Chapitre2 :
Herman était assis dans son bureau, le sourire aux lèvres, le regard plongé dans un quotidien locale avec en première de couverture une photo de lui au bras d’une jeune chanteuse qui fait sensation.
Situé au septième niveau d’un immeuble appartenant à la famille et portant à son sommet un cube qui tournait et affichait sur chacun de ses côté le nom ”ANAN ” ou le slogan du groupe “notre vision c’est l’excellence ” ; Son bureau était grand avec une baie vitrée qui lui donnait une vue splendide sur le centre ville. Il avait toujours les yeux dans le journal Quand sa secrétaire entra après avoir frappé deux fois à la porte et annonça :
- Mr ANAN votre père
- D’accord merci Liza
Avant même qu’il ait eu le temps de se redresser George ANAN était déjà entré
- Bonjour PAPA. Dit-il en se levant et en essayant en même temps de ranger le journal
- Pas la peine fils, je l’ai déjà reçu. Lança George parlant du journal. Il fit le tour de la pièce, s’arrêta sur la baie vitrée apprécia la vue et revint se mettre sur le canapé en face du bureau de son fils et s’assit. Pendant tout se temps Herman cherchait dans sa tête comment se tirer de cette situation.
- Huh huh…Herman se racla la gorge avant de. Poursuivre.
- Tu sais PAPA au final c’est de la bonne publicité. Shanon est une artiste très aimée et un peu de publicité ne fera aucun mal à nos affaires. Elle m’a même confié être à la recherche d’un espace pour un de ses shootings et je lui ai proposé de faire un tour dans un de nos hôtels. C’est. .. Son père l'interrompit..
- Et la fille de la semaine dernière, et celle de la semaine d’avant ?
Herman ne trouva pas quoi répondre et quand il voulut ouvrir la bouche, son père lui fit signe de la main de se taire.
- Fils mon père et moi nous sommes énormément sacrifié pour que cette entreprise ait la renommée qu’elle a aujourd’hui et en trente ans à la tête de cette entreprise je n’ai jamais, je dis bien jamais fait la une des journaux à scandale. Le nom ANAN n’a jamais été associé à des titres comme “le roi de la jet set ”, “ la nouvelle conquête de l’héritier ANAN ”. Et je te promets que je ferais tout pour que nous gardions cette image de marque et de prestige.
- PAPA je suis jeune, j’ai vingt sept ans, mon travail je le fais plus que bien et je dirais même qu’il est à la limite irréprochable. Je ne vois donc pas en quoi ma vie privée, mes fréquentations doivent faire l’objet d’un de tes sermons.
- Ta vie et tes fréquentations ne sont plus privées dès l’instant où elles sont en première page des journaux. Et aussi longtemps que ta réputation d’homme à femme entachera l’image de mon entreprise tu auras droit à un de mes sermons.
- PAPA je n’ai jamais rien fait et je ne ferai jamais rien qui pourrait détruire cette entreprise.
- On verra bien, continues comme ça et ça ne saurait tarder mais ne t’inquiète pas je ne laisserai jamais une telle chose arriver.
Monsieur ANAN qui était assis sur le fauteuil se leva pour sortir, mais arrivé devant la porte il se retourna et lança à son fils
- ta mère t’attend demain pour le dîner.
- D’accord PAPA. Je serais là.
Monsieur ANAN sortit. Dès que son père sortit Herman se laissa tomber sur sa chaise. Le garçon rebelle et un peu fou avait un très grand respect pour son père parce qu’il savait que son père était un homme de parole et le discours qu’il venait de lui tenir, il ne l’avait jamais fait avant. Il sentait que son père avait une idée derrière la tête mais quoi donc ? Il fut tiré de ses pensées par la sonnerie de son téléphone, c’était Jordan son meilleur ami.
- Allô mec
- Salut Jo ! Comment tu vas ?
- Super bien… gars j’ai la dalle on s’éclipse dans le resto de Alma ?
- La fille super coincée là dit-il en rigolant
- Hey C’est la meilleure amie de Paule donc un peu de respect et ce n’est pas parce qu’elle a rejeté tes avances que tu vas la traiter de coincer monsieur
- Rejeter mes avances, mec je rigolais si je la voulais je l’aurais eu depuis, toi-même tu connais ma force de frappe.
- C’est ça même… pardon moi j’ai la dalle, tu dis quoi alors ?
- On se retrouve en bas dans ce cas.
- OK à tout à l’heure .
Jordan était le meilleur ami de Herman et lui aussi était employé du groupe ANAN. Ils étaient amis depuis leur tendre enfance. Leurs parents étant déjà des amis et aussi des partenaires d’affaire Herman et Jordan ont grandit ensemble et sont à leur tour devenus les meilleurs amis.
