Jensen

1442 Words
"Passe-moi la bouteille frère! -Ah mais Jen c'est toi qui bois le plus mec! Se pleint Marco. -La ferme! C'est moi qui dépense, non? Alors quand c'est toi qui dépensera, je réduirai dans ma consommation. En attendant, tu te contentes de la quantité que je te donne. C'est tout vieux! -Comme tu veux! C'est toujours comme tu veux! Lache-t-il en brandissant les mains en l'air." Jensen, 28 ans, est juste un bad boy qui, en plus de jouer au dur, EST un dur. Il avait été recueilli par un orphelinat, alors qu'il errait dans la rue, sans famille. Il avait sept ans. Mais au fil du temps, l'orphelinat a eu du fil à retorde avec lui. Parce qu'il ne se tenait pas en place, il complotait toujours quelque chose de mal. Il n'arrêtait pas de faire l'impertinent. Personne ne voulait l'adopter parce que, rien qu'en le voyait, on pouvait vite voir que c'était une source à problème, une bombe à retardement. Et un jour, alors qu'il avait onze ans, il a provoqué une incendie, inconsciemment, au sein de l'orphelinat. Heureusement, personne n'a été victime. Et alors que la police s'était rendu sur les lieux, les sœurs qui étaient en tête de l'orphelinat ont décidé de le chasser. Et c'est là que le chef de la police a décidé de l'adopter, pour ne pas l'abandonner à la vie cruelle qui existait dehors. Cependant, pour une raison bien particulière, le couple qui l'avait adopté, qui était constitué du chef de la police et de la procureure de la ville, ne voulait pas l'emmener vivre chez eux, tant qu'il ne changeait pas de comportement. C'est ainsi que Jensen est allé vivre avec la sœur du chef de la police, qui était stérile et dont le mariage battait de l'aile. Mais cette femme ne l'aimait pas, tout l'amour qu'il recevait, venait de ses parents adoptifs qui prenaient, malgré tout, soin de lui. Sa reconnaissance envers eux lui poussait à faire de son mieux pour changer ses manières. Mais un jour, par hasard, (il avait quatorze ans) il a assisté au meurtre de ses parents adoptifs, puis, les meurtriers ont maquillé le crime en un accident de voiture. De la sont nés la froideur, la rage, la sauvagerie, le tempérament de feu qui caractérisent aujourd'hui Jensen. Après ce supposé accident, Jésula, la sœur du défunt chef de la police, qui l'ébergeait et qui était en plein millieu d'un divorce, l'a jetté à la rue en lui crachant à la figure qu'elle ne le supportait que pour son frère et donc puisqu'il n'est plus là, elle n'avait aucune raison de le garder parce qu'il n'est qu'un sale voyou. Il était donc livré à lui même. Il demandait l'aumône, fouillait dans les poubelles pour trouver de quoi manger. Puis, de fil en aiguille, il s'est mis à voler. Et aujourd'hui, il vole pour ensuite vendre son trésor volé sur le marché noir. Mais il volait pour un but. Acquérir assez d'argent pour venger la mort de ses parents adoptifs, les seuls êtres vivants qui ont été gentils, tolérants et généreux avec lui. Il leur devait bien ça. Et tout ces gens hauts placés qui avaient tué ses parents n'ont qu'à bien se tenir, parce que Jensen revient à la charge! Point de vue de Jensen: "Bon les mecs, on a gagné combien aujourd'hui? Leur demandai-je, debout derrière ce que j'appelle mon bureau. -Attends que je compte... -me dit Sandro, en feuilletant des billets et en murmurant des chiffres.- assez pour aller faire la fiesta dans un club entouré de quelques meufs bien roulées! Crie-t-il joyeux. Je souris et lui prends l'argent des mains. Je recompte. Il y a 50 000 gourdes. C'est bien. -Vous, allez vous amuser, mais sans moi, leur dis-je tout en divisant l'argent en quatre part. -Ah mais mec, mais c'est mercredi!!! S'écrit Junior. -C'est vrai Jen, quelques bières et quelques meufs ne peuvent nous faire que du bien! renchérit Marco. -Vous savez bien pourquoi je fais tout ça. Et c'est pas en dépensant mes économies que je vais y arriver. A ce rythme là j'aurai les moyens nécessaires quand je serai sur les batons, plein de rides et invalide, et mes ennemis seront tous morts de mort naturelle. Et je ne leur laisserai pas ce plaisir, dis-je