une scène de crime bien trop maquillée

2055 Words
Déméter : « un pic à sucre ! Oui, je m’en rappelle vaguement. Je le lui ai offert, c’est vrai » Réginald : « c’est un drôle d’objet ! » Déméter : « tout ceci pour le meurtre d’une ménagère. La meurtrière a pourtant été arrêtée mais vous êtes encore là. » Fabien : « il est possible qu’elle soit innocente » Déméter : « cela ne rimerait à rien. Elle sera de toutes façons exécutée demain, à moins que… » Fabien : « que quoi ? » Déméter (se lève brusquement et hausse la voix) : « mon mari en serait incapable. Personne ne croira qu’un homme aussi bon ait pu faire une chose pareille » Réginald : « du calme madame, je n’ai encore rien dit par rapport à votre mari » A ce moment, le docteur rentre et trouve sa femme debout, folle de rage. Déméter quitte immédiatement la pièce. Réginald et Fabien sortent aussitôt de la maison car le docteur n’a pas souhaité leur parler, il voulait avoir une discussion avec sa femme. Alors qu’ils sont dans la voiture, Fabien et Réginald parlent de ce qui vient de se passer. Réginald : « c’est fou comme les gens peuvent être imprévisibles » Fabien : « je ne comprends pas pourquoi cette femme s’imagine que vous pourriez condamner son mari » Réginald : « à moins qu’au fond d’elle-même, elle se doute que son mari puisse être le responsable d’un acte aussi horrible peut-être » Fabien (freine brusquement) : « que dites-vous là ? » Réginald : « ce n’était qu’une hypothèse, il n’y a pas de quoi s’alarmer, commissaire » Fabien : « hm… » Réginald : « étant donné que vous devez être occupé, vous aussi, pourriez-vous me laisser à la boutique s’il vous plaît ? » Fabien : « chez miss Perséphone ? » Réginald : « oui, exactement » Fabien : « d’accord » Ils mettent une dizaine de minutes pour arriver à la boutique. Fabien dépose Réginald et retourne au poste de police. Réginald entre dans la boutique. Miss Perséphone est toujours heureuse d’accueillir un étranger. Perséphone : « encore vous ? Je vais finir par croire que vous aimez venir ici » Réginald : « la dernière fois, c’était pour acheter quelque chose, mais là, j’ai besoin d’informations, si vous le voulez bien » Perséphone : « je vous écoute » Réginald : « êtes-vous originaire de l’Olympe ? » Perséphone : « non. Pas du tout. Je suis originaire d’ailleurs » Réginald : « ailleurs ? Quel pays ? » Perséphone : « désolé de vous dire cela, mais je préfère garder cela pour moi » A cet instant, Apollon entre dans la boutique. Apollon : « bonjour ici » Perséphone : « salut Apollon. Toujours aussi mignon » Apollon : « on fait ce qu’on peut pour le plaisir des dames » Réginald observe Apollon et Perséphone, puis il sort de la boutique. Pendant ce temps, Aphrodite et Arès s’apprêtent à sortir de la maison des Kingsley pour aller au tournage d’une scène. Aphrodite est une fan et elle souhaite assister à un tournage en direct, privilège qui lui fut accordé par Arès. Ce dernier, conscient que sa mère a une mobilité parfois réduite à l’utilisation du fauteuil roulant, décide de la déplacer dans le salon. Mère et fils se disent au-revoir, puis Aphrodite et Arès s’en vont. Arrivés à l’extérieur, Aphrodite est à peine entrée dans la voiture qu’Arès se rappelle soudain d'une chose qu’il n’a pas faite. Il remonte dans la maison et prépare rapidement du café qu’il met dans une carafe en porcelaine. Il l’apporte à sa mère qui est dans le salon. Arès (pose la carafe sur la table, près de sa tante) : « j’ai failli oublier de te laisser du café, maman. J’allais me faire un véritable sang d’encre pour toi » Gaïa : « vraiment, tu me gâtes trop. Mais merci pour le café, fiston » Arès : « à ce soir » Aphrodite