La nuit fut pour moi mouvementée, de quoi parlaient ils? y avait t'il un danger pour la race humaine une fois de plus? étais-je moi aussi en danger? toutes ces questions tournaient et viraient dans mon esprit au point que je n'avais pas trouvé le sommeil. Quand le réveil se mit à sonner, j'aurais voulu rester caché dans mon lit toute la journée, en temps normal, je n'aimais pas forcément me rendre en cours, mais là, j'avais encore moins envie d'y aller prenant conscience de mon infériorité. La douche me réveilla un peu, et il ne me fallut pas longtemps pour être prête à partir. Descendant les escaliers, mes parents m'attendaient de pied ferme, droits, le regard dur, j'allais passer un sale quart d'heure. Je baissais les yeux, empli d'une culpabilité que je ne soupçonnais pas. Je le savais, ils n'avaient pas apprécié ma présence hier soir, et le fait que j'ai entendu leur conversation avait dû les énerver. Ma mère me tendit la main que je saisis un peu tremblante, me dirigeant, avec elle, vers le salon. Je pris place sur le sofa, elle se mit à côté de moi, prenant ma main dans la sienne, mon père lui avait ce regard trop sérieux. Les regardant tour à tour, j'attendais que l'un d'eux parle, me dise ce qui se passait, ma mère fut la première à se lancer.
- Claice, nous devons parler d'hier soir!
Je ne la laissais pas finir, je le savais, j'avais eu tort de les écouter à leur insu, surtout quand la conversation ne me regardait pas, mais je ne pouvais pas ne pas m'intéresser au sort de ma race.
- Je suis désolée, mais vous parliez de ma race, des humains et bien que je sais que je n'ai pas à assister à vos conseils, je n'ai pu m'empêcher de vous écouter, je suis inquiète, suis-je en danger?
Elle lança un regard à mon père, ce dernier, lui répondit d'un signe négatif de la tête ce qui visiblement venait de peiner ma mère qui cherchait quoi me répondre. Mon stress monta d'un cran les voyant agir de la sorte, visiblement ils me cachaient quelque chose.
- Claice ma chérie, saches que rien ne peut t'arriver, tant que tu as ton collier à ton cou, il ne peut rien t'arriver!
Mon collier? je pris le pendentif entre mes doigts l'examinant, je ne comprenais pas en quoi cet objet pouvait me protéger de quoi que ce soit, d'autant plus que c'était un héritage. Ils virent rapidement le questionnement dans mon regard, une fois de plus, ma mère supplia mon père du regard, mais une fois de plus, il lui répondit négativement d'un autre signe de la tête. Elle prit mes deux mains cette fois ci dans les siennes, prenant une grande inspiration avant de me parler à nouveau.
- Claice, nous ne pouvons rien te dire, mais saches que ton collier te protège.
Je n'en ai pas su plus, et l'heure tournant rapidement, il me fallait m'en aller rapidement si je ne voulais pas arriver en retard en cours. De toutes manières, mes parents étaient similaires à des tombes, aucun des deux ne parleraient, même sous la torture. De quoi avaient 'ils peur, cela restait pour moi un mystère.
Une fois n 'est pas coutume, le soleil avait laissé place à la pluie, et sur le porche, levant les yeux au ciel, j'en vint à maudire le dieux qui avait tout pouvoir sur ce fichu temps. Rabattant la capuche sur mes cheveux j'entamais le chemin qui me séparais de l'université, heureusement pour moi ce dernier était court, les résidences des dieux étant les plus proches.
Si l'on voyait cela comme un graphique, les lieux d'étude et autres entreprises se trouvaient au centre d'un cercle, qui était bordé par les propriétés des dieux, qui étaient elles-mêmes bordées par les résidences des surnaturels, venaient en dernier les humains. C'était comme une pyramide des puissances et richesse de notre monde, chaque ville étant faite sur le même principe, plus on est puissant et influent, plus on est près du centre.
Je courais sous la pluie battante regardant le sol, et surtout où je posais les pieds, manquerait plus que je tombe dans l'eau et que je sois trempée voir pire, blessée pour aller en cours. J'avançais à vive allure quand je me heurtais à quelque chose de très dur, je jurais avec beaucoup de fougue, qui diable avait mis cet objet en plein milieu du passage en plein déluge !! Levant les yeux, je me rendis compte qu'il s'agissait d'une personne et non d'un objet. Une personne pour être plus précise, un homme, qui me dépassait bien d'une tête, et ne semblait pas du tout content de notre rencontre un peu brusque. Je fis docilement un pas en arrière mais les grognements qui s'échappaient de sa gorge me firent frissonner. Un loup garou, manquait plus que cela pour parfaire mon début de journée merdique ! Je fis un pas de plus en arrière, seulement, il en fit deux vers moi et je voyais la confrontation venir à moi de plein fouet.
