Le jour se levait à peine, et déjà, j’étais éveillée. J’ouvris les yeux dans la pénombre de ma chambre, le souffle encore court, comme si je sortais d’un rêve trop vif. Mais ce n’était pas un rêve. C’était hier soir. La terrasse. Le regard d’Alessandro. Sa voix grave, presque lasse : « Je ne joue pas. » Mon cœur s’emballa à ce simple souvenir. Il n’avait rien fait de plus, pas un geste, pas un mot de trop. Mais il avait laissé une faille béante dans mes défenses. Et je haïssais ça. je me sentais stupide de m’être laissé troubler… encore. Stupide et vulnérable. J’attrapa mes affaires de sport et quitta discrètement l’appartement. Il fallait que je fuie cette tension, que j’évacue. La seule chose qui m’apaisait, c’était courir. Sentir mes jambes brûler, mes poumons se remplir d’air froid.

