Le Père De Ma Meilleure Amie

- par quelle matière commencez-vous aujourd'hui ? Lassé d'attendre ma réponse, mon père me lança un regard noir dans le rétroviseur, il ralentit en passant devant le marché. Des vendeurs ambulants avaient envahis la chaussée. Il mit son clignotant pour attraper la bretelle d'autoroute qui permettait de s'extraire du marché pour le lycée D'AKWA-NORD de BONAMOUSSADI. Les yeux rivés sur mon cahier de chimie , je fis mine de n'avoir rien entendu. La dernière chose dont j'avais envie était de discuter avec mon géniteur. -c'est à toi que je m'adresse ! as-tu les oreilles dans tes poches ? S'écria-t-il. Je ne pouvais plus feindre de n'avoir rien entendu -on commence par l'épreuve de chimie - Tu avais donc entendu ma question ?? Vous manquez vraiment d'éducation et ça c'est la faute à votre mère. Il s'arrêta net devant le portail du lycée. -Allez dégage de ma voiture ! "Ce n'est même pas ta voiture d'abord le vieux" chuchotai-je. Je claquai la portière derrière moi et m'engouffrai dans la foule d'élèves présent devant le lycée. D'aussi longtemps que je m'en souvienne les relations avec mon géniteur ont toujours été conflictuelles. Il a toujours été très autoritaire et v*****t, en aucun moment il n'a montré un quelconque once d'affection envers ma mère, mes frères et moi. Je le hais! et je n'ai aucune honte et aucun remord à le dire. Ça faisait longtemps déjà que j'avai cessé de l'appeler "papa" ; rien que d'y penser ça me retournait l'estomac, je ne le considèrais plus comme tel. Je précise qu'il est marié à ma mère depuis plus de vingt-ans, je suis née trois ans après leur mariage. Depuis ma tendre enfance il a des crises de colère incroyable pour un rien, pendant ses crises de colère très souvent injustifiées; il insulte, il menace, il nous bat. C'est maman qui prend le plus de coup, elle s'interpose toujours entre lui et nous. Un jour où il n'appréciait pas le plat de "koki" avec la patate qu'il avait pourtant l'habitude de manger, il prit le plat cassable où était l'objet de sa colère et le lança à mon petit frère de six ans à l'époque qui avait fait la table , ma mère s'interposa et pris le plat en pleine face. Les coups pleuvaient tous les jours, ma mère les ençaissaient sans broncher, elle ne s'était jamais plainte et n'était jamais partit; ma tante l'avait suppliée en pleurs sans succès : -il va finir par te tuer! lui disait-elle. Tu es ma seule sœur qu'est-ce que je vais devenir si tu meurs ? -Ne t'inquiète pas Hélène Il connaît quand s'arrêter ! En plus mes enfants ont besoin de leur père. Où voudrais-tu que j'aille avec trois enfants ? Ma tante n'insista plus. Ajouté aux violences conjugales mon géniteur était un infidèle invétéré. Nous étions la risée du quartier car ce monsieur sortait avec toutes nos voisines,il se cachait au début, mais vu le mutisme de ma mère qui faisait comme si elle ne voyait rien, il ne le faisait plus , il était sans gêne,il changeait les femmes comme on change des chemises : voisines,prostitués, et même les femmes de ses collègues toutes y passaient ; pour lui tant que tu porte un jupe tu es une potentielle conquête. En tant que DRH d'une société de jus naturel il se croyait tout permis, les femmes de ses collègues étaient devenues les siennes . Il les emmenait à la maison et couchait avec elles sur le lit conjugal, tandis que ma mère dormait au salon sur le canapé. ses collègues sonnaient à notre porte pour nous menacer, ils nous demandaient de dire à notre père de laisser leurs femmes et traitaient ma mère de "sous-femme", de femme incapable de tenir son foyer. Malgré tout cela ma mère n'a eue de cesse de prier pour lui et de jouer son rôle d'épouse. Avec l'argent du pain viande qu'elle vendait à Tradex ndokotti elle préparait pour nous chaque soir , mon géniteur ne rationnait pas et ne payait aucune facture par contre il entretenait toutes ses maîtresses. Ma mère, la pauvre femme vit son équilibre mental chaviré le jour où il s'enfuya pour la France avec chanceline sa cousine. Celle-là même qui était notre marraine, mon géniteur avait raflé le peu d'économies que ma mère avait faite; il avait pris un prêt bancaire astronomique pour son voyage sur son dos; cet homme avait laissé sa famille et son boulot pour s'enfuir avec sa maîtresse. Le scélérat. ..........................