un séjour qui commence sur des clous

2908 Words
Walter (regarde fixement Fabien) : « vous avez réussi votre coup ! A charge de revanche ! » Walter sort de la salle. Réginald commence à parler à la jeune femme. Réginald : « excusez-moi, je me présente… » Sarah : « Réginald Princeton. Je vous connais » Réginald : « ah d’accord… alors allons droit au but dans ce cas. Où étiez-vous avant de vous retrouver ici ? » Sarah : « j’étais avec mon mari, Walter. Et puis, j’ai perdu mon travail, j’ai voulu me reconstruire, c’est comme ça que je me suis retrouvée ici à l’Olympe. J’avais la possibilité de travailler et de rentrer pour vivre avec mon mari chaque week-end » Réginald : « quel métier faisiez-vous avant de venir ici ? » Sarah : « j’étais agent immobilier, les affaires marchaient plutôt bien » Réginald : « ah… et que s’est-il passé ? » Sarah : « suite à une affaire de fusion de sociétés, j’ai été congédiée pour une durée indéterminée. Mais vous savez, on a beau vous rassurer qu’on vous rappellera, il vaut mieux ne pas se leurrer. Ne trouvant plus de travail en métropole, je suis venue ici » Réginald : « hélas ! » Sarah : « comme vous dites, hélas ! » Réginald : « dites-moi, qu’avez-vous fait le jour où Héra est morte ? Racontez-moi cette journée-là » Sarah : « à quoi cela servirait-il ? Je suis condamnée » Réginald : « je peux vous assurer que non, car avec un nouvel élément, vous pourrez faire appel. Sur la base de celui-ci, votre procès peut être révisé et vous pouvez même être déclarée non coupable » Sarah : « c’est un rêve que vous me racontez ? » Réginald : « ce n’est pas mon habitude de m’engager dans une affaire douteuse, vous ne me connaissez pas. Alors, veuillez me répondre » Sarah regarde Réginald pendant quelques instants. Sarah : « peut-être dites-vous la vérité, mais je ne dispose d’aucun nouvel élément » Réginald : « c’est à partir de zéro qu’on atteint l’infini, répondez-moi » Sarah : « je ne vous connais pas, c’est vrai. Mais je vous suis reconnaissante d’essayer de me sortir de là » Réginald : « il est trop tôt pour ça. Racontez-moi ce qui s’est passé ce jour-là » Sarah : « Héra avait des habitudes plutôt faciles à retenir. Elle a déjeuné ce matin-là à 6h30, c’étaient des pâtes et du poisson fumé. Moi je suis sortie pour vérifier l’état de mes demandes d’emploi vers 7h et je suis rentrée à 9h. Je ne l’ai pas vue à la véranda alors j’ai conclu qu’elle devait faire la cuisine. En passant par le salon, je la vois couchée avec du sang sur la tête. Moi qui avais une faim de loup, j’ai immédiatement perdu tout appétit » Réginald (prend des notes) : « hm… ce sera tout pour le moment » Réginald se lève et se dirige vers l’extérieur de la salle. Fabien le suit et les deux rejoignent Walter. Walter : « la situation se présente comment ? » Réginald : « je ne sais pas » Walter : « elle est innocente n’est-ce pas ? » Réginald : « c’est trop tôt pour l’affirmer » Walter : « quoi ? Vous insinuez que ma femme est peut-être une meurtrière ? » Réginald garde le silence et sort du bâtiment. Fabien (en suivant Réginald) : « voilà pourquoi je voulais que ce soit lui seul qui gère cette affaire. Vous êtes encombrant, Walter » Walter : « ah ! Vous, fermez-la » Fabien ramène ses deux hôtes à Olympe, chez Athéna. Une fois arrivés, Réginald propose à Fabien de l’emmener chez Héra. Fabien accepte mais à la condition que Walter ne vienne pas avec eux. Voyant qu’il est quelque peu indésirable, Walter entre dans le domicile d’Athéna et décide de ne pas venir avec eux. C’est ainsi Fabien et Réginald se rendent à la résidence de feue Héra ; une maison bien modeste, une porte d’entrée en bois, un fer à charbon, un séchoir artisanal… tout dans cette maison rappelait le mode de vie des années 60. Alors que les deux hommes sont en pleine investigation dans la maison, une jeune femme armée d’un pic se montre. ??? : « Eh bien, ne vous gênez surtout pas, faites comme chez vous » Réginald (à Fabien) : « vous ne m’avez pas dit que la