le secret de polichinelle

1967 Words
Fabien : « maintenant, vous voulez qu’on parte tout de suite ? » Réginald : « c’est de la plus haute importance. J’ai une dernière chose à vérifier et seule cette femme peut me permettre de dissiper un doute » Fabien : « eh bien, soit. Allons-y » Réginald : « voilà… » Fabien (aux policiers) : « vous pouvez emmener le corps. Prenez-en soin jusqu’à la morgue » Fabien et Réginald arrivent à la prison. Il fait pratiquement nuit, mais exceptionnellement, grâce au commissaire, Réginald parvient à avoir une entrevue avec Sarah Anderson. Sarah : « vous êtes vraiment fous, messieurs. Venir ici à cette heure » Réginald : « si vous le dites. Je voudrais vous poser une question. Lisez-vous le Monday Review ? » Sarah : « non, pas vraiment. Mais Héra aimait bien ce journal » Réginald : « l’édition du 4 septembre de cette année présentait deux photographies de femmes. Héra vous en a-t-elle parlé ? » Sarah : « maintenant que vous en parlez, je me rappelle qu’elle me rabachait les oreilles tout le temps à propos de photographies de femmes…elle parlait de cela toute la journée » Réginald : « je vous écoute, prenez bien votre temps. Allez-y » Sarah : « elle me parlait d’une ancienne histoire de meurtre avec un certain Can… Caïn… bref un nom qui se prononçait de la sorte. Elle parlait également de la vieille femme riche, la mère de ce frimeur de scénariste » Réginald : « Arès… » Sarah : « oui, c’est son nom. Elle me disait que c’était peut-être elle qui était revenue » Réginald : « revenue ? » Sarah : « c’est flou, je vous assure que je fais tout ce que je peux » Réginald : « vous risquez de mourir demain à cause de votre manque d’attention. Vous allez donner du chagrin à votre mari, déjà qu’il est assez submergé par ses sentiments… » Sarah : « je… je… je ne sais pas quoi faire de plus pour vous aider » Réginald se lève en silence. Il rejoint Fabien à l’extérieur de la salle. Fabien : « avez-vous terminé ? » Réginald : « oui, allons-nous-en » Les deux hommes sortent de la prison et reprennent la route. En chemin, ils discutent. Réginald : « à quoi bon garder sur soi une photo de son ancienne vie alors qu’il suffirait de la détruire pour que personne ne sache jamais ce qu’elle était ? » Fabien : « à cause des sentiments que lui rappelait cette photographie » Réginald : « peut-être…Lolita… concernant cette femme-là, nous savons qu’elle était plutôt détestée, pire encore après le meurtre qu’elle a commis » Fabien : « que voulez-vous dire ? » Réginald : « que personne n’aurait pu conserver une photo qui rappelle Lolita… » Fabien : « cependant, Gaïa a admis l’avoir vue » Réginald : « c’est ce qu’elle a dit, mais était-ce le cas ? » Fabien : « mais vous l’avez vue admettre cela… vous étiez à cette soirée » Réginald : « Gaïa a menti. Ce n’était pas la photographie de Lolita, mais celle de Phibie qui a été reconnue par madame Kingsley » Fabien : « quoi ? Mais pourquoi nous envoyer délibérément sur une fausse piste ? » Réginald : « elle avait certainement découvert quelque chose à travers la photo de Phibie et attendait d’en parler à la personne concernée. Seulement, elle a cru qu’elle controlait la situation, mais elle a été tuée à la première occasion c’est-à-dire lorsqu’elle fut seule chez elle après le départ d’Aphrodite et d’Arès » Fabien : « ou peut-être la faisait-on chanter ? » Réginald : « non, c’est peu probable » Les deux hommes arrivent au domicile d’Athéna. Réginald descend de la voiture du commissaire et entre dans la maison. A peine entré, il est accueilli par Walter qui a une nouvelle pour lui. Walter : « mince alors ! Vous rentrez tard aujourd’hui, Miss Perséphone a appelé. Elle vous demande de passer demain à la première heure » Réginald (sourit) : « je crois que tout est presque en place. Merci pour le message » Walter : « demain, c’est… » Réginald : « non, je ne crois pas. Votre femme est innocente » Walter : « vous savez qui est le coupable » Réginald : « oui. Mais, j’ai encore une dernière chose à faire chez miss Perséphone demain » Walter : « vous pouvez au moins me dire de qui il s’agit ? » Réginald : « pas de hâte ! Walter, nous verrons cela demain » Walter : « je peux venir avec vous demain ? » Réginald : « non, moi j’irai à la boutique de miss Perséphone. Quant à vous, vous irez à la salle d’audience, juste à côté de la prison » Walter : « je pourrais au moins discuter avec Sarah ? » Réginald : « je crois… » Ce soir-là, Walter s’est mis à boire à l’excès, tellement il était joyeux. Il était en train d’imaginer sa femme libérée de prison. Réginald, quant à lui, est allé se coucher. Il commença d’abord par réfléchir à ce qu’il va découvrir le lendemain. Réginald pense : (Gaïa a reconnu Phibie au lieu de Lolita comme elle a voulu me le faire croire. Mais logiquement, vu le statut social peu envié de Lolita, personne n’aurait gardé sa photo, fut-ce Lolita elle-même. Qui est Michelle Séville ? C’est une certitude qu’elle est ici à Olympe. Passons maintenant au meurtre d’Héra, elle avait forcément reconnu Phibie elle aussi et parlait de cette dernière à Sarah. Malheureusement, je n'ai pu obtenir que des bribes de conversation. Gaïa a été étranglée à cause de cette photo, qu’avait-elle découvert ? Qui