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2540 Words
                                                                                              | SIRA | Depuis ce jour là, aucune nouvelle d'Issam ... Bon, je ne lui ai pas couru après non plus. Ma copine Mariama est au courant de tout et moi soutiens quand rien n'allait dans ma tête et quand je pétais des plombs. Ma mère est partie un temps au Sénégal car elle voulait se ressourcer et revoir la famille. Son retour est aujourd'hui et je m'activais avec Mariama pour bien l'accueillir. À son retour, j'ai prévu de lui dire la vérité sur ce qui est arrivé parce que oui, ma mère n'est pas au courant de ce chapitre de ma vie. Donc, comme je le disais plus haut, nous faisions le ménage et moi la cuisine en même temps. J'étais en plein épluchage de pommes de terre pour mon Yassa quand j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Au début, j'ai eu un peu peur mais j'ai très vite compris qu'il aurait de mon frère, Dramane en entendant sa grosse voix de vache. Je m'essuie les principaux et sors de la cuisine. Il était devant la porte avec son sac de sport à la main. Je le prend dans mes bras. -:  me pousse pour le laisser passer   Dramane. Salam. - DRAMANE: Aleykûm Salam. -: Tu viens d'où, hier t'as pas dormi ici? - DRAMANE: J'ai dormi dans mon appart. Ça a envoyé bon ici, t'as préparé quoi? -: Du Yassa, pour le retour de maman. Elle arrive dans quelques heures, là. - DRAMANE: Ouais, ouais, j'vais aller la chercher avec Babacar. -: Dépêche-toi de te laver et te préparer, le temps passe vite! - DRAMANE:  s'assoit dans le canapé   Vas-y plus tard, il reste encore un peu de temps. De toutes façons, les noirs, on est toujours en retard, alors... Je soupire avant de retourner à la préparation  de mon plat. J'entends Mariama m'appeler depuis la salle de bains. Elle arrive quelques secondes après, un produit pour les carreaux dans les mains. - MARIAMA : T'aurais pas vu le ... Elle s'arrête en plein milieu de sa phrase en voyant Dramane assit sur le sofa. Ses yeux, habituellement clairs se sont voilés et elle lui dédia un regard sombre et froid. Je ne comprend pas son comportement mais n'y prête pas attention. -: J'aurais pas vu quoi ? Finis ta phrase non ? - MARIAMA : Laisse tomber, je vais me débrouiller. Je lève les yeux au ciel avant de retourner dans la cuisine et de continuer la préparation du repas.                                                   |QUELQUES HEURES APRÈS| Il est 15 heures 38 et ma mère vient d'arriver. Je suis si heureuse que les larmes me sont montées aux yeux. Elle m'avait manqué, ce petit bout de femme. Mais bon, croyez pas elle m'a câlinée aussi, elle m'a direct taclée. Mais basinté «pas de problème», je sais ce que je représente pour elle, donc tranquille. Depuis deux heures que le Yassa et Mariama l'attendent, autant dire qu'ils n'en pouvaient plus. Je n'ai pas perdu de temps avec les retrouvailles, j'ai mis la table et tout le monde s'est installé, ainsi que mon cousin Babacar. C'est comme ça chez nous, on mange à n'importe quelle heure et parfois certains s'incrustent. Le repas s'est pas mal déroulé. Tout le monde rigole avec tout le monde, mise à part Dramane et Mariama. Je sers le dessert aux fraises que j'ai préparé. On discutait de sujets futiles quand Dramane nous amène sur d'autres propos. - DRAMANE : se balance sur sa chaise Ma, je pars