repris sa forme sanitaire et Gabrielle n’allait certainement pas mourir de froid. Je ne me reprochais de rien en les laissant là-bas.
Serges : ma chérie, mon bébé d’amour, ma princesse, s’il te plait donnes-moi les clés. Tu sais que ma mère est malade nor
Moi : quel genre de malade ? Une femme malade se balade dans tout le quartier toute la journée ? Pardon qu’elle rentre retrouver ses champs au village et qu’elle me laisse vivre mon mariage. Tu ferais quoi si mon père décidait de venir s’installer ici et de traiter de tous les noms ? Que tu es stérile, que tu ne peux pas m’engrosser…
Serges : arrête Innocente, s’il te plait arrête.
Moi : C’est quoi chéri ? J’ai dit un truc de mal ?
Ma langue était très pendue mais j’étais certaine qu’il y avait autre chose. Il ne pouvait pas se mettre dans un tel état pour rien. Je devais arrêter mon cinéma.
Moi : d’accord chéri, elles entrent à une seule et unique condition
Serges : laquelle ?
Moi : que demain avant quinze heures, elles soient toutes les deux rentrées au village. J’ai bien dit demain
Serges : tu as ma parole chérie. Demain matin tu vas aller faire le marché pour ma mère et le soir je vais la raccompagner.
La parole de mon mari était sacrée. Lorsqu’il faisait une promesse, je savais qu’il allait la tenir. J’allai m’asseoir devant la télévision tandis qu’il ouvrait la porte. C’est en ce moment que je me rendis compte que je n’avais pas vu ma fille depuis que j’étais rentré. Après la conversation avec ma belle-famille, je devais aller la voir. Mon mari fit entrer sa Mère et sa sœur. Ces sorcières étaient folles de colère contre moi mais elles n’avaient d’autres choix que de s’asseoir calmement.
Serges : maman, demain matin Innocente va faire le marché pour toi. Elle va acheter ce que tu vas rentrer au village avec.
Maria : quoi ? Je ne…
Serges : ce n’est pas un débat maman (en frappant la main sur la table)
Quand mon homme se mettait dans de tels états, c’est qu’il y avait quelque chose qu’il ne me disait pas. Sa mère se calma tout de suite.
Serges : et toi Gabrielle, tu vas partir avec maman et tu ne reviendras qu’à la veille de ton examen.
Gabrielle : tout ça à cause de…
Serges : si j’entends une seule parole déplacée contre ma femme, tu vas dormir dehors et tu vas retourner au village à pieds. J’ai déjà trop toléré vos bêtises dans cette maison. Là, ce n’est plus un jeu. Avant de vous coucher, arranger toute vos affaires.
Maria : est-ce une manière de traiter sa mère ?
Serges : maman j’ai souvent l’impression que mon bonheur te dérange. Tu n’aimes pas me voir heureux avec ma femme.
Maria : je veux juste les petits enfants.
Serges : si Dieu en a décidé ainsi, que pouvons-nous y faire ? Je vais créer l’enfant et te donner ? Il ne faut pas aussi déranger les gens hein.
Il nous laissa et rejoignis la chambre. Mon mari me cachait quelque chose que je devais à tout prix découvrir. Avant d’arriver à la chambre conjugale, j’allai retrouver ma fille dans sa chambre. Elle semblait perturbée.
Moi : hummm… Tu es triste alors que tu devrais avoir la pêche pour bien préparer ton examen. Le BAC n’est plus très loin ma chérie
Anita : je veux savoir une chose maman, sois sincère s’il te plait
Moi : je vais te dire tout ce qui vient du cœur
Anita : ne me dits pas non plus que je n’ai pas l’âge pour ce genre de chose… Bien, je veux savoir si tu es heureuse maman, tu te sens bien avec ton mari ?
Moi : oui ma chérie, je suis heureuse…
Anita : parfois je te vois pleurer toute seule, parfois je t’entends parler toute seule. Tu essais de le cacher mais moi je peux voir toutes tes peines et je ne supporte plus ça.
