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1687 Words
Elena Ce soir, nous sommes tous entrain de travailler sur un gros projet, celui de Louis Rey. Je suis la seule à être débordée car je dois tout planifier : le casting pour trouver des acteurs pertinents, le lieu où se fera la publicité, etc. Mes collègues terminent ce qu'ils ont à faire, rangent leurs affaires et me souhaitent une bonne soirée en partant. Assise dans mon bureau, des tas de documents gisant sur mon bureau et un ordinateur allumé devant moi. Mes doigts ne cessent de danser sur le clavier de mon ordinateur. J'essaie de vite finir mon travail et de rentrer chez moi, car il commence à se faire tard. En plus, il n'y a plus personne, exceptée Adrian, le gardien de ce lieu et moi. ___ « Du café ? » Je relève aussitôt mes yeux au son familier de cette voix. J'aperçois Adrian, débout à côté de moi, avec deux cafés en mains. ___ « Merci. » dis-je en récupérant une tasse de café. Je le vois tirer une chaise du coin de l'œil, et s'y installe. Mon cœur bat un peu plus vite, j'essaie d'ignorer sa présence et mon malaise. ___ « Tu n'as toujours pas fini ? » Je dépose ma tasse de café après avoir pris quelques gorgées. Je ramène une mèche de cheveux en arrière de mon oreille et fais mine de me concentrer sur mon travail. ___ « Non, mais j'ai bientôt fini. » reponds je en travaillant. Malgré que nous nous cotoyons presque tous les jours, il arrive quand même à me rendre mal à l'aise, rien que par sa présence. J'ai cru que je m'y habituerai, mais c'est peine perdu. Adrian parvient toujours à me déstabiliser et, je me maudis parfois de ne pas pouvoir rester tranquille quand il est là. Du coin de l'œil, je le vois se relever et souffler. Il pose sa tasse de café et revient encore près de moi. Je me dépêche de reporter mon regard entièrement devant moi. Mes doigts tremblent et mon cœur qui bat anormalement dans ma poitrine. Soudain, je ressens un souffle chaud sur mes cheveux, son doux parfum envahit mes narines et mon souffle se coupe. Mes muscles se tendent, je me force à rester indifférente. Penché sur moi, un bras tendu sur mon bureau et son autre bras sur ma chaise. ___ « Qu'est-ce qu'il te reste à faire ? Je vais te donner un coup de main pour qu'on en finisse vite. » dit-il. Je ravale ma salive difficilement et prends une profonde respiration discrètement. ___ « Non, merci. Tu peux rentrer, je ferai de même lorsque j'aurai terminé. » lui dis-je d'un ton sec. ___ « Il n'y a personne, je ne peux pas te laisser seule ici. » Je relève ma tête et le toise du regard. ___ « Je ne suis pas toute seule. Il y'a le gardien et puis, je ne crains rien. Personne n'oserait s'en prendre à moi, sauf des cambrioleurs. Et ça aussi, il faut être c*n pour s'incruster dans un lieu bondé de caméras de surveillance. » Il se redresse et va se tenir devant moi. Les mains dans les poches, il me scrute attentivement. Mes joues commencent à s'échauffer, je pince mes lèvres et détourne mon regard de lui. ___ « J'ai l'impression que t'as une dent contre moi... » commence t'il, d'une voix calme. Je retiens mon souffle et le fixe à nouveau. Ses yeux marrons foncés se plantent dans le mien et je le sens me parcourir les pensées. ___ « Je ne vois pas de quoi tu parles. » mens je, en fuyant son regard. ___ « Vraiment ? Depuis la dernière fois, tu es devenue froide. » insiste t'il calmement. En effet, depuis notre dernière discussion, je suis devenue un peu plus froide avec lui. J'ai eu l'impression ce jour que je courais après lui, alors que j'ai juste besoin qu'il me croit et qu'il m'aide à découvrir la vérité. Mais ses propos blessants m'ont très vite ramené à la réalité. Adrian ne me croirait jamais et il ne lèvera pas non plus le petit doigt pour m'aider, il ne me fait plus confiance. ___ « La seule personne qui est froide ici, c'est bien toi. Toujours indifférent, désagréable avec les autres. Et puis, pourquoi je serai froide avec toi ? » rétorque je, en remplissant une fiche. Il reste silencieux et moi, absorbée de nouveau dans mon travail. ___ « T'as fait quoi...après mon départ ? » relance t'il avec une pointe de curiosité dans la voix. Mon corps se fige un instant, je n'ose pas relever la tête ni le regarder. Je ne comprends pas ce qu'il est entrain de faire, poser des questions sur le passé, mais dans quel but ? Me faire me sentir coupable à nouveau ? Me faire du mal ? Je ne lui réponds pas. Je range mes documents et ferme mon ordinateur, pendant qu'il m'observe encore, espérant certainement avoir une réponse. ___ « J'ai fini. » lance je, en me levant de mon bureau. J'évite