dans peu de temps. - MA MÈRE : fronce les sourcils M'pi teye «je m'en fous» On éclate tous de rire et Dramane a même failli tomber de sa chaise, ce clochard. -: Niaw. Il m'a jeté un regard, j'ai tourné les yeux. - MA MÈRE : Sérieusement, où tu vas ? - DRAMANE : En Afghanistan. Je vais faire un service militaire. - MA MÈRE : Ah oui ! Tu m'en as déjà parlé mais je ne comprend pas pourquoi tu veux partir ? - DRAMANE : J'ai des choses à prouver, toi même tu sais. - MA MÈRE : Et ta décision est prise, tu n'y reviendras pas dessus ? - DRAMANE : ferme Non. - MA MÈRE : Bah, Inch'Allah tout se passera bien pour toi, là-bas. - DRAMANE : Merci. MARIAMA : Et tu y restes combien de temps ? - DRAMANE : Cinq ans, je bouge la semaine prochaine. Le visage de ma copine s'est décomposé. J'ai grandis avec elle, elle est la soeur que je n'ai pas et je la connais trop. À ce moment, elle était mal, pour je ne sais quelle raison. Mais j'avoue que je n'y ai pas trop prêté attention à son comportement. - DRAMANE : Oh, toi. Tu passeras vite fait dans l'appart' où j'dors parfois. -: Et pourquoi ? - DRAMANE : regard de travers Le ménage, quand j'vais revenir ça va sentir le renfermé. -: Ouais, ok, j'essaierai. Il me lance un sourire forcé auquel je lui répond avant de débarrasser les assiettes du dessert. Je fais la vaisselle aussi, j'entends Dramane partir je ne sais où. Je me dépêche de terminer pour rejoindre vite ma mère dans sa chambre et m'assois près d'elle. -: Ma, je dois vraiment te parler, c'est sérieux. - MA MÈRE : Ewa, parle, je t'écoute. -: Il m'est arrivé quelque chose et j'ai besoin que tu m'écoutes sans m'interrompre, d'accord ? - MA MÈRE :Dépêche toi, je n'ai pas que ça à faire ! -: Depuis plusieurs mois, j'avais un homme dans ma vie. Pour moi c'était sérieux, tu vois, je voulais que ça aille loin. Enfin dans le sens où je voulais qu'il vienne demander ma main. Au début, tout allait bien, tout était rose et puis plus le temps passait, plus il m'étouffait. - : Je n'avais plus le droit de sortir, de rigoler avec d'autres hommes. Un soir, t'étais sortie et Dramane non plus n'était pas là. Il est arrivé pour qu'on se parle car plus tôt on s'était disputés. - : larmes aux yeux Donc, il est venu et moi je lui ai dit que je ne voulais plus de lui. Il s'est énervé et... M'a jetée contre le mur avant de me ruer de coups. Je...Je pensais qu'il... qu'il allait s'en arrêter là.... - : Mais, il m'a amené dans ma chambre et m'a...m'a violée. J'ai pas supporté ses coups, je me suis retrouvée dans un trou noir. Je pensais qu'il avait un minimum de respect pour moi, je me suis bêtement trompée... Elle me regarde, l'oeil triste mais les sourcils froncés. Sa réaction me faisait peur. Je redoutais le fait qu'elle ne me croit pas et qu'elle me jette de chez elle. Ou bien qu'elle me tue. Je suis étonnée quand elle se lève et qu'elle me demande de faire pareil. Je m'exécute, mais à peine je suis debout que je sens sa main s'écraser sur ma joue. J'effleure l'endroit où l'impact s'est produit avant de baisser la tête. - MA MÈRE : Tu vois ? Tu vois où ça t'as menée ? Je ne réponds rien et m'échoue sur son lit. Mes larmes se sont lentement mis à couler, ces traîtresses. Sincèrement, à ce moment-là, j'avais mal au coeur car je sentais la petite lueur de déception dans ses yeux. C'était ma plus grosse erreur que de fréquenter Issam, et je la regrette amèrement. Les bras