The Power: Megan Stones

Chapitre 4

- Mais de quoi tu parles, Emma ? demande l'autre fille.

- Je connais Megan. On était dans la même classe, en primaire. C'est une menteuse. Elle a juste honte d'elle. Elle a un pouvoir, croyez-moi, si on la touche, on meurt, répond la dénommée Emma.

Tous les murmures des élèves venus admirer la scène s'arrêtent. Le temps semble s'être brusquement arrêté. L'on entend seulement la légère brise de vent. Emma l'a dit sans doute trop fort. Tous me fixent, le visage éteint.

L'autre fille du groupe commence à éclater de rire. Un par un, tous la suivent, partant d'un même rire.

- "La mort" ? Tu rigoles Emma j'espère ! s'écrie la fille en se calmant.

- Non, vous voulez vraiment essayer ? répond Emma d'une voix posée.

- Essaie toi-même alors, puisque tu le dis, riposte la fille.

- Ça suffit, je ne suis pas une expérience, je n'ai pas de pouvoir Emma s'est trompée, je m'énerve.

Je me faufile dans la foule qui s'écarte brusquement à mon passage et me dirige vers le bâtiment. Soudain, on me saisit par le bras et me tire à l'écart. Je ne comprends pas tout de suite ce qu'il se passe, jusqu'à ce que je vois le visage de Tyler, sourcils froncés, me dévisager curieusement.

- J'ai droit à des explications ? me dit-il.

- Quoi ? je demande.

- Tu as un pouvoir, pourquoi tu le caches ? répond Tyler.

Il me relâche le bras. Je me décide à le regarder dans les yeux. Je ne sais pas quoi répondre, si je peux lui faire confiance.

- J'ai vu tes yeux devenir bleu vif quand je t'ai touchée. Est-ce que tu finiras par me dire ce que tu caches ? ajoute-t-il.

- J'ai un pouvoir, je soupire.

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, mais j'ai envie de faire confiance à Tyler.

- Merci pour ton honnêteté, dit-il.

- C'est tout ? je demande.

- Ouais. Je sais pas encore si je dois te faire confiance, je vais réfléchir... me répond-il.

Mes épaules s'affaissent. Tyler commence alors à rigoler.

- Quoi ? je demande, à la fois amusée par son fou rire et ne comprenant pas.

- Si tu voyais la tête que t'as fait ! rigole Tyler.

- C'est si drôle que ça ? dis-je en pouffant de rire à mon tour.

Tyler retrouve son sérieux.

- Je sais pas comment tu fais pour pas avoir d'ami, dit-il.

- Et toi donc ? je réponds en arquant un sourcil.

- Ah, on dirait bien qu'on a pas d'ami pour la même raison si je ne me trompe pas, dit Tyler avec un sourire en coin.

Un frisson désagréable me parcourt. Je brûle d'envie de savoir quel est le pouvoir de Tyler.

- Bon, je vais te laisser tranquille, sauf si bien sûr tu te décides enfin à m'avouer ton pouvoir, me dit-il.

- À une condition, alors, tu me dis ton pouvoir aussi, je réponds.

- OK, je t'écoute.

- Ah parce-que tu me fais confiance maintenant ?

- Ouais, dis-moi donc.

- Et bien, quand une personne me touche, elle meurt directement.

- Moi, je peux créer des sortes de champs de force qui tuent tous ceux à proximité. C'est bizarre quand même que je ne sois pas mort en te touchant, tout à l'heure.

Je hausse les épaules. La sonnerie des cours de treize heures retentit.

- Je dois y aller. Je commence à treize heures, j'ai philosophie en salle 1A12. me dit Tyler avant de s'éloigner vers le bâtiment.

Je décide d'aller à la bibliothèque du lycée pour passer le temps. Quand je n'ai rien à faire, je lis des livres. Je n'en ai pas en cours de lecture, alors je vais en emprunter un à la bibliothèque.

Tandis que je cherche un roman d'aventures, je croise la b***e d'Emma.

