Je me retournai lentement et une expression presque dédaigneuse ne put s’empêcher de s’afficher sur mon visage quand je reconnus la silhouette de Miss Robe rouge...enfin, c’est plutôt Anna...hum Lana? Non non... Selena je crois. Ah, ça m’est revenu...Elena!
Sexy ma mémoire hein!
La brune, vêtue d’un tailleur femme noir sur mesure qui lui donnait un air de femme d’affaires avait les pieds chaussés de louboutin à talons aiguilles qui ajoutaient de l’élégance à sa posture. J’allais me demander où est-ce que Alonzo était allé trouver ce véritable stéréotype de Kendall Jenner puis je m’étais rappelée à quel point il était physiquement irrésistible. Pas étonnant que même des Miss Robe rouge lui tombent dessus.
- T’as bientôt finie de me reluquer? argua la brune en relevant le menton.
Je choisis ne pas lui répondre et lui tournai le dos, prête à sortir de la chambre. Mais à peine ai-je fait deux pas qu’une brise légère me caressa les cheveux au même moment où mademoiselle se matérialisait devant moi; comme par magie.
Hein?
Je jetai un rapide coup d’œil derrière moi avant de poser mon regard sur Elena qui me fixait, impassible.
- Qu’est-ce... Comment t’as fait ça? l’interrogeai-je ahurie.
Elle leva les yeux au ciel avant de balayer ma question d’une main.
- Le Maître est déjà de retour. Si tu comptes vraiment récupérer ton ordinateur et ton téléphone portable, prend le carton blanc et barres-toi rapidement. Cependant, je ne donnerai pas cher de ta peau quand il apprendra que t’es entrée dans sa chambre telle une voleuse.
- Pourquoi tu me dis cela? Tu veux faire amie avec moi déjà? Et puis, t’es aussi dans sa chambre là, répliquai-je.
-Les deux gardes affalés sur la porte attireraient plus d’un. Le Maître te croit sagement couchée dans ta chambre et crois-moi quand je dis qu’il a horreur qu’on désobéisse à ses ordres.
Je poussai un léger soufflement et regardai encore la jeune femme devant moi. Maintenant que j’y penses, elle me fait drôlement penser à quelqu’un. C’est fou. La ressemblance est si prononcée mais lorsque j’essaie de faire un lien avec une quelconque personne, j’ai l’impression que ma mémoire se floue.
C’est quoi ce délire?
- Tu me fais penser à quelqu’un. Je sais pas, t’as un frère jumeau ou une sœur? m’enquis-je.
Je la vis froncer légèrement les sourcils avant de secouer négativement la tête. Elle se dirigea ensuite vers le tiroir que j’avais refermée plus tôt et l’ouvrit.
- Ce ne sera pas la peine de vouloir appeler à l’aide parce que l’objectif du Maître n’est pas de te séquestrer mais plutôt de te protéger.
Mon cœur rata un battement malgré moi alors que je comprenais rien. De quoi parlait-elle? De quoi veut me protéger Alonzo?
- Pourquoi es....
- Va t’en! me coupa t-elle brusquement après s’être tournée vers moi.
- Pardon?
Comme exaspérée, elle vint me prendre rapidement par le bras et me fit sortir de la chambre. J’eus le temps de remarquer que les deux sentinelles étaient déjà sur pied ce qui n’était pas normal du tout. Il devait leur rester encore une dizaine de minutes de sommeil...
Complètement dans mes interrogations, je ne vis pas Elena nous faire entrer dans une pièce qui ressemblait fortement à une salle de cinéma. Elle me lâcha ensuite le bras et m’ordonna froidement.
- Bouge pas!
Elle sortit ensuite de la pièce et me ferma pratiquement la porte au nez.
Je rêves?
Je pivotai sur moi-même dans le but d’analyser encore plus le lieu où je me trouvais et comme je l’avais dit tantôt, c’était une salle de cinéma mais privée. Elle ne comportait des interminables rangées de sièges qu’on voyait dans les cinés mais plutôt un énorme canapé qui avait l’air très douillet avec des oreillers qui appelaient au coucher. Un écran plasma géant occupait une bonne partie du mur d’en face et je pouvais remarquer une télécommande posé sur une table basse de verre à côté du canapé. La salle était grande et plongée dans une semi-pénombre en raison du fait qu’il n’y avait qu’une fenêtre ouverte. J’allais m’avancer vers celle-ci quand la porte s’ouvrît derrière moi. Je fis volteface pour apercevoir un garde.
- Miss Elena me charge de vous escorter à votre chambre, Mlle Hardins, m’informa t-il, neutre.
Sans discuter, j’hochai la tête et le précédai vers les escaliers. Je pensais avoir fait assez de désordre aujourd’hui et si je voulais éviter les foudres d’Alonzo, j’avais intérêt à me tenir à carreaux pour le moment. Toute façon je sais maintenant où se trouve avec précision ce que je cherche. Mais étonnamment, l’envie de récupérer mon téléphone portable n’est plus aussi tenace qu’avant. Les mots d’Elena ne faisaient que tourner en bourrique dans mon cerveau et cela m’embrouillait. Même si je n’aimais pas personnellement cette fille, elle m’avait aidée aujourd’hui pour une raison que j’ignorais vraiment. Une bonne partie de moi m’incitait à la croire sur parole concernant le fait qu’Alonzo faisait tout cela pour un but précis soit me protéger mais la seconde partie bien qu’infirme, se battait encore pour que je fasse demi tour afin d’envoyer un message d’au secours à Peter.
