Chapitre 5

3118 Words
– « Demandez-lui donc alors, d’où lui vient cette cicatrice ?… » reprit Favelles. L’officier n’eut pas le temps de cacher sa main gauche qui montrait une longue trace pareille à celle d’une ancienne brûlure. « Allons, Brissonnet, racontez cette histoire sans fausse modestie, comme vous avez fait à l’un de nos dîners. Vous jugerez, mademoiselle, si les lions sont les gros chats inoffensifs dont il parle… » – « Vous ne refuserez pas ce plaisir à Charlotte, monsieur… » dit la mère en attirant contre elle sa fille rougissante de curiosité. Ces quelques propos avaient été échangés si rapidement que Madeleine se trouva avoir prononcé cette prière, de nouveau, sans presque s’en être rendu compte. Favelles avait familièrement placé une chaise à côté de sa chaise à elle. Il s’y était assis, pendant que Brissonnet restait debout. La phrase de Mme Liébaut équivalait à une autorisation de s’asseoir à son tour. Sur le visage de l’officier passa une contrariété. Les récits de ses propres aventures lui étaient toujours désagréables. À cette minute, et dans la présence de cette femme qui avait fait sur lui une trop profonde impression depuis ces quarante-huit heures, ce désagrément allait jusqu’à la souffrance. Il s’exécuta pourtant avec cette simplicité un peu fruste qui est souvent celle des gens de guerre. Elle a son charme puissant quand on la sent très vraie et non jouée. – Cette fois-là, » dît-il, « tout est arrivé par ma faute… Ou plutôt, » rectifia-t-il, « par la faute du hasard. Voici la chose. Nous étions en train, cinquante hommes et moi, de procéder à une reconnaissance. Le chef ne nous avait pas caché qu’il redoutait beaucoup les parages où il nous envoyait, habités par des anthropophages… Mes hommes étaient braves, mais, ce jour-là, le troisième depuis que nous avions quitté le camp, je les sentais flotter. Pourquoi ? Ces paniques latentes ne s’expliquent pas. Il faisait une chaleur terrible. Nous venions de marcher ces quarante-huit heures le long d’un lac vaste comme une mer, sans rencontrer un être vivant, sous d’énormes arbres. Nous allions, emboîtant le pas l’un à l’autre, en file indienne, et moi le dernier. À un moment la file entière s’arrête. Je cours en avant pour savoir la cause de cette soudaine immobilité, et je vois, à cinquante mètres, un lion debout, énorme, qui nous regardait. Je fais signe à mes hommes de ne pas bouger. Le plus tranquillement que je peux, je prends mon fusil, je l’arme et je mets le genou en terre pour ajuster la bête. Je commandais, c’était à moi de donner l’exemple du sang-froid… Le lion me regardait avec étonnement, en se fouettant les flancs avec la queue. Je lâche mon coup. Je me croyais très sûr de ma balle. Je l’avais seulementment blessé, et d’une blessure légère qui n’intéressait aucun muscle, car il commença à marcher sur moi, en pataud, très lourdement. Ils n’ont de légèreté que lorsqu’ils bondissent. J’avais une seconde balle à tirer. Je ne voulais la placer qu’à coup sûr. J’attendais donc, et voilà que, tout d’un coup, une pétarade éclate à mes côtés, au-dessus de moi, autour de ma tête. C’étaient mes hommes qui, sans ordre, fusillaient le lion, – et qui le manquaient. La bête s’arrête, comme stupéfaite, et, se ramassant, elle bondit. Quand j’ai vu en l’air ce grand ventre blanc, j’ai bien cru que c’était fini. Je tire quand même, et cette fois je traverse le cœur. Mais l’élan du lion était pris, et il me serait tombé dessus si je n’avais fait un écart qui ne l’a pas empêché de m’emporter le bras à moitié dans son agonie… Voilà toutes mes chasses aux lions, mademoiselle, » conclut-il, « et je n’ai même pas la peau de celui-là. Nous étions pressés et n’avions que trop de bagages. Nous l’avons abandonné… – « L’existence d’Europe doit vous paraître bien monotone, par contraste avec des sensations pareilles… » dit Mme Liébaut, après un silence. – « Quelquefois, » répondit-il. « Mais ce ne sont pas les dangers qui rendent les expéditions comme celles-là inoubliables. Ce sont des impressions de libre nature comme on n’en retrouve plus dans nos vieux pays trop civilisés. Puisque nous en sommes sur le chapitre des lions, permettezmoi de vous raconter un autre épisode, moins tragique, mais plus significatif… Il m’est arrivé une nuit, au camp, d’être réveillé par un bruit singulier. Je regarde à travers un des interstices de la toile, et je vois, dans la clairière où nous avions dressé nos tentes, un lion, sa lionne, et deux lionceaux qui passaient. La lune inondait le camp d’une lumière aussi distincte que celle du jour. Le mâle était