_ Shasha, Shasha, Shasha ...
A l'entente de cette douce et mélodieuse voix, j'émerge doucement de mon monde, retire mes écouteurs et fait face à la reine de mon cœur 'Bella', aussi magnifique que son prénom.
_ Ouais mon bébé! Tu veux quoi? Chantonnais-je en prenant dans mes bras.
_ Jus Shasha. Me dit-elle de sa petite voix qui me fait fondre. Elle n'a qu'une année et demi, mais elle arrive à prononcer des tas de choses, surtout si cela concerne la bouffe.
_ Sérieux Bella tu m'as réveillé juste pour ça? Et maman elle est où dans tout ça? Elle me fit une moue très drôle, à laquelle je ne peux pas résister.
Je mis ma Play-liste en pause avant de me lever pour suivre. De toute façon elle sait déjà où ça se trouve. Moi qui comptait bien profiter de mon lit et surtout de mes vacances avant de retourner pour une nouvelle année de galère, j'ai bien l'impression que c'est peine perdue avec cette peste. Mais la plus adorable.
Je pars dans la cuisine pour lui prendre une boisson dans le frigo mais malheureusement il ne restait que les boissons gazeuses, m *** e.
_MAMAN! Criais-je en sortant de la cuisine pour me diriger vers sa chambre.
_ Oui! Je me suis endormie. Dit-elle.
_ Ouais j'avais vu ça. Désolée de t'avoir dérangé, Bella veut du jus mais il n'en reste aucun dans le frigo.
_ Donne lui du yaourt ou du chocolat.
_C'est justement ça le problème, il n'y a pas grand choisi dans le frigo.
Nous fûmes interrompus par la voix de mon père qui me demanda ce qui se passait, et après lui avoir expliqué, il me suggéra d'aller en acheter avec ma sœur vu qu'il avait oublié de faire à son retour du travail, ce qui lui arrive très souvent ces jours-ci d'ailleurs.
Tout ceci me rappelle mon enfance. J'aimais fatiguer mon père pour ce genre de chose et il cédait toujours, ou du moins jusqu'à l'arrivée d'Amina. Il a toujours été un homme gaga de ses enfants, mais plus tu grandi plus la distance s'instaure entre vous, a choisi que je ne comprendraisrais jamais.
Je récupère de l'argent ainsi que la clé de la voiture avec mon père et m'apprête à sortir avant d'être intercepté par ma mère. Elle n'a jamais été à l'aise avec l'idée que je conduise, donc que ce soit la voiture préférée de mon père, en est un autre cas. J'ai beau essayé de la rassurer, ma mère voit des problèmes partout, elle s'inquiète pour tout et tout le temps. J'imagine que ce sont les conséquences d'une vie en commun avec un homme comme mon père, aux mille et une facettes.
Il m'a fallu du temps et de bons arguments pour la convaincre! Ouff ce n'était pas trop tôt.
Après avoir fait sortir la fameuse voiture du garage, j'installe Bella sur le siège passager et lui attache la ceinture. Je sais que c'est risqué mais ce n'est pas si loin que ça et en plus, nous avons l'habitude.
D'un regard songeur, j'observe le garage de mon père. Il m'arrive souvent de moi demander pourquoi toutes ces voitures? Surtout quand il ose me dire qu'il n'a plus rien quand je l'appelle les fins du mois. Mais bon comme on dit en poular "si ta maman est riche soit riche et si ton papa est riche soit aussi riche" pour dire que dans la vie ne compte sur personne. Et personnellement la richesse de mon père ne me dit pas grand choisi, je prends ce qu'on me donne et c'est tout, c'est à lui après tout.
Notre trajet se passe dans une bonne ambiance, entre chant et fous rires. Quoique la route était un peu impraticable, sûrement dû à la pluie de la veille. Devant le supermarché, ma sœur poussa un énorme cri de joie qui m'a fait exploser de rire, cette fille déborde de joie de vivre. J'ai dû me garer d'urgence et de l'autre coté de la rue, pour ne pas qu'elle descende avant moi. Nous avons fais nos cours dans la même ambiance que d'habitude, en évitant le maximum de dégâts, rire.
En sortant de la superette, j'ai senti mon téléphone vibrer dans ma poche arrière et je le sortis avec difficulté pour répondre. C'est mon meilleur ami qui m'appelait et avec lui les discussions deviennent vite passionnantes. J'étais tellement à fond dans notre conversation que je n'avais même pas remarqué que Bella était en train de foncier toute seule vers la voiture qui se trouvait de l'autre côté de la rue. J'ai senti une peur bleue m'envahir.
Une voiture fonçait à vive allure vers elle. Mon cœur s'est arrêté sur le coup et ma vision était devenue floue. Je ne pensais plus, j'ai juste laissé tomber les cours et je suis précipité sur elle malgré les cris des gens.
Tout ce dont je me rappelle c'est la voix de bibi en train de m'appeler en pleurs. Ceci me suffit pour être rassuré et après se fut le black-out pour moi.
