6h25!
Mon réveil est en train de sonner juste à côté de mes oreilles, ce qui est vraiment agaçant. J'ai l'impression d'avoir fermé les yeux juste cinq minutes et là il faut que je me lève. Mais comme chaque matin, j'appuie sur répéter dans cinq minutes et je dors encore, et à peine ai-je fermé mes yeux à nouveau qu'il recommence à sonner. Moi.
Je me lève malgré moi et en tirant la tronche. Si je ne veux pas être en retard je dois être à l'arrêt à 7h pour ne pas évaluer mon bus qui est vraiment rare, et je n'ai pas d'argent pour un taxi. Après avoir rangé ma chambre en seulement cinq minutes, je me dirige vers la douche, en remerciant Allah d'avoir au moins ma propre douche.
Je ne pourrais jamais partager ma toilette avec des inconnus surtout que dans l'appartement dans lequel je loge il n'y a que des garçons et wallah plus vente qu'eux tu meurs direct. Je me sens même trop gêné d'amener quelqu'un chez moi parce qu'ils se servent du couloir pour suspendre leurs caleçons ou leurs chaussures de sport et chaussettes qui sentent horriblement mauvais, vraiment je ne vis pas.
Après avoir fini de prendre ma douche, je fais mes ablutions et prie fajr avant de chercher dans ma valise quoi porter. J'aurais vraiment préféré être dans une université où sur porte une tenue parce que là à peine un mois depuis que j'ai recommencé les cours, je ne sais déjà plus quoi porter alors alors que mon école c'est carrément une école de gosses des riches, qui ont soit leur propre chauffeur ou une voiture, donc ils sont loin d'avoir un problème de fringues.
Après un court instant de réflexion, je décide de m'habiller comme d'habitude; jeans taille haute, un débardeur et une chemise assez longue pour cacher mes formes. Je brosse mes cheveux qui recommencent à devenir très long bien que je les utilise un peu coupés pendant les vacances et les attachés en file d'attente, et comme maquillage je mets ma poudre blanche, un peu d'eyeliner, du gloss et hop c ' est fini. Je m'asperge de parfum, chausse ma paire de ballerine qui commence à être fatiguée, prend mon sac, éteint la lumière avant de sortir en prenant soin de bien fermer la porte; cette maison est loin d'être sécurisée, tout le quartier même.
En classe le cours se passe comme d'habitude et comme nous étions samedi nous avons fini très tôt, c'est-à-dire à 15h. Avec mes amis nous marchions dans la cour en rigolant. Les quatre années que j'ai eu à passer ici m'ont permis de savoir que dans toute a choisi il y a une exception. Si au lycée on m'avait accueilli d'une manière peu orthodoxe, ici j'avais pu me faire des amis très sympathique, même si au début ça n'a pas été facile avec mon caractère de fille ferme et surtout renfermée, et aussi je me disais qu'ils étaient tous pareils, c'est pour cela que durant la moitié de ma première année je n'étais pas amis des autres étrangers de différentes nationalités. Mais plus le temps passait, plus je me rapprochais de certains d'entre eux et aujourd’hui
_ Rash (mon surnom) il faut que tu arrêtes de t'asseoir devant, aujourd'hui encore monsieur Fall ne faisait que te mater. Commente Jean alors qu'on est dans le clando.
_ Quoi? Même pas, arrêtes tes sottises. Je me défends.
_Il a raison Rash et ce n'est pas le seul. Ajoute Omar.
_ Mais ce n'est pas de ma faute et vous savez que je fais tout pour ne pas attirer l'attention sur moi, surtout depuis l'incident de l'année dernière et si je reste derrière je ne pourrai pas voir.
_Bien-sûr puce que ce n'est pas de ta faute, ignore ces pervers et vis ta vie. Intervient Marieme.
Je la remercie avec un sourire de m'avoir défendu encore une fois, je ne me sens pas à l'aise dans ce genre de discussion et pourtant j'y suis toujours confrontée. Nous changeons de sujet et discutons du fiancé de Marieme jusqu'à notre arrivée. On se sépare et chacun rentre de son côté. Omar voulait que j'aille diner chez eux avant de rentrer, selon lui j'aime trop être seule et c'est ce qui m'empêche de bien manger. J'ai décliné poliment et lui ai promis de passer le lendemain, dimanche. Après cela je rentre chez moi complètement fatiguée.
Une fois à la maison, je me fais une omelette et des frites que j'ai eu du mal à avaler, tellement que j'en ai mangé maintenant je ne trouve aucun plaisir à faire, c'est juste pour survivre comme le dit maman.
Il était maintenant 17h et l'ennui était à son paroxysme. Je jongle entre mes réseaux sociaux sans aucun plaisir, de toutes les façons il n'y a que des bêtisiers, sans oublier ceux qui affichent leur semblant de vie parfaite et vous faites vous sentir plus mal. Ce qui me poussa à moi déconnecté et prendre mon PC pour regarder quelques épisodes de Teen Wolf avant d'être interrompu par une forte douleur au niveau de mon pied. Il me fatigue depuis un moment et selon le docteur c'est normal de ressentir ces douleurs de temps en temps jusqu'à ce qu'il soit complètement guéri et il m'a aussi conseillé de faire du sport de temps en temps.
Entre nous je n'ai jamais été fan du sport et surtout je ne suis pas bien douée, mais comme je n'ai rien à faire et que je m'ennuie comme une vielle pou, j'ai décidé d'aller à la corniche et m'exercer un peu. J'avais l'habitude d'y aller avec Jean, c'est juste que quand tu pars les week-ends et surtout vers 18h il y a beaucoup trop de gens, et surtout des hommes pervers qui des fois sont même accompagnés de leur famille , mais ne se gênent pas de draguer des jeunes filles, croyant que tout le monde est intéressé par leur corps ou leur argent avec leurs grosses voitures.
Du coup j'avais arrêté parce que même si je partais je ne me sentais pas à l'aise. Mais aujourd'hui il est juste 17h, il ne faut pas y avoir beaucoup de gens donc je vais profiter pour aller faire ce que j'ai à faire vite fait et rentrer.