Le groupe ANAN est une entreprise à la base familiale mais qui à travers les bons partenariats a pu se hisser au rang de multinationale. Ils compte à son actif douze hôtels à travers le continent dont sept au Cameroun. Le groupe ANAN c’est aussi des agences de location de voiture, et quelques investissements dans le domaine de l’agriculture en Afrique de l’ouest.
Les garçons se sont retrouvés en bas comme convenu, puis à bord du porche de Herman ils ont pris la route du restaurant où travaillait Alma. Ils aimaient bien venir là parce que c’était un endroit plutôt calme et discret et la nourriture y étais plutôt bonne.
- Bonjour messieurs ! Leur lança Alma avec un grand sourire
- Bonjour Alma ! Comment tu vas ? Répondit Jordan
- Bonjour Alma ! lança à son tour Herman
- Je vais très bien Herman… Je vous donne la même chose que d’habitude ?
- Pour moi oui …répondit Jordan
- Poulet pané, fritte de pomme, mayonnaise et milkshake… répondit Jordan
- D’accord et pour l’autre monsieur ce sera ? Lança Alma à l’attention de Herman
- Je vais prendre une tasse de thé. Répondit Herman
- Ce sera tout ? Demanda Alma
- Oui ce sera tout
- OK. Je vous reviens tout de suite.
Jordan n’arrêtait pas de sourire en les observant
- Toi qu’est ce qui t’amuse ?
- Gars tu vas juste prendre une tasse de thé
- Laisse moi… je ne supporte pas les airs de grandeurs de cette fille
- De quoi tu parles Herman ? Ce que tu ne supporte pas c’est qu’elle ne succombe pas à tes charmes.
- Cette fille ne m’intéresse pas et ne m’a jamais intéressé
- Si tu le dis
- Je suis sérieux mec
- Je te crois mais tu devrais quand même mangé, la journée sera longue. Dit Jordan en rigolant
- Moi je ne vois même pas ce qui te fais rigoler
- Ha ha ha ha tu ne peux même pas voir… .
Quelques heures plus tard, dans la somptueuse demeure des ANAN le dîner se préparait. Pendant que les domestiques mettaient la table, la famille était assise sur la terrasse entrain de discuter. Joan le cousin de Herman, sa femme et leur fille Zara âgée de six ans étaient également de la partie. Joan avait été élevé par son oncle George après le décès de son père, il était considéré par George comme son deuxième fils. Joan était très travailleur, contrairement à Herman il était un homme calme, le fils modèle. Les deux garçons ont grandit étant toujours en compétition l’un avec l’autre, ce qui rendait les relations entre eux très tendues. Quelques années plus tôt alors qu’ils venaient d’obtenir leur baccalauréat, Joan plutôt brillant, réussi à obtenir une bourse de deux ans dans une université française et devait alors sortir du pays. Et Herman lui avait passé son temps à faire la fête et quand il a appris que son cousin avait obtenu une bourse pour la France, il alla voir son père pour lui dire qu’il aimerait lui aussi poursuivre ses études à l’étranger et la réponse de son père fut un non catégorique. Herman essaya avec l’aide de sa mère de convaincre son père mais en vain. Ce qui ne fit que renforcer la compétition entre les deux garçons. Herman avait l’impression que son père avait toujours préféré Joan à lui, c’est pourquoi étant resté au pays il avait décidé de se concentrer sur ses études et à se faire une place dans l’entreprise familiale et ses résultats étaient plutôt apprécier par ses collaborateurs et aussi par son père. Mais Herman aimait beaucoup s’amuser et être sous le feu des projecteurs, ce qui inquiétait un peu son père. Maintenant qu’il était venu pour George le temps de céder sa place de PDG du groupe ANAN à la nouvelle génération, tous les regards sr portaient sur Herman mais sa réputation de coureur et de fêtard ne plaidait pas en sa faveur.
Et ce soir encore, il est déjà 20h et aucune trace de Herman. La nuit était belle, le ciel était resplendissant d’étoile, les domestiques avaient mis la table dans le jardin conformément aux instructions de Annah la mère de Herman.
- Madame le dîner est prêt. Annonça une des domestiques
- Merci Martha. Répondit celle-ci
- Je crois que pour être patient nous l’avons été. Allez tout le monde à table. Déclara George.
- Mais grand père, je croyais qu’on allait attendre tonton Herman. Demanda Zara
- Ma chérie ton oncle ne pourra pas être là ce soir…
Pendant qu’il parlait encore Zara aperçu son oncle et abandonna la main de son père qui essayait de la rassurer et couru se jeter dans les bras de son oncle.