PDV de maman: (Aissatou)
J'étais dans ma cuisine entrain de préparer le dîner pour mes deux petites princesses. Rachida, j'aimerais pouvoir l'aider à rattraper tous les nouveaux mois passés loin de sa famille à cause des études, je sais ce qu'elle enduré et endure ces dernières années. Et surtout je m'en veux vraiment avoir laissé mon enfant subir tout cela et toute seule. Si j'avais cherché un boulot, si j'avais étudié au lieu de moi marier trop jeune et me retrouver dans ce genre de foyer, mes enfants auraient eu une meilleure vie mais hélas! En parlant d'elles, elles ont duré au supermarché et j'ai un mauvais pressentiment.
Pour moi rassurer, je décide d'aller prendre mon téléphone et l'appeler. Mais à mon arrivée dans ma chambre, ce dernier était déjà en train de sonner. Après avoir décroché, une voix inconnue m'annonça que mes filles étaient à l'hôpital. À l'entente de cette nouvelle j'ai cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine.
Je préviens mon mari et en rien de temps nous arrivons à l'hôpital. Mouctar, le meilleur ami de ma fille nous attendait à l'entrée avec Bella dans ses bras ainsi qu'un autre garçon dont j'ignore l'identité.
_ Où est-elle? Je m'empresse de lui demander en prenant mon bébé qui n'arrête pas pas de pleurer. Elle est morte c'est ça? Poursuivis-je
_ Non tata calmez vous elle n'est pas morte, elle ...
_ Monsieur Diallo. Dit un docteur en se dirigeant vers mon mari, ils se saluent puis il lui expliqua que ma fille est vivante, qu'elle était juste eu un choc et une fracture au niveau de son pied droit, OMG!
Je me suis sentie soulagée et triste à la fois. Je suis une mère et cette fille est tout ce que j'ai, elle est absolument tout pour moi donc je n'ose pas imaginer ce que je deviendrais si quelque chose lui choisissait arrivait.
Mon mari me rassura du mieux qu'il pu.
En attendant qu'on l'amène dans une chambre, j'ai demandé à Mouctar de m'expliquer ce qui s'est passé mais c'est le jeune homme de tout à l'heure qui le fit à sa place. De façon calme et respectueuse, il m'expliqua ce qui s'était passé et j'étais juste bouche bée. Qu'elle est folle cette Rachida! Je regarde ce jeune homme en face de moi qui m'avait bien l'air terrorisé et il n'arrêtait pas de s'excuser. Mon mari, qui d'habitude s'énerve pour rien de trop détendu face à lui. Il n'était pas fautif et ce qu'il a fait, ce n'est pas n'importe qui, qui a fait que je ne lui en tiens pas rigueur, l'essentiel c'est qu'elle soit en vie et par la grâce de Dieu elle ira mieux sous peu.
POINT DE VUE DE MAJID:
J'étais là, sous une panique totale. Je faisais des cent pas, tournais en rond mais rien de tout cela n'arrivait à diminuer mon angoisse du moment.
Quand j'ai vu le bébé surgir de nulle part j'ai voulu arrêter le temps, non je ne pouvais pas tuer un bébé! Quand je pense qu'il m'a fallu juste un petit moment d'inattention et ce petit moment allait me coûter la vie d'une personne, j'allais priver des parents de leur enfant, je ne savais plus quoi faire.
Et comme par miracle, au moment où j'étais en train de me demerder pour freiner à temps, une autre fille surgit de nulle part et se mit entre ma voiture et le bébé. Mais quelle folie me suis-je dis! Peut-être que c'est sa maman, après tout une mère est capable de donner une vie à son enfant, à partie la mienne bien-sûr; mais ça c'est une autre histoire.
Tout ce que je sais, c'est que j'avais cogné une personne même si le choc n'a pas été aussi v*****t que je le pensais.
Pendant un moment j'étais dans ma voiture immobile, sous le choc et attendant que la police vienne m'embarquer. J'avais tué quelqu'un, moi qui n'avais jamais commis de délit, moi qui n'étais à Conakry que pour voir mon père après tout ce temps passé loin de lui, et c'est ça que j'allais lui mettre sur le cœur?
Ce n'est qu'après avoir entendu les pleurs du bébé et les dires des gens que l'autre fille aussi était vivante que je suis finalement sorti de ma voiture. Avec une lueur d'espoir, je me rapproche lentement de la foule pour amener la personne à l'hôpital et c'est avec difficulté que je parviens à la voir, vu toutes les personnes curieuses qui s'étaient regroupées autour d'elle. Mais quand ce fut le cas, c'était le choc! j'ai failli m'évanouir. Comment était ce possible d'être aussi belle?!