J’ouvris sans ménagement la porte de ma chambre et la ferma à clé derrière moi.
Qu’étais-je sensée faire maintenant?
Continuer ma lutte dans l’espoir de m’enfuir de cette maison et retrouver ma vie ou obéir sagement aux ordres d’Alonzo jusqu’à ce qu’il décide lui-même de me libérer?
Cependant, un point me taraudait maintenant l’esprit. Pourquoi Alonzo m’avait-il fait croire qu’il m’avait enlevée juste parce qu’il me désirait et avait du mal à me voir avec Peter alors qu’en réalité, il voulait me protéger? Mais de quoi pouvait bien t-il me protéger?
Je m’assis lourdement sur mon lit et mes yeux se posèrent sur une fleur à présent fanée sur ma table de nuit. Je tendis la main pour la caresser du bout des doigts alors que le souvenir d’Alonzo me la déposant dans les cheveux quelques jours plutôt me revint à l’esprit. C’était ma première sortie en dehors des murs de la villa et nous nous promenions au milieu d’un magnifique parterre de fleurs. J’avoue avoir aimée ce moment entre nous deux. Je m’étais sentie étrangement bien et moi-même. Ça n’avait rien à voir avec ce que je ressentais quand j’étais en compagnie de Peter mais c’était tout de même considérable puisque je n’arrivais pas à me résoudre à jeter ce petit bout de fleur jaune.
Je levai les yeux vers l’horloge murale afin de voir l’heure qu’il était étant donné que je n’avais pas de montre bracelet quand je m’aperçus qu’elle s’était arrêtée. Dans un soupir, j’attrapai un tabouret assez haut et je le posai près du mur. Ça faisait la deuxième fois que cette maudite horloge me faisait le coup alors qu’on lui avait changé les piles que récemment. Je montai sur le tabouret et entrepris de régler l’horloge. Seulement, je n’avais pas un autre indicateur de temps pour savoir l’heure exacte qu’il faisait puisque l’horloge c’était arrêtée sur 10h 32min alors que l’après-midi avait déjà été entamé. Je choisis descendre alors du tabouret afin d’aller demander l’heure à l’un des gardes sur ma porte. Mais ce fut le moment que trouva mes pieds pour s’emmêler. Avec effroi, je me vis plonger vers le sol de marbre dur avec aucune possibilité d’intercepter mon élan accidentel. C’est dans un cri que je me laissai écraser sur le sol alors que mon dos entrait en collision avec les morceaux de verres cassés s’étant échappés de l’horloge que je n’avais pue sauver dans ma chute. Je sentis des brûlures me parcourir la partie supérieure du dos tandis que la porte de ma chambre s’ouvrît à la volée. Je reconnus immédiatement l’odeur virile d’Alonzo et sa voix qui ordonnait quelque chose aux gardes.
- Emma! Vous m’entendez?
Il me prit délicatement par la taille et m’aida à m’asseoir. Je soufflai pour essayer de ne pas tomber dans les pommes.
- Restez éveillée s’il vous plaît.
- Je voulais juste arranger cette maudite horloge, marmonnai-je faiblement. Et à la place, j’ai récoltée des marteaux piqueurs dans le dos.
Je vis Alonzo poser son regard immédiatement dans mon dos et hésiter.
- Vous permettez? me demanda t-il.
J’hochai la tête sans trop savoir ce que je faisais. Il ouvrit alors la fermeture arrière de ma robe et lorsque ses doigts frôlèrent ma peau nue, je sursautai.
Ces doigts... Si glacés mais apaisants.
Je fermai instinctivement les yeux quand soudain, une parole du jeune homme me revint à l’esprit.
«Emma... Tout ceci est pour votre bien, croyez-moi. Peter n’est pas un bon compagnon pour vous.»
Ensuite, des images se succédèrent, toujours dans mon esprit. Je me voyais avec Peter lorsque nous nous sommes rencontrés, notre premier ébat sexuel, le collier en diamants qu’il m’a offert pour mon anniversaire passé. Puis, je le vis à genoux dans une pièce sombre devant un symbole bizarre gravé sur le sol.
Bonté divine!
J’essayai d’ouvrir les yeux mais en vain. Les images continuaient de se succéder.
Cette fois, je vis Alonzo. Il tenait Peter par le cou et à la place de son regard vert si captivant, se trouvait deux iris rouges sang accompagnés de longues canines acérées...
Une migraine aiguë s’accapara ensuite de ma tête et je sentis mon dos me lancer horriblement. Je serrai les dents mais la douleur était si intense que je ne pus retenir le hurlement qui s’échappa de ma gorge ensuite...
Bonne lecture mes chatons.
Bisous bisous!
Freetop812.