attend quelques minutes près de la voiture. Elle se décide à entrer lorsqu'Arès arrive en courant. Arès : « je m’excuse de vous avoir fait attendre comme cela. On y va » Aphrodite : « très bien…pourrions-nous nous arrêter chez Perséphone s’il vous plaît ? J’ai un coup de fil à passer » Arès : « pas de problème… » Quelques heures plus tard, Réginald rentre chez Athéna. A peine entré, il la trouve en pleurs, Fabien la console. Réginald : « que se passe-t-il ? » Walter : « Réginald, j’ai une mauvaise nouvelle » Réginald : « j’écoute » Walter : « madame Gaïa Kingsley est morte » Réginald : « quoi !!!! » Fabien : « elle a été assassinée. Je suis venu vous chercher pour qu’on aille chez elle. Cela pourrait avoir un lien avec l’enquête » Réginald pense : (et comment ! Il y a tout à fait un lien avec l’affaire. Cette femme a bien admis connaitre l’une des photographies que j’ai présentées hier soir. Tous ceux qui étaient présents lorsque je présentais ces photos sont dès lors des suspects. Ce qui est intéressant, c’est que la liste de suspects a été réduite. Il faut maintenant que j’aille chez cette femme, je trouverai bien quelque chose qui me permettra de resserrer l’étau) Fabien se lève et rejoint Réginald sur le pas de la porte. Les deux hommes sortent de la maison et se rendent en voiture au domicile des Kinsley. Arrivés sur les lieux, ils rencontrent Arès assis à l’extérieur, tout en larmes. Fabien et Réginald entrent dans la maison et y trouvent le docteur ainsi que le cadavre. Gaïa est assise sur son fauteuil roulant, les yeux fermés, comme si elle dormait paisiblement. Sa tasse de café est encore posé sur la table, le liquide est déjà tout froid. Réginald observe le corps de manière attentive. Aphrodite pleure dans un coin du salon. La police a déjà effectué un passage dans la maison, elle a procédé au relèvement d’indices et attend que Fabien donne son accord pour emporter le corps. Fabien : « qu’est-ce qui s’est passé ici ? » Docteur : « elle a été étranglée avec son écharpe » Fabien : « étranglée ? Quelle horreur ! » Docteur : « l’écharpe qu’elle porte sur elle est également l’arme du crime » Réginald : « à quelle heure estimez-vous la mort de cette pauvre femme ? » Docteur : « dans la matinée, je dirais » Réginald : « un éventuel intervalle horaire? » Docteur : « entre dix heures et midi » Aphrodite : « c’est dans cette tranche horaire qu’Arès et moi étions en train de sortir pour aller au tournage d’une de ses scènes » Réginald : « vous dites que vous étiez ici avec la victime ? » Aphrodite (essuie ses larmes avec un mouchoir) : « oui, ensuite nous sommes sortis, Arès et moi » Fabien : « et c’est tout ? » Aphrodite : « non. Arès a oublié de servir du café à sa mère, alors il est revenu le faire. je l’attendais à l’extérieur. Il a mis à peu près une dizaine de minutes, car il préparait le café afin de le servir dans une carafe, exactement comme vous le voyez là » Fabien : « le pauvre, il doit être effondré là-dehors. La fortune que sa mère lui laisse doit avoir un goût amer » Docteur : « c’est elle qui finançait tout son projet de cinéma. Il comptait toujours sur sa présence et son approbation… mais là… » Réginald (renifle quelque chose) : « je ne sais pas si vous remarquez, mais il y a comme une odeur de parfum féminin, principalement dans cette pièce et surtout près du corps » Le docteur et Fabien se rapprochent du macchabée. Fabien : « vous n’avez pas tort du tout, c’est du parfum pour femme » Docteur : « ah oui ! Cela ne fait aucun doute » Près de la tasse de madame Kingsley se trouve également une seconde tasse marquée par une trace de rouge à lèvres près du bord. Fabien saisit ladite