Ce n'était ni le moment ni l'endroit idéal pour faire ce genre de remarque, mais ma principale sur le feu je n'avais jamais vu une telle beauté de toute mon existence. Pourtant j'en ai vu et connu des belles filles, mais cette fille, même en étant dans l'état dans lequel elle se trouve sa beauté était flagrante, elle était parfaite. Pour moi c'était le coup de foudre, oui c'était le seul mot adéquat pour expliquer ce que j'ai ressenti en voyant cette belle inconnue allongée par terre et inconsciente.
On était enfin à l'hôpital. J'avais appelé la dernière personne avec laquelle elle avait parlé et presque toutes les personnes qui étaient présentes la connaissait ou du moins son père, cet homme avait l'air d'être réputé dans son quartier et cela m'a un peu facilité la tâche.
Dès notre arrivée les docteurs de la prison en charge. Je savais qu'elle allait s'en sortir mais j'étais loin d'être soulagé. Et l'arrivée de ses parents n'a pas fait qu'accentuer mon angoisse car la tristesse et l'inquiétude qui se lisaient dans leurs yeux, étaient insoutenables, je me sentais mal même si tout le monde me disait que je n'étais pas pas fautif. J'avais pu parler avec ses parents, sa mère en première et même si elle ne semblait pas m'en vouloir, cela me fendait le cœur de la voir dans cet état. Moi qui n'ai jamais connu ma mère; étant donnant qu'elle nous a abandonné mon père et moi alors que je n'avais que deux ans, j'avais nourri une haine envers elle et contre toutes les femmes. Mais cette femme devant moi avait l'air d'avoir un amour inconditionnel pour ses enfants,
Dans ma tête c'était Bagdad, un cocktail de sentiment que je ne saurais expliquer. L'image de cette fille allongée par terre et la scène de la parfaite petite famille soudée qui se jouait devant moi me rendait dingue. Il fallait que je m'éloigne d'ici et au plus vite, je n'arrivais plus à supporter cette situation, son image me hantait toujours, sa beauté, je devenais fou! C'est comme si sa beauté m'appelait. Que m'arrive-t-il bon sang? Je pris la décision d'aller voir une fois dans sa chambre vu qu'elle dort et sortir de cet endroit.
Ses parents venaient de sortir de sa chambre, beaucoup plus soulagés même si elle était toujours inconsciente, mais selon le docteur c'était juste une question de temps avant qu'elle ne se réveille. Moi, j'avais une soudaine envie d'avoir une famille, pour une fois dans ma vie j'ai ressenti le besoin d'avoir une mère et même une sœur. Après ce qu'elle vient de faire pour sa petite sœur, sacrifier sa vie pour elle, je comprends vraiment l'importance d'une famille.
C'est avec difficulté que je me rends dans sa chambre et malgré son bandage sur la tête et le plâtre sur son pied, je la trouvais encore plus belle que tout à l'heure. Cette fille était une merveille et je maudissais la terre de ne pas avoir eu l'occasion de la rencontre dans d'autres circonstances, j'aurais donné ma vie pour elle.
Mais là, déjà que je dois retourner à Dubaï demain matin et je ne sais pas quand est ce que je vais revenir. En plus de cela, je ne pense pas qu'elle serait ravie de voir l'homme qui a mis dans cet état sans oublier que je l'envie énormément d'avoir une si belle famille. Je me contente donc de regarder et cela me faisait frissonner à chaque fois, je me suis même permis de prendre en photo, oui elle m'avait rendu dingue.
Maintenant que j'avais cette photo ainsi que son nom, je me suis dis que peut-être un jour j'aurais la chance de la revoir, si elle n'est pas à un autre déjà, voiture je ne pense pas qu'une beauté pareille soit toujours célibataire à son âge, mais s'il m'arrivait de recroiser son chemin, qu'elle soit mariée et qu'elle ait des enfants, je ferais quand même tout pour la récupération.
Sentant qu'elle commence à bouger, je sors de la chambre rapidement et comme un lâche. Je pars voir le docteur pour payer tous les soins même ceux qu'elle devrait effectuer dans les semaines à venir. Et lorsque je suis partie remettre le reçu à son père il a refusé de l'accepter, pour lui le simple fait d'être resté et de l'avoir amené à l'hôpital suffisait, mais j'ai insisté et cela pendant un long moment avant qu'il n'accepte. Après ceci je suis allé parler avec sa maman et demander pardon encore une fois ainsi que la permission de me retirer et c’est sans difficulté qu’elle accepta, elle l'a même fait en m'adressant un sourire réconfortant qui apaisa mon cœur.
J’ai pu constater que sa fille n'avait pas volé la beauté qu'elle avait, sa maman est magnifique et son père aussi, une belle famille me dis-je. J'enviais cette belle jeune fille et sa jeune sœur d'avoir des parents pareils. Moi je n'ai connu que mon père et même si je suis un jeune homme super riche qui ne manque de rien, il me manque cet amour qui m'a l'air inconditionnel.
C'est ainsi que je quittai cet hôpital en laissant ma belle inconnue avec sa belle petite famille, tout en espérant de tout cœur la revoir un jour et dans de meilleures circonstances.