sérieusement en fronçant mes sourcils. -Tu vois... tu vois... Tu es stressé ma race! Faut que tu te détendes frère, me dit Marco. -Je croyais que vous n'aimiez pas quand je vous accompagne en boîte parce que les meufs n'ont d'yeux que pour moi? Je leur fais une grimace. -Bah ouais, c'est vrai, ne fais pas l'innocent. Mais bon, t'es notre frère et nous ne pouvons pas aller nous amuser en te laissant dans ton coin tout seul, dit Junior -Allez mec, sois pas con! Ok c'est nous qui payons! Renchérit Sandro. -Bah si vous insistez autant alors d'accord! On se voit à notre club habituel ce soir vers les neuf heures, cedai-je, un sourire malicieux au coin des lèvres. Ça marche toujours le coup du "je ne peux pas dépenser mes économies". Chacun prend leur part. 8 750 gourdes chacun. Et moi, 15 000 gourdes. C'est moi qui ai toujours la plus grosse part, et nous l'avons décidé tous ainsi. Parce que j'ai un noble objectif, disent-ils. Ce sont des frères ces mecs là. Nous venons tous de la rue et nous savons ce que c'est que de se serrer les coudes. Nous savons la signification du mot solidarité. Ils étaient déjà tous partis et pour moi, il était temps que je rentre chez moi. Enfin, si je pouvais appeler ce dépotoire chez quelqu'un. Je sors du hangar et je démarre ma moto. Je passe d'abord dans un supermarché acheter de quoi mettre dans mon frigo. J'en profite pour me procurer une pochette de cigarette. Je passe à la caisse, je paie, puis je reprends la route. J'arrive à l'appart que je loue à delmas 19. J'ouvre ma porte et j'y entre. Je range mes courses en laissant dehors un paquet de doritos et une bière Prestige. Ce sera mon dîner. Je sors sur mon balcon et m'assieds pour déguster mon doritos et siroter ma bière. J'ai le regard dans le vide. Je me demande qu'aurait été ma vie si mes parents adoptifs étaient encore en vie. Est-ce qu'au bout d'un certain temps, ils m'auraient emmené vivre avec eux? Je me demande ce qu'est devenu leur enfant? C'est pour lui qu'ils m'efforçaient à être un gentil p'tit garçon. Ils ne voulaient pas l'exposer à ma folie qui pouvait être dangereuse. Si cet enfant est en vie, sait-il au moins que ses parents ont été assassinés et non morts dans un accident de voiture? J'aimerais bien voir sa tronche. Cela dit, d'un autre côté, ce ne sont pas mes onions. C'est vrai quoi, j'ai pas besoin de lui pour faire justice. Ces gens ont été trop bon avec moi, je leur dois bien ça. Parce que les seuls souvenirs heureux que j'ai de mon enfance, c'était avec eux. Mon doritos et mon Prestige finis, j'attrape ma pochette de cigarettes, en prend une, l'allume et la met à ma bouche. Je propulse dans l'air la fumée que je viens d'inspirer. Je la regarde se dissiper dans l'air, cachant mon visage. La seule chose qui arrivait, jusqu'ici, à m'appaiser. J'aime voir sortir de ma bouche cette fumée toxique pour ensuite se mélanger avec l'oxygène que je resprire. Et de 1, et de 2, et de 3... j'enchaînais les cigarettes sans y accorder d'attention. C'est juste une façon pour moi de passer le temps, m'occuper un peu. Parce que les cigarettes n'ont aucun effet sur moi. Ce que j'aime fumer, moi, c'est le weed. Rien qu'en y pensant, une joie m'anime. A cher weed, qu'est-ce que je serais sans toi? C'est dommage que mon stock vient tout juste de finir. Au cours de la semaine même, je dois m'appovisionner. Le paysage s'assombrit peu à peu. Le soleil part vers d'autres horizons pour laisser place à la nuit sombre, mystérieuse, où tout peut se passer dans la plus grande discrétion. Je repense alors aux nombres de vol qu'on a commis sous l'œil discret et consenti de la nuit. On n'a jamais fait de mal à personne, enfin à part assommer quelques personnes. Nous ne volons pas les pauvres aux moyens faibles comme nous, mais plutôt des gens dont le fait de perdre deux ou trois trucs ne les touchera en rien ni ne dérangera leur mode de vie. Je me lève, en prenant la bouteille de bière vide avec moi et rentre à l'intérieur pour me préparer. C'est la fête ce soir!!!
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