Chapitre 6

1097 Words
Je hoche la tête en signe d'approbation. - Donc tu es élève du lycée de Futury, c'est ça ? me demande l'inspecteur. - Oui, je réponds. - Alors, où étais-tu lorsque l'alarme s'est déclenchée ? continue-t-il. - Dans la bibliothèque. Je cherchais un roman, je m'ennuyais. - Et donc l'alarme n'a eu aucun effet sur toi, c'est ça ? - Oui, je ne sais pas pourquoi. - Que s'est-il passé ensuite ? - Tout s'est passé vite. Je me demandais ce qu'il se passait. Alors j'ai regardé par la fenêtre et vu des personnes cagoulées. Je ne comprenais pas et je paniquais. C'était peut-être un test, qui visait les personnes qui ne craignent pas l'alarme. Un groupe de terroristes sont entrés dans la bibliothèque. Ils ont commencé à tirer sur les élèves. Je pouvais pas rester là, à rien faire, alors je les ai attaqués et tués. - Tu as le pouvoir de la mort ? - Oui. - Poursuis donc. - Ensuite, j'ai tiré sur les haut-parleurs de la bibliothèque pour arrêter l'alarme. J'ai barricadé les élèves dans la Réserve et j'ai appelé la police. - Pourquoi ne pas avoir sagement attendu la police ? - C'est ce que j'ai fait. Seulement trois voitures de police sont arrivées. Un camion a surgi et les voitures se sont écrasées contre un arbre. J'ai rappelé la police. Pendant mon appel, d'autres terroristes sont entrés, j'ai dû raccrocher. Ils allaient trouver les élèves et les tuer. Alors j'ai tué les terroristes. Je continue mon récit dans les moindres détails. À la fin, Loki se lève. - Ce sera tout. Ton procès est demain. Si tu racontes exactement la même chose, tu devrais être tenue comme non-coupable. C'était que de la légitime défense, et il y aura quelques témoins. Bonne chance, dit-il. Il sort de la salle d'interrogatoire. Quelques minutes après, on m'amène dans une autre pièce, plus petite, comme une salle d'attente. Mes parents et ma petite sœur sont là, assis sur les chaises. Ma mère me prend dans ses bras et me serre contre elle, les larmes aux yeux. - Pourquoi Megan ? Il t'est passé quoi par la tête ? marmonne-t-elle. Je me dégage gentiment de son emprise et la regarde dans les yeux. - C'est bon maman je vais m'en sortir, tout le monde allait mourir si je faisais rien, j'explique. Elle me donne une tape dans le dos. - Tu aurais pu attendre la police ! Tu n'avais pas à tuer des gens ! On serait pas là ! s'exclame-t-elle. - Même la police ne pouvait rien faire, ils étaient trop nombreux, je riposte. Ma mère soupire. - Tu iras en pensionnat, pour contrôler ton pouvoir, déclare-t-elle. - Quoi ?! Mais pourquoi ?! je m'énerve. Je n'arrive pas à y croire. Je ne veux pas aller dans un pensionnat. Je commence à haïr le monde entier. Je sors de la pièce d'un pas vif. - Megan ! Attends ! m'appelle ma mère. Je l'ignore. Les policiers m'attrapent les deux bras, et on m'emmène dans une chambre. - Tu restes ici jusqu'à ton procès, me dit-on. Ils ferment la porte à clé, sans même allumer la lumière. Je ne prends pas la peine d'allumer la lumière. Je m'effondre, le dos appuyé contre un mur, la tête dans les genoux. Je fonds en larmes. J'ai tué tellement de personnes, mauvaises ou pas. C'est ce que j'ai toujours fait. Comme si lorsque j'ôte encore la vie d'un humain, mon pouvoir contrôle tous mes mouvements. Ma mère a raison. Je dois contrôler mon pouvoir. Je me relève et cherche l'interrupteur tant bien que mal. Je le trouve et allume la lumière. La chambre est composée d'un lit, d'une armoire, d'un bureau avec une chaise, et d'une autre porte. Aucune fenêtre. Curieuse, j'ouvre la deuxième porte. Il y a une salle de bain. Je reviens dans la chambre et ouvre l'armoire pour en sortir des vêtements simples et ternes. Je prends une douche et m'habille, puis m'écroule sur le lit, épuisée. Je m'endors presque immédiatement en oubliant d'éteindre la lumière. *** J'ouvre les yeux au moment-même où quelqu'un toque à ma porte. Je me lève du lit en baillant. - Vous pouvez entrer, dis-je suffisamment fort pour qu'on m'entende. La porte s'ouvre et deux policiers entrent. - C'est l'heure du procès, Megan, me disent-ils. Je les suis hors de ma chambre. Nous marchons dans les couloirs, puis on sort du commissariat. Je monte à l'arrière de la voiture de police, pas menottée cette fois. Le trajet est court mais dans un silence de marbre. La voiture s'arrête devant un immense bâtiment avec l'inscription : "?????? ?? ???????" Je sors de la voiture, toujours accompagnée des deux policiers, et nous nous dirigeons vers le palais de justice. Une fois à l'intérieur, bondé, nous esquivons quelques journalistes et passons d'immenses couloirs au sol marbré. J'entre dans une grande salle de procès. Je m'installe à ma place, et mon jugement commence. Tout se passe bien. J'ai un bon avocat, les témoins sont de mon côté, et je récite ce qu'il s'est passé. Au final, le juge me déclare non-coupable. Je repars avec mes parents et ma petite sœur. Je me demande où est Tyler, et ce qu'il est devenu. Je monte dans la voiture de mes parents. Pendant tout le trajet, nous restons silencieux. Nous rentrons enfin chez nous. J'ai l'impression de ne pas y être allée depuis des années, alors que cela fait seulement depuis hier matin. - Tu prends tes affaires et on va au pensionnat, d'accord ? me dit ma mère. Je hoche la tête et sors de la voiture, accompagnée par ma mère. Nous entrons dans la maison, silencieuses. Je vais dans ma chambre, prends une valise et y engouffre un maximum d'affaires. Je referme la valise et sors de la maison, ma mère sur les talons. J'ouvre le coffre de la voiture et y mets ma valise, puis je referme le coffre et remonte dans la voiture. Nous allons alors au pensionnat. Je fixe tristement le paysage par ma fenêtre. Quelques minutes après, je sors de la voiture, valise à la main, et me dirige vers le pensionnat. - Megan, attends ! m'appelle ma mère. Je m'arrête et me retourne au moment où ma mère me serre contre elle. - On ne se reverra pas avant longtemps...dis-nous au revoir, au moins... bougonne-t-elle la voix tremblante. Elle s'écarte. Le vent fait balancer ses longs cheveux brun foncé et lisses. Je la fixe dans ses yeux verts. Elle me tend une feuille. - Tiens, c'est ton dossier d'admission, me dit-elle.
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