Moi : tu sais ma chérie, dans ma jeunesse j’ai commis des erreurs qui m’ont couté beaucoup de chose. J’ai eu de la chance en tombant sur un homme comme Serges, qui m’aime sans contrepartie. Je suis heureuse ma fille, surtout si toi tu es heureuse. Mon plus grand malheur serait de perdre ton sourire.
Anita : ne pleure plus en cachette maman, ne t’attriste plus comme ça. Pense un peu à moi quand tu fais ça car ça me fait beaucoup de mal.
Moi : oh ma chérie ! Je ne savais pas que tu souffrais toute seule dans ton coin. Maintenant que cette b***e de folle va partir, nous allons être plus heureuses.
Anita : ah ça, c’est certain.
Ma fille avait un sourire plus large lorsque je quittais sa chambre. Dans le lit conjugal, mon mari s’était enfouis dans la couverture de la tête aux pieds. Je pouvais l’entendre sniffer à distance. Même les injures de Maria ne me faisaient pas autant mal que de savoir que mon mari avait pleuré. Je me sentais impuissante de n’avoir pas pu empêcher cela. J’allai le rejoindre dans la couverture. En ce moment je ne pouvais que serrer fort et le laisser digérer ce qui le dérangeait autant. J’avais envie de lui demander où il passait ses nuits depuis un bout de temps mais j’avais peur d’engendrer une autre dispute alors, je m’endormis comme lui.
Très tôt le matin, mon mari était déjà parti. Je ne l’avais même pas entendu sortir. Il avait juste laissé de l’argent pour les affaires de sa mère et transport. Apparemment il n’allait même plus les accompagner. Je n’y comprenais rien mais j’espérais qu’il rentre à temps pour me dire ce qui n’allait pas. Comme prévu, j’allai acheter le nécessaire pour faire partir ma belle-famille de la maison. Elles s’en allèrent en taxi.
De retour à la maison, l'aire était bien plus pure et viable. J'attendais mon mari pour passer une belle soirée en famille mais il ne rentra pas à son heure habituelle. Anita était même rentrée plus tôt que lui, ce qui commença à m'inquiéter.
Anita : pour une fois qu'il rentre un peu tard, tu te plains? Il arrive
Moi : justement c'est parce qu'il ne rentre jamais tard que je dois être inquiète. Je suis habitué à le voir à une certaine heure. Il a déjà deux heures de retard.
Anita : voilà, quelqu'un ouvre la porte.
Dieu soit loué ! Il était rentré en entier, enfin, c'est ce que je pensais. Anita alla embrasser son papa avec tellement de joie. Moi je faisais la tête à cause de ce retard.
Serges : c'est quoi? Je ne peux pas me permettre de rentrer un peu tard?
Moi : je ne refuse pas mais tu préviens et tu réponds au téléphone
Serges : si je pars dans la chambre sans recevoir tes salutations, je bloque une fois la chambre et je dors
Moi : je vais casser la porte
Anita nous avait déjà laissé sur notre scène. Mon mari me rejoignit sur le canapé et me vola la salutation.
Serges : tu as préparé le Ndolè? Jusqu'à manger sans moi?
Moi : il fallait rentrer tôt... Bon, dis-moi chéri, pourquoi tu es rentré à cette heure? Il fait même déjà nuit.
Serges : j'ai eu un empêchement de dernière minute. On a failli me traduire en justice à cause d'un chantier que je coordonne. Heureusement que Maitre Ndjelou était la hein.
Moi : te traduire où? Donc je suis là je me fâche comme ça alors que tu as failli être enfermé? Héééé mon chéri pardon raconte tout ça à ta femme... Viens d'abord manger
Serges : orrr, je sens que j'aurai droit à un traitement spécial ce soir. Il faut qu'on m'amène en justice plus souvent
Moi : ne dis pas de bêtise
Pendant qu'il mangeait, il me racontait ce qui s'était passé. Les manœuvres du chantier auraient utilisé des matériels qu'il n'avait pas recommandé pour commencer le travail. Les agents communaux se sont vus obligé d'interrompre le travail et le propriétaire du chantier tenait mon pauvre mari pour responsable.