# AK #.................................. ❤️❤️ Ma mère en plus du choc de son départ croulait sous d'énormes dettes. On changea de maison car incapable de continué de payer le loyer de l'ancienne , et nous prîmes un studio au quartier PK5. Elle s'est reconstruite petit à petit grâce à ma tante qui l'épaulait financièrement et moralement; sa soeur lui avait fait promettre sur la tête de leur défunt parents de ne plus jamais retourner avec la crapule qui était son mari si jamais il lui prenait l'envie de revenir vers elle ; ce jour ma mère accepta, elles le maudirent toutes les deux , en remerciaient le seigneur de l'avoir sortie de nos vies. Ma mère décida de tourner la page ; elle reprenait des couleurs, on passait beaucoup de temps ensemble à bavarder et à rire, il y'avait à la maison une harmonie que je n'avais jamais connue auparavant, je voyais ma mère rire à gorge déployée, chantonner en faisant le ménage. jouer avec mes petits frères nous qui avions l'habitude quand mon père était là de chuchoter pour se dire quelque chose ; on devait faire très attention pour ne pas parler fort. Pour moi ce fût les années les plus belles de ma vie bien qu'on ne mangeait pas à notre faim tous les jours,être ensemble et surtout heureux était le plus important. Au bout de deux ans mon géniteur refit surface dans nos vies , sans aucune explication et ma mère lui réouvrit les bras sans condition,toujours aux petits soins pour lui, j'en étais anéantis. L'enfer reprenait. - Olivia ! Une voix féminine me tira de ma rêverie, je me tournais et découvrit Rose ma meilleure amie. Je repris tout de suite des couleurs. -héé...Bonjour ma co'o! Dis-je d'un ton enjoué -Bonjour tu as bien révisé ? -mama ou même ?? J'ai passé toute la nuit à masser ma mère !mon géniteur la encore battu! -Ekiieh encore ?? - laisse ma co'o...et toi t'as bien révisé ? -oui un peu ! Ma meilleure amie n'était pas très intelligente à l'école malgré tous ses répétiteurs, elle appréhendait beaucoup ces examens de fin d'année. Après quelques minutes passées à s'échanger des banalités, la sonnerie retentit et chacune de nous regagna sa salle respective. Les épreuves du baccalauréat blanc s'étendaient sur trois jours je n'avais aucun mal à traiter les différentes épreuves malgré le fait qu'à la maison je ne pouvais pas réviser à cause des cris de mon géniteur. Quelques jours plus tard les résultats furent affichés aux babillard du lycée ; comme je l'avais pressenti mes notes étaient bien en-dessus de la moyenne, je fus classé deuxième de toutes les classes de terminales. Je trouvais le nom de Rose tout en bas de la liste, elle devait être effondré ai-je pensé. Ne l'apercevant pas dans la masse d'élèves attroupées devant le barbillard, je la cherchai dans tous les coins et recoins du lycée et ne la trouvais nul part. Je décidai donc de me rendre chez elle. Je la retrouvais chez elle dans sa chambre en pleurs. - je vais échouer ! Ça ne vaut pas la peine de continuer à étudier dit-elle - ma puce ne dit pas ça ! Rien n'est encore joué il reste quatre semaines avant le bacc -Ah! Je suis découragé avec tous les répétiteurs que j'ai ça ne donne aucun résultat! -Écoute durant les quatre semaines qui reste on va faire un stage bloqué, on va étudier H24! après que tes répétiteurs soit partis, je viendrai et on continuera d'étudier ça va marcher. - j'espère.... Dit elle tout doucement -tu n'a pas confiance la go? J'étais à mille lieux d'imaginer que ce marché conclut entre ma meilleure amie et moi devait bouleverser toute ma vie. AK.