maison était encore occupée » Fabien : « non, je n’en savais rien. Je vous présente Aphrodite. C’est une voisine des environs. J’imagine qu’elle a emménagé ici il y a quelques jours » Aphrodite : « hier, pour être précise » Réginald : « d’accord. Enchanté, madame. je suis Réginald Princeton et je cherche de nouveaux éléments sur l’affaire du meurtrier de la regrettée Héra » Aphrodite : « l’innocence de Sarah a été prouvée » Réginald : « c’est ce nouvel élément que nous cherchons qui nous permettra de l’innocenter, à considérer que ledit élément existe bel et bien » Aphrodite : « cette femme est sans nul doute la femme la plus honnête de cette ville, je la considérais comme une amie » Réginald : « il y a quelqu’un qui serait ravi d’entendre cela, madame. Est-ce que Sarah vous parlait souvent de la femme chez qui elle vivait ? » Aphrodite : « c’est chez moi…enfin, dans mon ancienne maison que Sarah venait souvent déjeuner, elle n’aimait pas vraiment les pâtes, menu principal d’Héra » Réginald : « est-ce que par hasard, elle vous parlait des habitudes de cette femme ? Comme par exemple le lieu où elle gardait ses sous… » Aphrodite : « Sarah me confiait beaucoup de choses, y compris cela aussi. Héra gardait toujours son argent sous un carreau du sol de sa chambre. Disons que la banque ne représentait pas vraiment un avantage à ses yeux » Réginald : « si Sarah savait cela, elle aurait donc pu y avoir accès facilement n’est-ce pas ? » Aphrodite : « oui, bien sûr. Mais je ne la crois pas capable de faire une chose pareille, et vous ? » Réginald (se dirige vers la sortie avec Fabien) : « je dois y aller, merci beaucoup pour votre coopération. La vraie question est la suivante : si Sarah n’a pas tué Héra, qui l’a fait ? » Pendant ce temps, Walter aide Athéna à la cuisine. La jeune femme apprécie beaucoup l’initiative de son invité. Athéna : « votre aide m’est très précieuse, vous savez. Avant votre arrivée, je recevais Héra en tant que femme de ménage trois fois par semaine » Walter : « elle travaillait à mi-temps ? » Athéna : « en fait, elle travaillait dans plusieurs maisons. Cela lui permettait d’avoir plus d’argent. Elle était très ponctuelle et elle nettoyait vraiment très bien » Walter : « et où se rendait-elle encore ? » Athéna : « les maisons dans lesquelles vivent les couples qui travaillent, bien sûr » Walter : « mais vous… » Athéna : « détrompez-vous, je ne vis pas seule. Mon mari travaille et rentre tous les deux jours. Il sera là ce soir. Vous aurez le plaisir de faire sa connaissance » Walter : « d’accord… donc vous aussi, vous sortez pour travailler ? » Athéna : « je sortais, mais maintenant je reste ici pour recevoir des IP » Walter : « quoi ? » Athéna : « des gens comme vous. Des invités payants (IP). C’est Fabien qui a payé votre séjour » Walter : « d’accord, je comprends maintenant » De leur côté, Fabien et Réginald se rendent dans une maison dans laquelle travaillait Héra. A peine arrivés, les deux hommes rencontrent une jeune femme sortant de la maison avec un homme, ils parviennent même à entendre quelques bribes de conversation. Femme : « au-revoir et merci beaucoup docteur » Docteur : « bonne journée madame. N’oubliez pas, deux comprimés le matin et deux le soir. Cette grippe vous passera » Réginald et Fabien laissent passer le monsieur, ce dernier un peu curieux se retourne pour les regarder et, il continue son chemin. Réginald : « bonjour madame » Fabien : « bonjour » Femme : « bonjour. Il y a un problème ? » Réginald : « je m’appelle Réginald Princeton. J’enquête sur le meurtre d'Héra » Fabien (à Réginald) : « c’est Artémis, la nièce d’Héra » Les trois individus entrent dans la maison. Réginald et Fabien constatent l’état quelque peu délabré de la maison. Artémis, après avoir éternué trois fois, se met à parler plus ou moins abondamment. Artémis : « j’avais dit à ma tantine qu’il n’était pas prudent d’abriter sous son toit une inconnue qui vient de la métropole. Mais elle était trop gentille