visiblement inquiet. Il considérait ces cônes blancs placés de distance en distance, et s’arrêtait à chaque minute, en reniflant. La femelle, indifférente à tout excepté à ses petits, les exerçait à marcher. Les lionceaux faisaient cinq pas, six, sept, gauchement, sur leurs grosses pattes, puis ils roulaient. La mère, couchée sur le dos, jouait alors avec eux. Elle les forçait à se redresser de nouveau ; les six ou sept pas de marche recommençaient, et la chute, et les jeux… Cette étrange famille mit au moins une heure à traverser l’espace illuminé par la lune, et à disparaître dans la forêt… Je n’eus pas une seconde l’impression du péril, mais que j’assistais à une merveilleuse scène de la vie primitive. Cette visite de ces quatre lions, la nuit, ç’a été une fête, un spectacle comme je n’en ai jamais vu dans les plus célèbres théâtres… Monsieur le baron, vous me trouvez bien naïf, n’est-ce pas ?… » Favelles s’était mis à rire en effet sur ces derniers mots. L’explorateur ajouta, prenant cette expression presque enfantinement effarouchée qu’il avait quelquefois : – « J’aurais dû me défier. Entre un Parisien comme vous et un Africain, la partie n’est pas égale. Vous vous moquez de moi. Avouez-le. » – « Pas le moins du monde, » dit vivement Favelles. « Mais quand vous avez prononcé le mot de théâtre, j ‘ai pensé qu’il n’y a pas besoin d’aller si loin pour jouir d’un spectacle comme celui que vous décrivez si joliment… Votre famille de lions, je l’ai vue, moi qui ne quitte pas souvent les Champs-Élysées, au Cirque d’été, ce charmant Cirque d’été que ces brigands ont démoli. » Ces brigands, on le devine, c’étaient, pour le fidèle du second Empire, tous les gouvernants, sans aucune exception, depuis la honteuse journée du 4 Septembre. Il fallait l’entendre prononcer ces mots : le Cirque d’été, pour comprendre ce que lui avaient représenté pendant des années, à lui comme aux élégants de sa génération, ces samedis de mai et de juin où tout le Paris qui s’amuse se donnait rendez-vous autour de la piste, solennel royaume du solennel M. Loyal. « Oui, » continua-t-il, « je ne sais plus à quelle époque on avait installé une grande cage au milieu de l’arène. On y montrait un lion et une lionne qui venait de mettre bas, avec deux petits… On faisait tout à coup la nuit, et l’on baignait d’électricité les quatre bêtes… Les deux lionceaux et la mère jouaient sous ce faux clair de lune tout comme les vôtres, tandis que le père allait et venait comme votre lion. On les avait dressés à cela. Ce rapprochement d’idées m’est venu, et j’ai souri… Moralité, comme pour les fables, puisqu’il s’agit d’animaux : les Africains deviennent très vite bien Parisiens. Un peu de dressage y suffit. C’était l’histoire de ces lions, Brissonnet. Ce sera la vôtre. À la façon dont vous contez, ça l’est déjà… » Celui que l’officier, peu au courant des usages, appelait plébéiennement « monsieur le baron », s’était cru très aimable en exprimant ce compliment au narrateur. Il ne se doutait pas qu’il touchait, par cette comparaison avec des lions domestiques, la place la plus malade de cette sensibilité. Une ombre passa dans les yeux profonds du soldat, qui avait contemplé tant de scènes tragiques ou sauvages, toutes grandioses. Avoir rêvé, avoir vécu une épopée héroïque, et que plusieurs années d’un sacrifice sublime et renouvelé toutes les heures, aboutissent à une figuration, comme celle de l’entrée à Paris de Marchand et de ses camarades, puis à une curiosité autour d’un nom ! C’était la mélancolie qui rongeait Brissonnet depuis son retour. L’évocation par Favelles, de ces lions, pareils à ceux qu’il avait rencontrés dans le désert, et devenus des « numéros » dans un programme de cirque, était le symbole trop saisissant de sa destinée. Il y eut un silence que le Vieux Beau, ravi de son anecdote à lui, n’interpréta pas dans sa vérité. Madeleine, avec son tact de femme, devina quelle impression avait passé sur le cœur ulcéré du jeune homme, et comme d’un geste instinctif elle voulut panser cette plaie soudain rouverte : – « Je ne sens pas du tout comme vous, » fit-elle en s’adressant à Favelles… « Je n’ai jamais pu supporter de regarder un fauve dans une cage. Ils souffrent trop. Je serais sortie du cirque plutôt que d’assister à cette parodie : ces jeux de cette lionne et de ces lionceaux à seule fin de divertir ce public blasé, avec cette perspective pour ces pauvres bêtes qui ont tant besoin d’espace, de finir poitrinaires entre des barreaux !