tasse et la montre à Réginald. Fabien : « du rouge à lèvres… » Réginald : « d’abord du parfum pour femme et, ensuite cette trace de rouge à lèvres » Fabien : « tout porte à croire que nous avons à faire à une meurtrière. C’est sûr maintenant » Réginald : « il y a beaucoup de féminin dans cette salle, c’est assez étrange » Fabien : « là où vous voyez de l’étrange, moi je perçois de l’évidence. C’est une femme, maintenant, la vraie question c’est qui ? » Réginald : « vous pensez à quelqu’un ? » Fabien : « Arès était en compagnie d’Aphrodite, donc elle est écartée de la liste des suspects. Par contre… » Docteur : « commissaire…j’espère que ma femme ne fera pas partie de votre liste hasardeuse. » Fabien (au docteur) : « et pourquoi pas ? » Docteur : « vous commettez une grave erreur » Fabien : « la grave erreur serait de laisser Sarah Anderson payer pour un crime qu’elle n’a pas commis » Docteur : « les deux crimes ne sont certainement pas liés » Réginald regarde les deux hommes se livrer à un véritable choc d’idées. Aphrodite s’approche discrètement de Réginald. Elle a quelque chose à lui dire. Aphrodite (à voix basse) : « monsieur, j’ai quelque chose à vous dire, c’est très important » Réginald : « je vous écoute avec mes deux oreilles… » Aphrodite : « c’est à propos de Cornélia… elle m’a invitée chez elle pour un apéritif. Elle m’a laissée regarder sa bibliothèque et ses disques de musique. J’ai remarqué qu’elle était peut-être en Australie avant d’arriver ici. Elle n’a que des musiques de ce pays-là » Réginald : « voilà qui est fort intéressant !!! Mais est-ce que… » Aphrodite : « attendez…lorsqu’Arès et moi étions sur la route, c’est ce que je voulais vous laisser comme message, mais je n’ai pas pu parce que le téléphone d’Athéna était en ligne » Réginald : « vous alliez me laisser un message comme celui-là… ? » Aphrodite : « oui, mais comme elle ne prenait pas le téléphone, j’ai laissé la place à Arès. Il voulait appeler sa mère pour savoir comment elle se sent » Réginald : « ho !! Je vois… était-ce à l’aller ou au retour ? » Aphrodite : « au retour. il était vraiment attentionné envers sa mère. » Réginald saisit un livre sur la table où se trouvent les deux tasses de café. Il lit le titre, puis il sourit. Ensuite, il observe un policier en train de murmurer quelque chose à l’oreille de Fabien. Le docteur, en colère, sort de la maison. Fabien se rapproche de Réginald. Fabien : « le pic à sucre que vous avez signalé correspond à l’entaille qui a été faite sur la tête de dame Héra » Réginald : « c’est intéressant !!! » Fabien : « alors cela signifie qu’Athéna est la suspecte principale » Réginald (montre le livre au commissaire) : « je ne pense pas. Mais regardez la page de garde de ce livre, je vous prie, commissaire » Fabien (prend le livre et l’ouvre) : « MS» Réginald : « Michelle Séville… ou Phibie » Fabien : « quoi ? » Réginald : « eh oui ! je me posais bien la question de savoir ce que faisait ce livre sur la table de quelqu’un comme Gaïa Kingsley. Elle préférait observer les gens, regarder des scènes de théâtre. Mais ce livre a attiré mon attention. Il était sur la table, ce qui signifie que quelqu’un a dû le poser là ou alors elle lisait lorsqu’elle était seule… » Fabien : « Phibie ? Gaïa Kinsgley…» Réginald : « exactement… voilà une pièce importante du puzzle. C'est à cause de cela qu'elle est morte. Maintenant, il faut retrouver ce tueur ou cette tueuse » Fabien : « c’est une femme qui tue, Réginald » Réginald : « si vous le dites…commissaire. Est-il possible de voir Sarah Anderson une dernière fois avant son exécution de demain ? »
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