pour m’écouter. Maintenant, regardez où mène ce genre de gentillesse. Tuée dans son salon, une bonne partie de son argent retrouvée sous un vulgaire caillou, dans la cour. Cette Sarah n’a que ce qu’elle mérite finalement. Ma tante avait 64 ans, son mari est mort d’une tuberculose extra pulmonaire il y a quelques années. Vu que mon oncle travaillait et elle non, c’est comme cela qu’elle devint une femme de ménage. Il y a beaucoup de fonctionnaires dans le coin, alors ils n’ont pas assez de temps pour prendre soin de leur maison et ma tante n’avait que cela à faire. Vous comprenez ? » Réginald : « certainement... mais, votre tante était-elle ici depuis longtemps ? » Artémis : « oui, elle a toujours habité l’Olympe » Réginald : « et vous-même ? » Artémis : « c’est une chance de pouvoir être ici, il y a moins de pollution, plus d’air frais et de tranquillité aussi » Réginald : « pourquoi ne vivez-vous pas chez votre tante maintenant ? » Artémis : « je n’en ai pas envie. A vrai dire, c’est complètement hors de question » Réginald : « qu’aimait faire votre tante ? » Artémis (souriante) : « c’était plutôt une femme banale, vous savez. Entre le tricot, du nettoyage et … la lecture de son journal du lundi. C’était même son activité favorite, son journal du lundi » Pendant qu’ils discutent, un homme entre dans la maison. Il regarde les deux hommes d’une curieuse façon puis observe sa femme avant d’ouvrir la bouche. ??? : « Artémis, qui est ce type ? » Artémis : « je te présente Réginald Princeton. Monsieur, je vous présente mon mari » ??? (Regarde fixement l’avocat) : « et que venez-vous faire chez moi ? » Réginald : « je suis là pour une enquête complémentaire sur la mort d’Héra » ??? : « Vous vous faites accompagner par le commissaire, j’imagine que vous êtes recommandé. Une enquête complémentaire. Mais est-ce vraiment nécessaire… je me le demande » Réginald : « toute information supplémentaire sera utile » ??? : « Mais j’ai déjà dit à ce commissaire, on était à la fête de l’Olympe qui a lieu une fois par an. Elle a eu lieu en matinée et s’est terminée à midi, n’est-ce pas chérie ? » Artémis : « oh ! Moi je ne sors jamais, tu ne me le permets pas » Déjoué par sa femme, le mari s’en va après avoir reçu la recommandation des mains de Fabien. Quelques minutes plus tard, Réginald et Fabien sortent du domicile d’Artémis. Fabien : « son mari est vraiment bizarre » Réginald : « il doit être jaloux, quelqu’un de très jaloux. Au fait, comment s’appelle-t-il ? » Fabien : « Apollon » Réginald : « drôle de prénom » Fabien : « c’est sûr. Je dois retourner au poste. Que comptez-vous faire maintenant ? » Réginald : « je dois m’acheter quelques petits trucs. Y aurait-il une boutique dans le coin ? » Fabien : « bien entendu, la boutique de Miss Perséphone. C’est à deux rues d’ici » Réginald : « d’accord. Merci beaucoup commissaire. Au revoir » Fabien démarre sa voiture et se met en route pour le poste de police tandis que Réginald continue son chemin à pied. Il finit par trouver ladite boutique, il entre et commence la conversation avec Miss Perséphone. Réginald : « bonjour madame » Perséphone : « bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous ? » Réginald : « pourriez-vous me vendre ce que vous avez de mieux pour communiquer avec la métropole ? » Perséphone : « il y a le téléphone fixe à 2 dollars la minute, des papiers et des enveloppes timbrées si vous souhaitez plutôt passer par la poste » Réginald : « la poste ? Ah, d’accord ! Le coursier fait office de facteur aussi » Perséphone : « d’où venez-vous exactement ? » Réginald : « des Etats-Unis » Perséphone : « je vois… le lieu des grandes métropoles. Ici, on n’est pas très avancé dans la technologie mais c’est mieux que de ne rien avoir du tout. Pour quelle raison êtes-vous là ? » Réginald : « le meurtre d’Héra » Perséphone : « ah ! D’accord. Un nouvel élément ? Parce que c’était quand même un sacré fait divers » Réginald : « pas encore. Mais dites-moi, vous la connaissiez