Moi : peut-être il ne me connait pas hein... Hanyééé... Que je reste comme ça jusqu'à je te cherche et je ne te trouve pas?
La soirée s'était bien passée, j'avais avalé tout ce que m'avait dit mon mari pour justifier son retard. Comment pouvais-je imaginer que ce puisse être faux? Au moment de se coucher, je décidais de parler de ses multiples absences. Il me prévenait toujours quand il n’allait pas dormir à la maison mais ça devenait une habitude qui devait cesser.
Moi : Serges, ça fait déjà un bout de temps que tu me dis que tu vas dormir chez un amis, à une fête et je ne sais où encore. Est-ce que c’est normal ?
Serges : moi je n’y trouve aucun inconvénient.
Moi : moi, si ! Tu ne peux pas laisser le lit conjugal pour aller passer la nuit avec un ami. Tu es pd ?
Serges : aka, laisse-moi dormir.
Moi : que je te laisse dormir comment ? Les choses sont en train de changer entre toi et moi et ce n’est pas bien. Si tu commences à me cacher des choses on ne va pas s’en sortir.
Serges : si tu continus à me mettre sur la barre comme ça on ne va pas s’en sortir. Je suis un homme, je n’ai pas à te dire tout ce que je fais.
Moi : depuis quand tu ne peux plus me faire part de ce que tu fais ? C’est nouveau
Serges : tu sais quoi ? Je vais aller dormir dans la chambre d’ami. Si ce n’est que comme ça…
Moi : oui, il faut partir. En tout cas quand ça va pourrir, ça va sentir.
Et si mon mari avait une maitresse ? Non ! Ça ne pouvait pas être ça. Je devais rester patiente jusqu’à ce qu’il décide de me parler de ce qui n’allait pas. Il ne fallait pas quand-même abuser de ma patience. Depuis deux mois déjà, les choses étaient devenues encore pires. Il ne restait même plus à la maison. Je voyais mon mariage prendre une tournure désastreuse. Ce sentiment de se faire cocufier me rongeait de l’intérieur.
Ce matin, mon mari vint m’annoncer une nouvelle qui ne faisait pas vraiment l’unanimité entre nous.
Serges : on va engager une ménagère d'ici demain, j'ai réussi à te trouver un travail dans l'un des plus grands centres de beauté de la ville. Je veux que tu t'y mettes à fond dans ce boulot.
Moi : youpiiii... Je vais travailler... Merci mon chéri. Mais on est obligé de prendre une ménagère?
Serges : oui, tu commences le travail la semaine prochaine. Je veux que la ménagère vienne s'installer pour s'imprégner des lieux avant de commencer.
Moi : s'installer? Mais c'est quoi ça chéri? Je ne gère pas assez bien ta maison?
Serges : ce n'est pas ce que j'ai dit. Je dis juste que je veux que tu deviennes complètement indépendante. On ne sait pas si demain je vais rentrer comme chaque jour. Connaissant ma famille, je préfère que tu aies un fond financier sur lequel tu peux compter.
Moi : je ne comprends toujours pas ton histoire de ménagère là. Je peux me réveiller assez tôt jusqu'à faire la cuisine avant d'aller au travail.
Serges : ce que j’ai dit n’est pas à changer. On va engager une ménagère, un point c’est tout.
Moi : Je ne veux pas de ménagère ici...
Serges : j'ai déjà promis à ses parents que j'allais lui donné du travail. J'ai juste profité du fait que tu vas occuper toutes tes journées pour l'inviter à travailler ici au moins jusqu'à ce qu'Anita passe son examen.
Moi : oui ! Après le BAC d'Anita, elle part. Je ne veux pas de problème. J'espère juste qu'elle est respectueuse.
Si seulement j’avais su que cette sorcière venait mettre du piment dans ma maison !
#À_suivre...