Chapitre 5

1234 Words
Je reste dans la Réserve avec les autres, mais en sors de temps en temps pour regarder si la police est arrivée. Je ne sais combien de temps j'ai attendu. Dix minutes ? Trente ? Une heure ? Je sors de la Réserve pour la énième fois et regarde par la fenêtre. Trois voitures de police arrivent, la sirène perçante. Soudain surgit de nulle part un énorme camion qui percute de plein fouet les voitures de police. Les trois voitures font un vol plané avant d'aller s'écraser contre des arbres. Aucune chance que l'un des policiers ait survécu. Le camion n'a aucune éraflure, et repart comme s'il ne s'est rien passé. Je cours vers le téléphone et recontacte la police. - Oui allô ? Ici la police de Futury, me dit une voix à l'autre bout. - C'est encore Megan Stones. Vos voitures de police sont arrivées mais il y a eu un accident bizarre. Il faut envoyer plus de renfort ! Ce n'est pas une petite attaque de m***e ! Bougez-vous ! Faites quelque chose ! je m'écrie. Soudain, j'entends des pas devant la porte d'entrée de la bibliothèque. Je cours vers la Réserve, le téléphone en main. La porte d'entrée s'ouvre. Je n'ai pas le temps de me cacher dans la Réserve. Je me cache derrière une étagère, en panique. - Il s'est passé quoi ici ?! C'est quoi ce bordel ?! s'écrie une voix grave. Cette voix me donne des frissons dans le dos. - Allô ? Mademoiselle Stones, vous êtes toujours là ? demande le policier à l'autre bout du téléphone que je tiens toujours en main. Mince, j'ai oublié de raccrocher. Je raccroche immédiatement. Heureusement, les terroristes n'ont pas entendu. Je jette un œil discret entre les livres vers les inconnus. Ils sont sept. - Ils ne peuvent pas être bien loin. Ils sont forcément encore ici, continue la même voix. J'entends des bruits de pas se rapprocher. - Ils doivent être dans la Réserve, suppose une autre voix moins grave. J'entends les pas s'accélérer et se rapprocher. Je ne sais pas si je peux tous les tuer. Je sais qu'ils vont surgir à ma gauche, et vont me voir si je ne bouge pas. Je dois quand même essayer. Un premier t********e surgit à ma gauche. Je me lève et pose ma main directement sur son cou. Il meurt, et je place le cadavre devant moi pour en faire un bouclier. Les autres tirent sur leur camarade mort. Je prends l'arme de ma victime, dont le sang gicle sur le sol, et tire sur les six autres cagoulés qui s'écroulent par terre. Mes pieds baignent maintenant dans une marre de sang. Je jette le pistolet par terre, dégoûtée. L'envie de vomir me vient rapidement. J'ai peur. Je ne me reconnais pas. Je m'inquiète pour Tyler. Est-ce qu'il est vivant ? Je prends une cagoule de l'un des terroristes et la mets. Comme je suis déjà habillée en noir, c'est plutôt bien pour moi. Je prends aussi quelques armes et sors de la bibliothèque. L'alarme me parvient alors, forte. J'ai un plan, improvisé, mais un plan. Je marche dans les couloirs en cherchant des escaliers. Je croise bien une vingtaine de personnes toutes cagoulées, ce qui m'effraie encore plus. Le numéro de salle de Tyler est 1A12, ce qui veut dire que c'est au premier étage, bâtiment A. J'aperçois alors au bout du couloir des escaliers. Je me dépêche de traverser le couloir et commence à monter les escaliers. - Hé, toi ! crie soudain une voix qui me fait sursauter. Je me retourne. Au pied des escaliers me fixe une personne cagoulée. Je sais par sa voix que c'est une femme. - Tu vas où ? me demande-t-elle. - Au premier étage, vérifier qu'il ne reste pas d'autres lycéens en vie, je mens. - T'es nouvelle je suppose. Vas-y mais reviens vite, me répond-elle. Je finis de gravir les marches d'escaliers. J'arrive dans un nouveau couloir. Je cherche alors la salle 1A12. Je la trouve facilement, la porte fermée. J'ouvre la porte et la referme derrière moi. On s'apprête à m'attaquer. J'enlève ma cagoule et la jette par terre. Je reconnais Tyler lorsqu'il s'arrête net dans sa tentative pour me tuer. - Tu m'as fait peur ! Tu fais quoi là ? me demande-t-il. - Je suis venue voir si t'es vivant ! J'ai failli me faire prendre, je réponds. - Il reste des élèves vivants ? - Oui, pas beaucoup. On doit trouver une solution, j'ai appelé plusieurs fois la police, ils finiront par arriver, mais il y a beaucoup trop de terroristes ! - Et donc je suppose que tu veux tuer tout le monde ? - Ils doivent bien être des centaines, mais on va bien trouver une solution, les policiers sont pas aussi nombreux, on doit les aider. Je réfléchis. Peut-être pendant dix minutes. J'ai soudain une idée. - J'ai une idée, mais si ça marche pas, on est morts, dis-je. - Je n'ai pas peur de la mort, me répond Tyler. - En fait, c'est plus une supposition, et une idée farfelue, je précise. J'explique mon idée. À la fin de mes explications, Tyler hoche la tête en signe de compréhension. - Ça peut marcher, rien est impossible, ajoute-t-il. Je hausse les épaules. - On y va alors, dis-je en remettant ma cagoule. Tyler prend une autre cagoule et des armes sur un cadavre de t********e - j'ai supposé qu'il avait fait comme moi et tué les personnes cagoulées - et nous sortons de la pièce, armes à la main. Nous allons au rez-de-chaussée, dans le hall, où sont rassemblés des centaines d'intrus. Aucun ne prête attention à notre arrivée. Arrivés bien au centre du hall, nous enlevons nos cagoules. - Hé, vous ! Vous faites quoi ?! nous crie une voix. J'ignore la personne qui vient de nous crier dessus et saisis le poignet de Tyler. Je ferme les yeux, concentrée. J'entends alors un grand bruit sourd, puis plus rien. J'ouvre les yeux. Le sol est jonché de cadavres de terroristes, et d'une grande marre de sang. Je relâche Tyler. Ça a marché. Aucune personne cagoulée n'est vivante. J'entends la sirène de la police. Je lève les yeux et aperçois plusieurs policiers se diriger vers moi. On me passe des menottes. - Mademoiselle Stones, vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de centaines de personnes. Vous avez droit à un avocat pour votre procès et de garder le silence, me dit-on. Je n'avais pas pensé à ça. Même si Tyler et moi avons sauvé le lycée, nous avons tué des personnes. On m'emmène dans une voiture de police, dans un silence glacial. Je ne suis qu'une meurtrière. Pendant le trajet, je fixe juste le paysage défilant par la fenêtre. J'arrive ensuite au commissariat de police. On me place dans une salle d'interrogatoire. C'est comme dans les films d'enquêtes policières. J'attends, seule, dans cette salle, assise sur une chaise et face à une table. L'atmosphère est déprimante, et moi, stressée. La porte s'ouvre. Un homme entre. Il doit avoir la trentaine d'années, grand, blond, des yeux sombres, l'expression neutre. Il tient un dossier à la main. Il s'assoit sur la seule chaise vide, face à moi. - Bonjour Megan. Je suis l'inspecteur Loki. Je vais te poser quelques questions sur ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Tu répondras en toute sincérité, me dit-il.
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