bien ? » Perséphone : « il nous arrivait de discuter de temps en temps. Désirez-vous autre chose ? » Réginald : « une boîte de cacahuètes s’il vous plaît. Connaissez-vous également sa nièce, Artémis ? » Perséphone : « bien sûr. Olympe est comme un village, on se connait presque tous ici » Réginald : « les rapports tante/nièce étaient-ils conviviaux d’après vous ? » Perséphone : « c’est un euphémisme de dire cela, Héra adorait sa nièce » Réginald : « qu’en est-il de son mari ? » Perséphone : « Apollon ? Il avait une bonne attitude face à Héra, du moins, c’est ce que je voyais » Pendant que Réginald faisait ses achats, Walter et Athéna ont, quant à eux, terminé de faire la cuisine. Athéna dresse la table et sert, ensuite ils mangent tous les deux. Réginald sortait de la boutique lorsqu’il aperçoit une femme y entrer. Une chevelure rousse, elle portait des lunettes de soleil et un chapeau, une robe richement décorée, une écharpe autour du cou et des chaussures à talon haut. Réginald observe la jeune femme pendant qu’elle entre, il évite cependant de se faire remarquer et prend la route qui va chez Athéna. Chemin faisant, il se fait rattraper par Fabien. Celui-ci a d’autres projets pour lui. Fabien : « hey, Réginald. Où allez-vous ? » Réginald : « je rentre au domicile d’Athéna » Fabien (ouvre la portière de sa voiture) : « venez avec moi, j’ai un artiste à vous présenter. C’est un véritable acteur, il est également écrivain et il sait joindre les deux aptitudes dont il dispose » Réginald (entre dans la voiture de Fabien) : « si vous le dites » Les deux hommes mirent une trentaine de minutes sur la route et arrivèrent enfin à la salle de cinéma. A peine arrivé, Réginald remarque une foule indescriptible qui demande un autographe à un jeune homme, la trentaine révolue, cheveux noirs bien coiffés, vêtu d’un costume trois pièces et d’une cravate. Il se dirige vers sa voiture, son chauffeur l’attend. Mais il y a également une autre personne à l’intérieur, une femme âgée, peut-être est-ce sa mère… Réginald observe attentivement la brève discussion entre le jeune homme et la vieille femme. Il a carrément l’attitude d’un fils envers sa mère. Fabien, qui observe Réginald, décide de lui donner l’identité du monsieur. Fabien : « lui, c’est notre homme. Celui dont je vous ai parlé tout à l’heure, il s’appelle Arès Kingsley. C’est le fils adoptif de la vieille femme que vous voyez là, Gaïa Kingsley. C’est une riche femme, elle a commencé par financer le projet cinématographique de son fils jusqu’à ce qu’il puisse se débrouiller tout seul » Réginald : « quelle délicate attention de la part d’un enfant ! C’est à peine s’il ne se met pas à genoux pour lui b****r les mains » Fabien : « ils sont très proches, vous savez » Arès entre la voiture, puis le chauffeur démarre et s’éloigne de la foule. Gaïa remarque la voiture du commissaire lorsque la sienne se retrouve juste à côté et ordonne au chauffeur de s’arrêter. Puis, elle sort et se tient près de la portière, son fils la rejoint. Fabien et Réginald sortent également de leur véhicule et les rejoignent à leur tour. Gaïa : « commissaire, nous sommes désolés. Accusons-nous beaucoup de retard ? » Fabien : « non, non, madame Kingsley. Je passais juste par-là » Gaïa (tend la main à Réginald) : « je suppose qu’il s’agissait d’avoir un entretien avec vous, n’est-il pas ? » Réginald (répond à la main tendue de Gaïa) : « en effet, je me présente, Réginald Princeton. Je suis avocat et je suis là pour une enquête complémentaire concernant le meurtre d’Héra » Gaïa et son fils adoptif se regardent brièvement. Arès : « l’affaire a été classée, il me semble ? » Fabien : « pas complètement. Il est possible que le véritable assassin soit toujours en cavale. Alors, pour éviter tout malentendu, j’ai mis ce monsieur sur le coup afin qu’il puisse confirmer ou infirmer cette condamnation » Gaïa : « dans ce cas, nous vous écoutons, Réginald »
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