… Au lieu qu’en écoutant M. Brissonnet, je voyais cette clairière, cette forêt, ce clair de lune, ces admirables animaux, et je l’enviais… Je lui étais reconnaissante surtout, » continua-t-elle en attirant son enfant à elle, « de prendre tant de peine pour Charlotte… Allons, » acheva-t-elle en s’adressant à celle-ci, « dis merci à M. le commandant Brissonnet, pour la belle histoire… » – « Merci, monsieur, » répéta la petite fille, puis, avançant son fin visage, et câline : « Vous n’en savez pas d’autres, monsieur ? » – « Toute la femme est là, » dit Favelles en esquissant un bravo avec des mains. « Quand Ève dans le jardin eut pris la pomme que lui présentait le serpent, elle a dû lui demander aussi : où est l’autre ? » – « C’est une petite indiscrète, » interrompit la mère, « et vous allez finir de me la gâter si vous avez l’air de trouver cela naturel… » Son geste démentait la sévérité de son langage, car elle flattait la joue de la petite fille qui s’était tapie contre elle, pour se faire pardonner, la tête sur ses genoux. Puis, revenant à son projet, – pour justifier derechef à ses propres yeux l’intimité trop grande de cet entretien, – elle ajouta : – « Quel dommage que ma sœur soit partie avant-hier ! Elle qui s’intéresse tant aux récits de voyage, elle se serait beaucoup plu à causer avec le commandant !… » Elle observait ce dernier, du coin de l’œil, en prononçant ces mots. Il lui sembla qu’à cette mention de la voyageuse, il avait tressailli légèrement. « Si pourtant elle lui avait déjà fait une impression ? » Cette petite phrase se prononça en elle, distinctement, et fut la cause que, s’étant levée pour continuer seule se promenade avec sa fille, elle laissa Favelles et Brissonnet l’accompagner sans plus de remords, inavoués ou non. S’il était vrai que le souvenir d’Agathe aperçue quelques instants à la portière d’un wagon resta si vif dans la mémoire de l’officier, la moitié du travail était faite. Les huit jours qu’elle avait à passer aux eaux avec le jeune homme suffiraient à parachever le reste. Madeleine Liébaut ne s’était pas trompée : celui dont elle rêvait romanesquement de faire son beau-frère avait été frappé d’une impression très forte par la grâce exquise du visage d’Agathe apparu à la fenêtre du compartiment. Mais elle n’avait pas deviné que le travail qu’elle souhaitait d’accomplir s’était accompli déjà, en partie du moins, en sens inverse ; il avait suffi que l’officier la vît, elle, traverser la salle à manger, le premier soir, et ensuite qu’il causât avec elle, dans le vaste parc rempli du chant et du vol d’innombrables oiseaux. L’extraordinaire ressemblance des deux sœurs entre elles avait aussitôt dérivé sur la cadette l’admiration éveillée par le coup de foudre de la beauté de l’aînée. C’était bien Mme de Méris qu’il avait remarquée à la gare, et il l’avait aussitôt retrouvée dans l’autre, si bien qu’il en avait oublié la première, aperçue l’éclair d’un instant. Oublié ? Non, il les avait confondues. Aurait-il pu d’ailleurs distinguer l’absente de la présente, celle qu’il avait vue se pencher souriant hors du wagon, et la présente, celle qui allait et venait à côté de lui dans ce cadre de verdures, de montagnes et d’eaux qui cerne Ragatz ? De cette vallée fraîche et sauvage, Madeleine fut tout de suite pour Brissonnet la vivante fée. L’image de cette fine créature aux yeux profonds et spirituels, aux traits délicats, aux gestes menus, et que l’on devinait si frémissante sous sa grâce contenue, devait s’associer dans sa pensée désormais et pour toujours à ces pentes ombragées de sapins et de mélèzes, à ces ponts de troncs d’arbres jetés sur les torrents, à ces gorges dont les roches sauvages surplombent des eaux bouillonnantes et racontent la fureur d’antiques cataclysmes, à ces prairies fauchées de la veille et parfumées de l’arôme des foins, au joli paradoxe de ce village d’eaux, de cette oasis d’élégance abritée dans cette vallée perdue. Pour lui aussi ces huit jours de rencontres quotidiennes allaient être une oasis – la première où il lui eût donné de s’arrêter et de se reposer dans le charme que répand autour d’elle, rien qu’en existant, une femme secrètement et silencieusement aimée. Le petit drame sentimental dont le premier acte se déroula durant cette semaine – sans événements comme tant de tragédies de cœur à leur début, – serait inintelligible, si l’on n’indiquait pas dès maintenant dans quelles dispositions d’âme l’officier d’Afrique se trouvait alors. Elles expliqueront la soudaineté d’une passion qui risquera de paraître un peu bien rapide. Pourtant, l’expérience le prouve trop : les invasions les plus puissantes de l’amour sont le plus souvent