- Tonton Herman, je savais que tu serais là
- La plus belle de toutes les petites fleurs, comment tu vas ? Demanda Herman en la portant dans ses bras
- Je vais bien et encore plus parce que tu es là
- Coool
Le reste de la troupe les observaient en souriant. Herman avait une relation particulière avec sa nièce. Il aimait comme sa propre fille et quand on les voit jouer ensemble on a l’impression qie lui aussi redeviens un enfant.
- Le dîner va se refroidir. Lança Annah
- Allez on va manger un peu ? Demanda Herman à Zara
- Oui tonton, moi j’ai trop trop faim.
Il lui sourit et la porta jusqu’à la table. Le dîner se déroula dans un silence insoutenable. Annah décida de le briser et demanda à son fils
- Alors comment tu vas mon chéri ?
- Je vais bien maman et toi ?
- Je vais bien, mais tu me manques terriblement.
- Toi aussi tu m’as manqué maman. Dit-il en lui donnant un b****r sur la main.
- Regarde toi, tu n’as pas l’air en forme, tu travailles trop, pourquoi ne reviens tu pas à la maison pour que je puisse m’occuper de toi. La maison est grande et tellement vide sans toi.
- Maman je vais très bien
- Chérie ton fils passent son temps à traîner dans les soirée, à aller de conquête en conquête. Comment veut tu qu’il aille bien, ou qu’il ait bonne mine ? Lança George.
Un long silence envahit toute la table, on entendait plus que le bruit des couvert.
- Maman je peux sortir de table ? J’ai plus faim.
- Mais ma chérie tu n’as même pas terminé ton assiette. Répondit sa mère.
- Mais maman je n’en veux plus.
- Je vais me retirer également . Annonça Herman
- Mais mon chérie tu n’as presque rien mangé. S’inquiéta Annah
- Ça va aller maman, j’avais déjà mangé. Répondit Herman.
- Viens Zara on va faire un petit tour.
- Cooooool répondit Zara toute joyeuse.
- Bon appétit à Vous ! Lança Herman avant de se lever.
-
Herman pris sa nièce et alla faire un tour dans le jardin. Dès qu’il quitta la table
Annah : George, c’était vraiment nécessaire ?
George : Qu’est ce que j’ai fait d’autre en dehors de dire la vérité.
Joan : Tonton, tata Annah a raison tu devrais être un peu moins dur envers Herman.
George : Ce jeune homme ne veut pas grandir et moi je ne peut plus le supporter.
Annah : George chacun va à son rythme, Herman va changé de vie quand il en aura envie, et toi-même tu sais combien est têtue ton fils. Plus tu lui mets la pression, plus il te résistera et voudra te prouver qu’il a tord..
George : Donc d’après toi je devrais dire à mes investisseurs, et mes partenaires que celui qui est pressenti à être le futur PDG du groupe n’est pas encore prêt à se responsabiliser et à donner une meilleure image à notre groupe ? Annah je ne céderai pas aux caprices de ton fils pour cette fois. Il fera comme je l’ai décidé ou il devra renoncer à la direction du groupe.
Voyant que personne n’avait plus beaucoup d’appétit sur cette table, Annah fit signe à la domestique de leur apporter le dessert. De l’autre côté Zara et son oncle n’arrêtait pas de courir dans tous les sens, on aurait dit deux gamins sous le regard observateur des adultes. Herman aimait beaucoup sa nièce et quand il jouait avec elle il était une toute autre personne, le garçon rebelle fondait dans l’innocence .
Laetitia : ils ont l’air de vraiment beaucoup s’amuser .( l’épouse de Joan).
Annah : Oui quand il est avec la petite, il devient un tout autre homme.
George : c’est pourquoi je t’ai dit qu’il est temps qu’on lui trouve une femme si il n’est pas capable d’en trouver une lui-même. S’occuper d’une autre personne que lui, l’obligera à devenir un homme.
Joan : Je suis du même avis que toi
Laetitia : je crois également que Herman ferait un très bon père et un très bon mari aussi.
Annah : je suis d’accord avec vous mais comment allons nous faire pour qu’il accepte devez marier si il n’en a pas envie ?
George : Chérie nous sommes c’est parents et c’est à nous de faire les meilleurs choix pour lui si il ne veut pas grandir. Vu qu’il a décidé de demeurer un enfant, nous ses parents nous choisirons pour lui. Et de toutes les façons je ne lui laisse pas d’autres choix.
Ils étaient entrain de discuter quand Herman se rapprocha avec sa nièce.
Annah : vous êtes bien amusés on dirait.
Zara : oui mémé et maintenant je suis fatiguée.
Herman : on va laisser les adultes entre eux et on va filer à la douche avant de se mettre au lit.