- je suis désolée!
Arrivais-je à dire, d'une voix toute petite et toute tremblante. Je n'osais pas le regarder dans les yeux, et je dois avouer que je tremblait de tout mon être, d'une à cause de la peur, et de deux à cause de l'eau qui commençait à traverser mes couches de vêtements. Il y a peu de personnes qui ont la capacité de me faire peur, les loups garous en faisaient partie. Je l'entendit rire, il semblait satisfait de l'impression d'horreur qui me faisait. Quant à moi, je commençais à me demander ce que j'avais fait pour que les dieux me punissent de la sorte en mettant ce loup sur mon passage.
J'entendis des pas derrière moi, s'approchant de moi, doucement, mais avec beaucoup de confiance. Pressentant la présence de sa meute, un frisson me parcourut une fois de plus. D'ailleurs était-ce un alpha? Pour le savoir il me fallait le regarder mais je dois être franche, le courage m'en manquait. Je me demandais si mon collier me protégerait de la férocité de ces animaux. J'avais envie de pleurer, d'hurler, mais à quoi bon, personne ne viendrait en aide à une simple humaine comme moi. D'ailleurs, qui suis-je pour demander de l'aide? Je sentais son souffle sur moi, il était tout près et moi je fixais le sol tellement j'avais peur de croiser son regard. J'avais pleine vue sur ses chaussures, pleine de terre mouillée, il portait un style de rangers, idéale pour les balades en forêt. J'espérais qu'une chose à ce moment précis, que ma mort soit rapide et pas trop douloureuse. Les pas qui avançaient derrière moi se stoppèrent, et le loup grogna un peu plus.
- Vas t'en!
Quoi? qui parlait et à qui s'adressait t'il? Il s'agissait d'un homme, pour sûr, il avait une voix grave et douce, mais autoritaire. Le loup grogna, il se raidit, répondant à l'homme derrière moi.
- Ce n'est qu'une humaine ! En quoi son sort t'intéresse ?
Quelqu'un était venu à mon secours!? Je dois avouer que je me posais la même question, qui risquerais une confrontation avec un loup garou pour moi, pour me protéger Moi?
- Je n'ai pas à te répondre, je te donne un ordre alors suis le !
Il était claire que cet homme avait un ascendant sur lui, était-ce un loup lui aussi, plus fort que celui là, et qui voulait me tuer lui même? Un frisson me parcourue à cette idée. Pour avoir cette assurance, j'en déduis que mon obstacle devait ne pas être un alpha, ou sinon il avait trouvé plus fort que lui, mais qui était plus fort qu'un loup mis à part un dieu? Aucun dieu ne me viendrait en aide, il était absurde de penser ainsi, se devait être un alpha derrière, moi, un alpha qui voulait me tuer, voir pire ... Le loup serra les poings, visiblement irrité par cet homme qui lui tenait tête.
- Je n'obéis pas aux dieux moi!
Je soufflais de soulagement, ce n'était pas un autre loup, heureusement pour moi, mais un dieu? Pourquoi m'aider? Je dois avouer que j'étais confuse et inquiète de la tournure des événements à venir. Je retenais mon souffle, qu'allait t'il se passer, allaient t'ils se battre? non, pas pour moi, se serait complétement idiot de la part d'un dieu de faire cela! Je voyais bien que le loup devenait nerveux, serait t'il assez fou pour se lancer dans un combat contre un être plus fort que lui? Il était bien connu que les loups aimaient la compétition et les défis, mais de là à se suicider .... Je le vit faire un pas en arrière, et s'en aller à toutes jambes, je me remis à respirer, dieu merci ils n'allaient pas se battre à cause de moi. Je fus soulagée de ce dénouement heureux, quand les deux chaussures boueuses du loup furent remplacées par deux chaussures étincelantes. Levant les yeux afin de voir qui était mon sauveur, mon cœur fit un bond dans ma poitrine, il était d'une beauté à couper le souffle. Il n'y avait pas de doutes, c'était bel et bien un dieu.