tient tellement à ce que cette photo garde son secret. Le meurtrier est-il vraiment une femme ?) Après ce questionnement en pensée, Réginald s’assoupit. Il y eut une nuit, il y eut un matin, le jour fatidique était déjà présent. Réginald se réveilla en sursaut, se brossa les dents, prit une douche, se vêtit convenablement. Il arriva dans le salon et, à sa grande surprise, trouva Walter et Athéna déjà prêts. Ils n’attendent que l’heure de départ. Walter : « bonjour » Athéna : « bonjour » Réginald : « bonjour à vous. je vois que je suis en retard par rapport à vous » Walter : « nous attendons 9 heures » Réginald (consulte la pendule du salon) : « 7h30 ! Je serai à l’heure chez miss Perséphone. Je vous retrouverai là-bas » Réginald sort de la maison et se rend à la boutique de miss Perséphone. Quelques minutes plus tard, il arrive et frappe à la porte de la boutique, mais personne ne répond. Dans un silence assourdissant, la porte de la boutique s’ouvre, Perséphone se montre. Elle sort de sa boutique et referme la porte à clef. Elle essuie ses yeux irrigués par des larmes qui n’en finissent pas de couler. Réginald : « un problème, madame ? » Perséphone : « je me sens mal monsieur » Réginald : « pourquoi donc ? » Perséphone : « j’ai…vraiment… » Réginald : « vous avez une liaison avec le mari de madame Artémis, la nièce de dame Héra, je me trompe ? » Perséphone : « non ! Mais comment le savez-vous ? » Réginald : « disons que je vous ai vus dans la boutique lorsque j’y étais et il y a des choses qu’on n’a pas besoin de comprendre après beaucoup de temps » Perséphone : « vous êtes très perspicace. Je me rappelle de la journée d’hier, je la visualise chaque fois que je ferme les yeux » Réginald : « racontez-moi ce qui vous dérange » Perséphone : « aux environs de 18h, j’ai vu une femme qui se dirigeait vers la maison des Kingsley. Je le sais parce qu’à ce moment, j’attendais le mari d’Artémis non loin de là. J’ai tellement honte de ce que j’ai fait » Réginald : « vous avez au moins des scrupules. Je me demande si c’est le cas de cet époux volage » Pendant qu’ils parlaient encore, le téléphonee sonna. Perséphone s’empressa de rouvrir la porte, entra et décrocha le téléphone. Réginald la suit. Perséphone : « oui ? » Walter : « allô. Bonjour. Est-ce que Réginald est encore chez vous ? » Perséphone : « oui, vous voulez lui parler ? » Walter : « oui, s’il vous plaît » Perséphone : « d’accord, ne quittez pas » Elle donne le téléphone à Réginald. Réginald : « allô » Walter : « hey, Réginald. Nous sommes sur le point de partir, mais Athéna a insisté pour que son mari vienne vous chercher » Réginald : « ah ! Les femmes et leur inquiétude continue ! Bien, dans ce cas… » Walter : « je voulais également te dire que tu as oublié une photo d’une certaine Phibie quelque part devant la porte d’entrée » Réginald : « porte d’entrée ? Non. Mais s’il te plaît, conserve moi cette photo s’il te plaît » Walter : « d’accord » Réginald : « autre chose, je voudrais que tu demandes à Athéna si elle s’est rendue à la résidence des Kingsley hier soir » Walter : « ah bon ? Tu crois que c’est elle ? » Réginald : « contente-toi de lui demander, tu comprendras pourquoi à la salle d’audience » Walter : « très bien » Réginald raccroche. Perséphone est curieuse. Perséphone : « vous avez découvert qui est le coupable ? Vous pouvez me le dire ? » Réginald : « il est convenable que vous le sachiez en même temps que tout le monde. En y repensant, c’est vrai que vous êtes le témoin qui m’a permis de résoudre l’affaire » Perséphone : « moi ? Raison de plus pour me dire qui c’est » Réginald : « non, je ne le ferai pas. » A ce moment, Fabien klaxonne à l’extérieur de la boutique. Réginald et Perséphone se précipitent dehors et entrent dans sa voiture. L’heure de l’audience approche. Fabien : « il était temps ! Le juge est impatient de savoir ce qu’on apportera de nouveau à l’enquête. Les jurés sont prêts et ils sont assez mécontents qu’on les ai rappelés pour siéger à nouveau sur cette affaire » Réginald : « ils n’avaient pas condamné la bonne personne. Commissaire, j’ai une question » Fabien : « d’accord, je vous écoute » Réginald : « Phibie exerçait-elle un quelconque métier chez Cano ? » Fabien : « bien sûr, elle était la gouvernante dans la maison du couple » Réginald : « ces modes de vie de riche ! Lorsqu’il y a une gouvernante, cela suppose qu’il y a des enfants, n’est-ce pas ? » Fabien : « bien sûr. A partir de deux enfants, c’est possible pour un couple d’obtenir les services d’une gouvernante » Réginald : « et les enfants, que sont-ils devenus à la mort de l’épouse de monsieur Cano ? » Fabien : « ils ont été recueillis par sa famille » Réginald : « hm… avant que monsieur Cano se fasse exécuter pour le meurtre de sa femme, Phibie avait déjà quitté la Suisse, est-ce exact ? » Fabien : « oui, elle est partie avant bien sûr » Réginald : « et elle devait être enceinte de monsieur Cano à ce moment-là ? » Fabien : « oui » Réginald (sourit) : « drôle de secret que l’on cherche à garder à tous les prix » Fabien : « vous avez découvert quelque chose ? » Réginald : « j’ai fait mieux que cela, commissaire. Tout s’éclaire à présent »
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