- Oh, regardez qui voilà, Megan, dit la fille de tout à l'heure.

Je me retourne et fais face à la b***e.

- Quoi encore ? je demande.

La fille commence à ricaner toute seule. Je la regarde de travers et elle se ressaisit.

- On l'a déjà dit. Les Intrus n'ont pas leur place dans ce monde, me dit-elle.

Je croise les bras, pas impressionnée du tout. Emma et sa b***e repartent sans un mot, à ma grande surprise et soulagement.

Je continue ma recherche. Soudain, une alarme retentit.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- C'est quoi cette alarme ?

Les questions fusent dans la bibliothèque. Tous commencent à paniquer. Même la bibliothécaire ne sait apparemment pas ce qu'il se passe.

- Restez calmes, je vais contacter la principale ! dit-elle.

Malgré cela, les murmures remplissent la bibliothèque. L'alarme retentit toujours, déchirant les tympans. Elle commence à changer de tonalité. Tous dans la bibliothèque se tordent de douleur, les mains sur les oreilles.

Je sais que cette alarme est un test. Elle n'a aucun effet sur moi.

Je repose mon livre à sa place et regarde par les fenêtres. J'aperçois alors un groupe d'une dizaine de personnes, armés jusqu'aux dents, habillés en noir et équipés de cagoules, se diriger vers le lycée.

Des 4×4 noirs sont garés sur le parking. Je panique.

- Alerte intrusion ! je crie.

Je me rappelle que tous sont toujours tordus de douleur. Pourquoi l'alarme ne me fait rien ?

Les personnes cagoulées rentrent dans le lycée. La bibliothèque est au rez-de-chaussée, ce qui signifie qu'ils ne tarderont pas à arriver. Je ne sais pas quoi faire.

Je finis par me décider à faire semblant dème tordre de douleur moi aussi.

Cinq personnes armées ouvrent alors la porte de la bibliothèque et la referment derrière eux. Ils commencent à tuer des élèves. Je panique encore plus. Je prépare un plan très nul et improvisé dans ma tête.

Toujours avec mon excellent jeu d'acteur en ayant l'air pliée de douleur, je m'approche discrètement des terroristes.

Une fois suffisamment proche des intrus, je passe à l'attaque. Je touche la main d'une première personne, qui meurt sur le coup.

Je les tue tous un par un. Je suis à la fois satisfaite de sauver mon lycée, mais horrifiée car j'ai encore tué des personnes.

L'alarme sonne toujours. Je regarde longuement mon meurtre, remplie de diverses émotions. Je compte les victimes qu'ils ont fait. Dix lycéens.

Là encore, je ne sais pas quoi faire. Je dois arrêter ces terroristes. Une idée logique me traverse l'esprit.

Je me précipite vers le téléphone posé sur le bureau de la bibliothécaire. Je compose le numéro de la police.

- Oui allô ? demande une voix.

- Je suis Megan Stones. Il y a une attaque au lycée de Futury, venez vite ! dis-je.

- Une attaque de quoi ? Depuis combien de temps ? demande le policier.

Il n'a pas l'air de me croire.

- Vous n'entendez pas l'alarme ? Je suis totalement sérieuse ! je m'énerve.

- C'est ça, on arrive, répond-il.

Je raccroche. Je ne sais pas quoi faire pour attendre la police. Si les personnes cagoulées finissaient bien par remarquer l'absence des autres personnes cagoulées que j'ai tuées, ils viendraient tous dans la bibliothèque.

Je dois m'occuper des lycéens, les mettre en sécurité. Je dois couper l'alarme. Je prends le revolver d'un des intrus inertes et tire sur les haut-parleurs de la bibliothèque.

L'alarme s'arrête, on l'entend juste en bruit de fond.

Les élèves et la bibliothécaire se calment. Je désigne la Réserve au fond de la bibliothèque. Tous s'y dirigent et se barricadent dedans. La Réserve est privée, mais je sais qu'il n'y a aucune fenêtre dedans.

Il me reste une chose à faire: attendre la police.