Un b****r sous la pluie

Le retour

Chapitre 13 : Le retour

Après trois mois de séparation, Ryan revint enfin à New York. Il avait passé des semaines à voyager, à prendre des photos, à vivre de nouvelles expériences. Mais à chaque endroit qu’il avait visité, pendant chaque scène qu’il avait capturé, il avakt pensé à Élena. La distance, bien qu’éprouvante, lui avait permis de comprendre la profondeur de ce qu’ils avaient partagé.

Il rentra avec une série de photos qu’il considérait comme les plus significatives de sa carrière, mais il savait que son plus grand retour serait celui qu’il ferait vers elle.

Il se présenta à leur appartement, une grande boîte en carton dans les mains. Élena n’était pas à la maison, mais il savait qu’elle reviendrait bientôt. Il attendit patiemment, ses pensées tourbillonnant.

Il avait aussi ramené son portrait et lui trouva une place sur un des murs du vaste salon, juste au dessus de la cheminée. C'était le seul mur nu de l'appartement et il l'avait laissé ainsi exprès afin qu'un jour il puisse accueillir son plus beau chef d'œuvre. Aujourd'hui c'était chose faite.

– Tu veux mon avis ?

– Non maman, râla Élena en ajoutant du sucre à son café.

Sa mère avait débarqué à son lieu de travail sous prétexte qu'elle lui manquait. Face au traits épuisés de sa fille, elle avait fait le lien avec ce Ryan Amstrong qu'elle n'avait toujours pas officiellement rencontré.

— Je vais quand-même te la donner.

Élena roula des yeux en sachant pertinemment bien qu'elle n'allait pas apprécier la suite.

Elle congédia sa secrétaire après que celle-ci ait déposé une tasse devant Sara également.

– Tu peux y aller Liz.

"Bonne chance" lui souffla gentiment cette dernière qui connaissait bien le tempérament de la mère de sa sympathique chef. Cette dernière lui répondit avec un regard qui voulait dire "j'en aurai bien besoin".

– Cet homme se joue sûrement de toi.

– Ryan n'est pas comme ça.

– S'il t'aimait vraiment il ne serait pas parti. Regarde l'état dans lequel tu es !

– C'est moi même qui lui ai donné l'autorisation de partir. Il n'a pas à mettre sa passion en stand-by à cause de moi. Et je suis dans cet état parce que je suis crevée, je suis entrain de monter un dossier stressant et ça fait trois jours que je n'ai pas dormi, marmonna la jeune femme avant de tremper ses lèvres dans le café noir.

– Pourquoi tu ne te trouves pas un homme qui te convient ?

— Qui me convient ? répéta-t-elle sans comprendre où elle voulait en venir.

– Oui. Tiens, pourquoi pas ton associé et partenaire ? Il a l'air d'un homme bien et posé. Lui au moins ne risque pas de t'abandonner pour aller en tourné comme une rockstar de pacotille.

– Maman, Philippe est gay.

– Ah..., émit-elle avec gêne.

– Et arrête de parler de Ryan comme s'il était un vaurien. Ce n'en est pas un. C'est un homme responsable.

– Oh je sais qu'il est riche, encore plus que nous. Mais je ne vais pas lui faire confiance juste parce qu'il a plus de millions que nous.

– Je ne te demande pas de lui faire confiance. Je veux juste que tu respectes mon choix d'homme même si tu ne l'approuves pas.

Sara sembla touchée par les propos de sa fille.

– Chérie, je veux par dessus tout que tu sois heureuse.

– Je sais maman. Et je le suis... Quand il est là.

Quand il était absent, c'était autre chose. Elle se sentait plus que vide. Il était devenu son essentiel sans qu'elle ne s'y attende. Et si un jour leur liaison prenait fin d'une manière ou d'une autre, elle aurait beaucoup de mal à se relever. Elle n'avait jamais été enclin à la dépendance affective. Mais cet homme lui avait fait quelque chose d’inexplicable.

– Et qu'advient-il quand il n'est pas là.

– Je me sens vide. Et c'est justement ce qui me fait comprendre à quel point je l'aime. Il me rend heureuse. Tu pourrais être contente pour moi ? Je t'en prie. Si tu penses que je fais la plus grosse bêtise de ma vie, soit. Mais laisse-moi faire mes propres erreurs. Je suis assez adulte pour faire face aux conséquences.

Face à ce discours, sa mère ne put qu'abdiquer.

– Très bien. C'est toi qui voit. N'empêche je tiens à rencontrer cet homme qui es dans ta vie depuis des mois maintenant.

– Je lui en parlerai à son retour, sourit faiblement la jeune femme.

Quand elle rentra enfin à l'appartement, elle s’arrêta un instant sur le pas de la porte en le voyant là, les yeux pétillants d’émotion.

— Ryan…, dit-elle d’une voix tremblante.

Elle courut aussitôt vers son homme.

Il la prit dans ses bras, la serrant fort contre lui. Il sentait que c’était le début de quelque chose de nouveau, quelque chose qu’ils allaient construire ensemble, avec la compréhension et la patience que leur amour exigeait.

– Tu en rentré.

– Comment aurait-il pu en être autrement ? sourit-il en embrassant son front.

Elle redressa le visage pour foncer vers sa bouche qu'elle embrassa sauvagement tellement ça lui avait manqué. Si elle s'écoutait, elle sera déjà entrain de le déshabiller.

– Doucement chérie, rit Ryan devant son empressement.

– La ferme et embrasse-moi.

Avec joie, il lui donna ce qu'elle voulait tant.

– Tu m'as cruellement manqué Ryan Amstrong.

– Je suis ravie de l'entendre, il sourit contre sa bouche.

À bout de souffle, ils s'écartèrent enfin et s’assirent tous les deux sur le canapé. Ou plutôt elle s'assit sur ses genoux à lui. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle remarqua la grande photo.

– Tu l'as agrandie ?! fit-elle abasourdie.

– Elle m'a accompagnée durant toute ma tournée.

Sans lui laisser le temps d'en placer une, Ryan s'empara d'une grande boîte en carton se trouvant à ses pieds et la posa doucement sur la table basse devant eux.

— J’ai quelque chose pour toi.

Curieuse, Élena l’ouvrit en soulevant le couvercle et découvrit des photos, soigneusement encadrées, de leurs moments partagés, et de celles qu’il avait prises durant ses voyages. Des paysages magnifiques, mais aussi des portraits de personnes, des instants de vie qui résonnaient profondément en elle.

— Ce sont des morceaux de mon cœur. Et je suis prêt à les partager avec toi.

Élena posa une main sur son cœur, les larmes aux yeux. Il posa la sienne dessus et lui caressa la joue de l'autre, essuyant ses larmes au passage.

— Je suis heureuse que tu sois revenu. Nous allons faire face à tout, ensemble.