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1206 Words
Voilà la réponse qui m'a été donnée, bien évasive n'est ce pas? Alors depuis, je cherche le moindre indice sans savoir exactement quoi chercher, pour quelle raison, seulement, ne pas savoir qui je suis commençait à me peser. Comment m'opposer à un dieu (cf l'altercation en cours de mythologie), quand je ne sais pas moi même qui je suis vraiment, où sont mes racines, peut être que je suis la descendante d'une famille qui un jour lui a sauvé les fesses, et il me doit le respect, mais comment le savoir? toutes ces interrogations me hantaient de plus en plus au point que je n'arrivais plus à réfléchir correctement. Je fus sortie de mes pensées quand des coups résonnèrent sur ma porte, elle s'ouvrit, lentement, laissant entrevoir le visage de Sylvia qui hésitait à franchir le seuil. Me relevant, j'ouvris un peu plus la porte afin de la laisser passer, je sourit en voyant le plateau bien garni qu'elle tenait en main. - Sylvia, je ne suis pas un ogre pour manger autant, je souhaitais juste une petite collation! Elle baissa les yeux, je pris conscience que mon ton n'avait pas été des plus aimable, la regardant du coin de l'œil, je lui dit alors, histoire de détendre un peu l'atmosphère. - Par conséquent, tu vas devoir partager ce plateau avec moi, hors de question de gâcher la nourriture! Elle me regarda surprise de ma requête, voyant mon sourire, elle ne put s'empêcher d'y répondre de la même manière. Prenant le plateau de ses mains, je le déposais sur le lit, et nous prirent chacune place de chaque côté. Prenant le sandwich au jambon dans mes mains je ne pu que remarquer qu'elle l'avait fait comme je l'aimais, du bon pain croustillant, du jambon en abondance, et un peu de beurre. Je ne pu résister plus longtemps et mordis dedans sous le regard rieur de Sylvia. Sylvia vivait avec nous depuis toujours, du moins je l'ai toujours connue, elle a environ quinze ans de plus que moi. Elle a à sa charge ses parents qui sont malades, et depuis ses quinze ans elle travaille pour leur offrir les meilleurs soins possibles. Sylvia est une belle femme, elle a de longs cheveux blonds et des yeux bleus en amande, si elle n'avait pas ces poches dessous elle serait bien plus belle. Elle me sourit avant de prendre le second sandwich et le mangea, je dois avouer qu'en la voyant dévorer ce sandwich avec cet empressement non dissimulé, j'ai pensé qu'elle ne devait pas manger à sa faim. Elle était très secrète sur sa vie privée, j'avais appris pour ses parents en l'écoutant un jour où elle était au téléphone avec l'hôpital. Je ne m'en étais pas rendue compte, mais je la fixais, raison pour laquelle elle se stoppa, baissant le regard reposant le reste de sandwich dans le plat. - désolée Mademoiselle Claice. Je ne compris pas de suite pourquoi elle s'excusait, quand je vis mon sandwich dans lequel je n'avais pris qu'une bouchée. Je ne pu m'empêcher de m'inquiéter pour elle. - manges tu à ta faim? As- tu besoin de plus d'argent? Elle ouvrit de grands yeux de stupeur à ma question, et se mit à paniquer, littéralement, elle bondit sur ses pieds me faisant face, baissant la tête comme une enfant que l'on aurait réprimandé. Reposant mon sandwich à mon tour, je la regardait, attendant qu'elle me réponde, ce qu'elle ne fit pas. Je ne savais pas si cela était dû à la peur ou à la discrétion. - Prends les deux si tu veux, je ne veux pas que tu manques de quoi que ce soit! Elle leva les yeux vers moi, je vit de la gratitude dans son regard, me tournant, je pris mon sandwich et le reste du sien que je glissais dans la poche de son tablier. - N'hésite pas à me le demander si tu as besoin de quelque chose, vas dans la salle de bain manger un peu, je surveilles pendant ce temps! Elle partit rapidement en direction de ma salle de bain privée, me rapprochant du plateau, je piquai les tomates cerises s'y trouvant, je n'étais pas dans le besoin, je pouvais bien manger léger avant le dîner. Elle ressortit cinq minutes plus tard, le rouge au joues. - Merci Mademoiselle Claice. - De rien, si tu as besoin surtout n'hésite pas! - Merci Mademoiselle Claice! Sur ces derniers mots elle prit le plateau et quitta ma chambre. Cette situation me ramena à la mienne, je dois avouer que je me sentais mal vis à vis d'elle, de sa vie. J'étais une privilégiée, et elle, elle était comme tous les humains, pas grand chose .... La nuit était tombée, et je ne trouvais pas le sommeil, à force de tourner et de virer dans mon lit, je décidai de sortir de ma chambre afin de me rendre à la cuisine prendre quelque chose de frais à manger, je fus interpellée par des voix dans le salon, le ton n'était pas des plus aimables. Je me suis approché afin de voir ce qui se passait. Mes parents adoptifs étaient là, ainsi que deux hommes. L'un d'eux parlait, visiblement inquiet. - Nous devons faire quelque chose, nous ne pouvons laisser les surnaturels agir ainsi, il en va de notre sécurité! Mon père le regardait soucieux, il fit quelques pas dans la pièce réfléchissant comme souvent, il avait les cheveux poivre et sel, et une barbe de la même teinte, ses yeux, bleus, étaient les plus expressifs que je n'avais jamais vus. Il était grand et fin et respecté par la communauté des dieux comme un homme de bon sens. - Notre sécurité n'est pas menacée, ils ne peuvent rien contre nous. Il fit quelques pas de plus se rapprochant de l'homme qui venait de l'informer de la situation, son bras droit. Un de ses collaborateurs. Un homme de taille moyenne, athlétique, il avait des yeux noisettes et des cheveux marron en bataille. Son visage carré, sa mâchoire forte le rendait presque inquiétant quand il était sérieux. Mon père se rapprocha de lui. - As-tu des preuves de ce que tu avances? nous ne pouvons pas agir sans preuves! L'homme mal à l'aise le regarda, répondant à sa question un peu prit au dépourvu. - Le taux de disparition chez les humains n'a jamais été aussi haut depuis 20 ans. Mon père fronça les sourcils, et je dois avouer que la tournure des événements m'inquiétait, que se passait t'il avec les humains? Pourquoi les dieux devaient-ils s'en mêler? pour qu'il y ait ce soir un conseil au sommet si je puis dire, c'est que la situation devenait inquiétante. Mon père prit le temps de la réflexion avant de parler à nouveau. - As-tu une idée de ce qu'ils sont devenus? - Non, ils ont tout simplement disparu, chose qui n'est pas normal! Il refit un tour dans la pièce quand son regard se posa sur moi. La peur me saisit instantanément, mon cœur se mit à battre à tout rompre, moi qui pensait m'être bien caché, c'était foutu, il m'avait vue. Il fit deux pas en ma direction puis ferma la porte, juste au moment où la conversation devenait intéressante. 
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