les plus subites. Grandi – Favelles avait dit vrai – dans des conditions très humbles, Brissonnet avait jusqu’à sa vingtquatrième année travaillé avec une ardeur si âpre pour suppléer aux lacunes de son instruction et sortir de Saint-Maixent dans les premiers rangs, qu’il n’avait littéralement pas eu le loisir de sentir son cœur. Ses curiosités féminines s’étaient bornées à de banales aventures sans poésie et sans lendemain. Et tout de suite, ç’avait été l’Afrique, non pas celle des séjours dans les cabarets de la côte, parmi les verres d’absinthe, les parties de cartes et les créatures, mais celle des marches forcées, des luttes sans répit contre le climat, contre les bêtes féroces, contre les hommes, enfin la préparation et l’exécution, sous Marchand, de cette étonnante traversée de tout le monde noir. Au retour, il avait retrouvé les difficultés de carrière, résultat de la malveillance des pouvoirs publics à l’égard des membres de la mission. Des chagrins de famille s’y étaient mêlés, puis une crise de santé, mais surtout il avait connu ce vague état de misanthropie farouche qui se développe si aisément chez les gens de guerre soudain réduits au repos. Ces diverse circonstances combinées n’avaient pas permis à l’explorateur d’autres émotions que celles de l’ambition déçue. Il y avait donc en lui une immense et secrète réserve de tendresses demeurées intactes, une force de passion latente, si l’on peut dire. Cet aspect de héros de roman que Madeleine avait signalé à sa sœur, sur un ton mi-sérieux, mi-railleur, ne mentait pas. Toute la douleur subie dans l’action, depuis ces quelques années, avait avivé et comme mis à vif la sensibilité du soldat au lieu de l’endurcir. C’est l’histoire ordinaire des hommes d’entreprise et de danger : à trop subir et de trop dures choses, s’ils ne perdent pas toute faculté d’aimer, ils deviennent presque morbidement émotifs. Cette anomalie apparente n’est que logique : les âmes très fortes vont naturellement à l’extrême de leurs qualités et de leurs défauts. Sont-elles nées avec des tendances à l’égoïsme ? Elles ont bientôt fait de les outrer, d’abolir en elles tous les éléments qui s’opposeraient au développement implacable de leur personnalité. Ont-elles reçu, au contraire, avec la vie, cet instinct de dévouement, cet appétit des impressions tendres qui est comme un sens à part, – aussi inintelligible à ceux qui ne le possèdent pas que peut l’être la lumière à un aveugle ou le son de la voix à un sourd ? – la destinée peut les jeter dans les chemins les plus contraires à leurs dispositions primitives, il suffit d’un incident, et le Roméo qui a trop souvent passé l’âge d’être aimé, un Don Quichotte dont la Dulcinée n’a pas attendu son chevalier. Le premier cas n’était pas celui du commandant Brissonnet. Les terribles fatigues de ses campagnes d’Afrique ne lui avaient pas plus enlevé la jeunesse du visage que celle du cœur. L ‘autre cas n’était pas celui de Mme Liébaut. La sœur d’Agathe réalisait si bien en elle, malgré le bourgeoisisme de sa naissance et de son mariage, le type accompli de grâce et de noblesse qu’un dévot des cours d’amour eût rêvé pour sa Dame ! Il était impossible d’imaginer un ensemble de conditions mieux agencées pour porter aussitôt deux êtres au plus haut degré de séduction réciproque. Il y avait de quoi faire trembler, pour elle et pour lui, quelqu’un qui n’eût pas été un vieux Parisien ironiste comme Favelles. Mais l’ancien viveur, que le hasard rendait témoin de ce début de passion, n ‘était pas de ceux qui prennent au tragique des aventures de cette sorte. Cette idylle ne devait être pour lui qu’une comédie, où la note gaie était donnée par les enfantillages de ce héros, mêlé des années durant aux plus violentes sensations de la chasse et de la guerre. Et maintenant son pouls, que l’approche de la plus redoutable mort avait laissé si souvent calme, allait battre de fièvre à la seule idée que ce soir, que demain il reverrait la silhouette de cette femme, inconnue de lui si peu de temps auparavant ! Oui, pendant toute cette fin du séjour de Mme Liébaut, les énergies de Brissonnet allaient se dépenser à prendre des résolutions de cette importance : sortirait-il à l’heure où il savait qu’elle sortait ? Irait-il, après le déjeuner, sous la vérandah de l’hôtel où il était possible qu’il la rencontrât avec le baron Favelles ? Passerait-il près de sa villa avec la chance d’y parler à la petite Charlotte ? Chacun de ces riens allait représenter pour ce brave de véritables drames de timidité !
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