au maximum de rencontrer ses yeux. Lorsque je me tourne pour m'en aller, il me retient par le poignet. Mon cœur rate un battement, puis commence une course folle dans ma poitrine. Le contact de sa peau avec la mienne, me fait frissonner. Mon estomac se noue et mes joues virent à l'écarlate. Je ne fais que déglutir, n'osant même pas me retourner pour lui faire face. Il vient se mettre devant moi, mes yeux fixe un point vide, dans le but de ne pas croiser les siens. ___ « Pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi tu m'as poignardé dans le dos, alors que j'étais fou amoureux de toi ? » Le ton de sa voix est posée, mais tremble légèrement. Il y'a aussi une pointe d'amertume dans sa voix, mais on ne le perçoit que très faiblement. Mon cœur se resserre de chagrin. Je lève les yeux au ciel, chassant mes larmes. ___ « Qu'est-ce qu'il avait de plus que moi ? » continue t'il, sur le même ton. Mes larmes menacent de venir. Je me mords violemment lèvre inférieure, alors que mon cœur saigne en ce moment. Pourquoi revient il sur cette histoire après tout ce temps ? Pourquoi ne m'a-t-il pas laissé une chance de m'expliquer trois ans plus tôt ? Ressaisis toi, Elena. C'est sûrement un test de sa part et tu ne dois pas tomber dans son jeu. Je soupire tout simplement, porte le voile de l'indifférence et le dévisage sèchement. ___ « Quoi ? Tu n'es toujours pas passé à autre chose ? Pourtant, tu as une fiancée maintenant. À quoi ça sert de remuer le passé, si tous les deux, avons tourné la page ? » Louise est maintenant sa fiancée, et moi son passé. S'il pose des questions maintenant, c'est tout simplement pour se moquer de moi et non, pour comprendre. S'il voulait comprendre, il ne serait pas parti. Je me libère de son emprise avec délicatesse, tout en maintenant son regard. ___ « Si tu avais voulu comprendre les choses, tu serais resté. Si tu voulais des réponses, tu ne m'aurais pas balancé des répliques désagréables quand je t'ai parlé de ces menaces. Si ça t'intéressais autant, tu n'aurais pas tourné aussi facilement la page. » poursuis je, d'un air détaché. ___ « Tu ne réponds pas à mes questions, tu sais ? » ___ « J'ai le droit de garder le silence, tu sais ? » Il allait répliquer lorsque le son vibrant de son téléphone résonne dans sa poche. Il laisse tomber et récupère son téléphone de la poche de son téléphone. Sur l'écran de son téléphone, apparaît le nom de Louise. Je laisse échapper un petit soupir, il me lance un bref regard avant de décrocher. ___ « Allô ?! » ___ «... » ___ « Je suis encore au bureau. On pourrait reportera ce dîner pour un autre jour ? » lui propose t'il au téléphone. Je fais une simple grimace, crois les bras sur ma poitrine et lui tourne le dos. Il se parle encore pendant quelques secondes puis il raccroche. ___ « J'ai déjà trouvé les lieux pour le tournage du casting et de la publicité aussi. Tu as trois rendez-vous dans cette semaine, une avec le directeur de la presse, il y'a aussi le PDG d'une entreprise qui souhaite te rencontrer et un dîner avec ta fiancée. » Il hausse les sourcils de surprise. ___ « Quoi ? » ___ « J'ai pensé qu'un dîner romantique vous ferait du bien. » m'explique je. Il râle en faisant passer sa main sur son visage. J'esquisse un sourire en coin, heureuse de l'avoir contrarié avec cette histoire de dîner romantique. ___ « Bref, je dois rentrer. Bonne soirée ! » lâche je, avant de tourner les talons. ___ « Je te ramène. » propose t'il, en me suivant. ___ « Non, merci. Je vais me débrouiller. » ___ « Je ne te demande pas ton avis, c'est juste une information. » Son ton autoritaire me fascine. Je souris en toute discrétion, puis serre mon visage en me retournant vers lui. ___ « Je n'ai pas besoin que tu me ramènes chez moi. Je vais prendre un taxi. » Son regard s'accroche au mien et je perds mes mots. Il se rapproche de moi jusqu'à briser la ligne de sécurité, je retiens mon souffle. Nos visages sont tellement si proches de l'un et de l'autre. Tout mon corps commence à s'échauffer, mon estomac se contracte. Il ne fait que rapprocher ses lèvres des miennes, mon cœur bat à une vitesse folle. L'ambiance est électrique, je perçois mes battements cardiaques. Ses lèvres frôlent mon oreille et je frissonne. Tout mon être frissonne étrangement. Je me sens rougir et je me maudis pour cela d'ailleurs. ___ « Je suis le patron et j'ai décidé que je vais te ramener chez toi. C'est non discutable. » rétorque t'il. Son souffle caresse mon oreille, contractant ainsi mes muscles. Je ne résiste plus et me tue en guise de résignation.
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