de ma mère viennent entourer mes épaules, je me réfugie dans son foulard et me calme peu à peu. - MA MÈRE : Si tu te mouches sur mes vêtements, na kère na ! Je rigole en même temps de pleurer, j'avoue c'est bizarre. - MA MÈRE : Tu vois pourquoi je te dis de ne pas fréquenter les hommes ? Je vais te dire, tu m'as déçue. Mais, il n'est de mal un bien, donc dis Hamdulillah d'être en vie et d'être en bonne santé. Je hoche la tête et sèche mes larmes avant de quitter sa chambre pour rejoindre la mienne. En entrant kénou a «J'ai eu peur», Mariama cette folle, était couchée dans mon lit avec mon ordinateur. Je met une main sur mon coeur pour reprendre mes kilous «Mes esprits» et m'assois près d'elle. - MARIAMA : On fait quoi, aujourd'hui ? -: bâille Mort de rire, qui t'as dit que je voulais sortir ? Et avec toi, en plus ? - MARIAMA : Vas-y arrête de faire la meuf. On fait un tour vite fait, non ? -: Regarde, il est presque 18 heures, on va faire quoi, dehors ? - MARIAMA : me regarde de haut en bas T'es une mouille en vrai. Tu m'as appelée pour que je t'aide à faire le ménage pour le retour de ta mère, j'ai fait quoi ? -: Bah, tu m'as aidée. - MARIAMA : Sans poser de questions. Moi, j'te demande que ça et tu refuses ? Pff, j'retiens, w'Allah. Je la regarde, blasée mais amusée. Elle me fait ses yeux de chien battu, là. J'explose de rire et me lève. -: Maxi pay koundou «Ne me regarde pas comme ça», on va la faire ta balade. - MARIAMA : sourire Enfin ! T'aurais refusé, j'aurais plus jamais rien fait pour toi. Allez, bouge maintenant ! Je lui tire la langue et sors des vêtements de mon placard. Rien de bien extravagant, juste le survêt' du Sénégal. J'aime trop mon pays, j'y suis trop attachée, w'Allah. Enfin, Mariama arrive comme moi en jogging et on trace dehors après que j'ai prévenu ma mère. Même s'il faisait encore jour, je lui ai promis de ne pas durer. La première chose qu'on fait, c'est prendre le bus pour aller au McDo. Elle avait faim cette dinka «grosse». On se pose au milieu et faisons le trajet en faisant des snaps. -: en descendant  J'te préviens déjà, j'y reste pas 100 ans. - MARIAMA : Pourquoi t'es chiante comme ça ? Sois un peu heureuse dans ta vie, non ? -: soupire Ferme ta bouche et commande. On fait la queue vite fait, elle prend un McFlurry au daim et on marche vers la sortie. J'étais sur mon portable à regarder les storys pendant qu'elle me racontait sa vie. D'un coup, je l'entend chuchoter, elle est vraiment bête cette fille. - MARIAMA : Regarde, c'est Bilal et Anis ! -: C'est qui eux ? - MARIAMA : Nos anciens potes de primaire, même ! -: regarde bizarrement Pardon ? C'était plutôt les tiens ! Elle ne m'écoute pas et avance vers eux, je la suis en traînant des pieds. Leur discussion était purement et simplement merdique. Je savais qu'il y avait Bilal et Anis, mais j'entendais d'autres voix. Ainsi, je les connais pas, donc je reste en retrait, sur mon portable. Je consulte l'heure, 18 heures 36. -: Vas-y Mariama, tu leur parleras plus tard à tes potes. On y va, ma mère va péter un câble. - MARIAMA : Ah, tiens ! Kamel, tu voulais lui parler ! Je fronce les sourcils et regarde derrière moi, personne. Le gars, Kamel, me sourit et m'adresse un clin d'œil. Je le regarde de haut en bas. - KAMEL : Wesh la miss. Ok, déjà le gars je ne le connais de nul part et il se permet de m'adresser la parole, de m'apostropher comme ça ? Je ne suis pas son woulé «chien», moi. -: Tchiip, t'as des foutaises, toi. - KAMEL : hausse les sourcils Jeune renoi sauvage, à c'que j'vois ! -: Continue à me chauffer, tu verras plus rien. Mariama si tu te bouges pas, j'me casse sans toi, hein ! - MARIAMA : J'lui donne juste un truc, toi aussi. -: A sobé, alors «dépêche toi» ! Elle rend quelque chose à Kamel et me suis en râlant. Comment j'avais le seum d'elle, depuis ce qu'il s'est passé, j'essaye de ne pas trop me mélanger avec les hommes, surtout les gars comme ça. Bref, nous quittons le McDo pour retourner au quartier et nous poser sur un banc pour discuter. Elle commençait tout juste sa crème glacée. -: Pourquoi t'étais bizarre, tout à l'heure ? - MARIAMA : Quand exactement ? -: Au moment où t'as vu Dramane. J'sais pas tu l'as jamais regardé comme ça, sauf si je me trompe. - MARIAMA : Non, non. Y a rien, ça m'a juste fait bizarre de le revoir, il datait un peu. Je la regarde, je sais très bien qu'elle me ment. Je ne peux pas lui reprocher car je ne suis pas de celles qui forcent donc on passe à autre chose. Si elle veut me le dire, elle viendra d'elle même. -: Mh. Et tu redoutes ta rentrée ? - MARIAMA : Non, au calme. Toutes façons, j'vais pas là-bas pour m'amuser et avoir des méniangué «Des amis». -: Moi ça va, j'aurais pas trop d'habitudes à changer. - MARIAMA : Tu penses avoir la même classe que l'année dernière ? -: Ouais peut-être. J'm'en moque un peu, en fait. C'est ma deuxième année et je sens que... - MARIAMA : me tape sur l'épaule Oh, regarde ! C'est pas Issam, là- bas ? Je relève la tête vivement pour regarder vers un groupe de gars. Elle parlait d'un mec avec les cheveux longs, tout comme Issam. Je plisse les yeux et me rend compte finalement que ce n'est pas lui, celui-là a beaucoup plus de muscles. Et puis Issam ne mettrait jamais les pieds ici, à part quand il venait me chercher. -: me lève Non, c'est pas lui. Bon, tu viens le soleil commence à se coucher. Elle me suit avec son McFlurry qu'elle mangeait très lentement. On passe près du groupe d'hommes quand je l'entend riposter. Je me retourne et la vois essayer de rattraper sa glace des mains du gars qui ressemble à Issam. - MARIAMA : arrête de sauter Tu peux me la rendre ? - LE GARS : Non en plus t'as pris mon goût préféré J'étais choqué par sa voix. Elle était grave, mais à la fois douce et pleine de bonté, ou de je sais pas quoi. - MARIAMA : Garde la, de toutes façons, j'en veux plus. - LE GARS : Il est chez toi ton frère ? - MARIAMA : Je sais pas, j'ai pas dormi chez moi. Peut-être il est à l'agence. - LE GARS : T'as dormi où alors ? - MARIAMA : me montre du doigt Chez ma copine, elle. Bon, c'est fini l'interrogatoire, là ? Quand c'est pas Lamine, c'est toi. - LE GARS : Normal, on sait jamais tu fais n'importe quoi. - MARIAMA : Jamais ça n'arrivera. Bref, j'me taille, à tard plus. - LE GARS : Ouais. Elle arrive près de moi et appuie sur le bouton de l'ascenseur après qu'on ai franchi la porte du hall. Une question me brûlait les lèvres et je comptais bien la lui poser. -: éclaircis ma voix  C'est qui lui ? Je ne l'ai jamais vu ici. - MARIAMA: Il habitait à ailleurs, il a déménagé ici avec sa famille, ils sont arrivés il y a longtemps. De ce que je sais, il connaît Lamine et Dramane depuis un long moment. -: Et il s'appelle comment? - MARIAMA: Abbés.
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