CHAPITRE 2
Léa ouvrit lentement les yeux, les paupières encore lourdes du sommeil. Le matin filtrait à travers les rideaux crème de la chambre de Simone, son amie . L’air sentait le café chaud et le pain grillé, une odeur familière et réconfortante. Elle mit quelques secondes à se souvenir où elle se trouvait. Puis tout revint : la soirée d’hier, les rires étouffés pendant qu’elles faisaient leurs exercices de renforcement, la pluie battante qui s’était mise à tomber juste au moment où elle voulait rentrer, les éclairs qui déchiraient le ciel… et la voix grave de Monsieur Laurent, le père de Simone, lui disant avec un sourire :
— Tu ne vas pas sortir sous cette tempête, Léa. Reste ici, je t’en prie.
Elle s’était alors résignée à dormir là, sur le lit d’appoint, sous une couverture douce qui sentait la lessive fraîche. Elle se rappel de son rêve érotiques qu'elle a fait sur Monsieur Laurent entrain de la b****r proprement.
Ce matin, en entendant des bruits de pas dans le couloir, Léa sentit un léger frisson lui parcourir l’échine. Ce n’était pas de la peur, non. Plutôt… quelque chose d’autre. Une chaleur étrange qui s’étendait dans sa poitrine, presque gênante.
Elle se leva doucement, arrangea ses cheveux, puis sortit de la chambre. La maison était calme. Simone devait encore dormir. En bas, la voix d’un homme résonnait, grave et tranquille.
Elle le vit dans la cuisine.
Laurent.
Il était là, debout devant le plan de travail, une tasse de café dans une main et une poêle dans l’autre. Ses épaules larges tendaient le tissu de son t-shirt gris, ses avant-bras puissants étaient marqués par le travail manuel. Il avait cette prestance tranquille des hommes sûrs d’eux, sans arrogance. Un homme qui n’a pas besoin de parler fort pour qu’on l’écoute.
Léa resta figée quelques secondes sur le pas de la porte. Son cœur battait un peu plus vite, sans raison claire.
Il leva enfin les yeux vers elle, et leurs regards se croisèrent.
— Bonjour, Léa. Bien dormi ? dit-il avec un sourire franc.
Elle hocha timidement la tête.
— Oui, merci… Désolée d’avoir un peu envahi votre maison hier soir.
— Ce n’est rien. C’est toujours un plaisir d’avoir une invitée aussi polie.
Sa voix grave semblait caresser l’air. Léa sentit un nouveau frisson lui glisser le long de la nuque. Elle s’en voulut presque c’était le père de sa meilleure amie, bon sang ! mais elle ne pouvait pas s’empêcher de le trouver attirant. Cet homme dégageait quelque chose… une force tranquille, un charme discret.
Elle s’assit à la table, essayant de se concentrer sur autre chose.
Laurent posa devant elle une assiette avec des œufs brouillés et un sourire qui fit accélérer son cœur.
— Mange un peu avant que Simone se réveille. Elle va sûrement vouloir recommencer les exercices ce matin, non ?
— Oh oui… enfin, si la pluie s’arrête, répondit-elle, gênée par sa propre voix un peu tremblante.
Il rit doucement, ce rire grave et chaud qui vibrait dans la pièce.
Et Léa, malgré elle, ne put s’empêcher de penser que ce rire-là, elle aurait pu l’écouter pendant des heures.
Ce matin-là, elle comprit que quelque chose venait de naître.
Un trouble, une curiosité, une attirance qu’elle n’aurait jamais imaginée ressentir et surtout pas ici, dans la maison de son amie
Mais parfois, les sentiments les plus inattendus naissent dans les endroits les plus ordinaires.
Et Léa, sans le savoir, venait d’ouvrir une porte qu’elle ne pourrait peut-être plus refermer.
La pluie avait enfin cessé.
Le ciel, lavé par des heures d’orage, laissait passer une lumière douce qui se glissait entre les rideaux. On sentait encore dans l’air cette fraîcheur humide que laisse la tempête derrière elle.
Simone entra dans la cuisine, les cheveux ébouriffés, un sourire endormi aux lèvres.
— Ah, vous êtes déjà debout, vous deux ? lança-t-elle en bâillant.
Laurent lui embrassa le front avant de sortir de la pièce pour répondre à un appel, laissant les deux jeunes femmes seules.
Léa, un peu nerveuse, fit semblant de s’occuper de sa tasse vide.
— Tu as bien dormi ? demanda-t-elle pour meubler le silence.
— Comme un bébé ! Et toi ?
— Oui, très bien, merci encore pour l’hospitalité.
Elles bavardèrent un moment, riant de tout et de rien. Simone parlait avec sa légèreté habituelle, pleine d’énergie, tandis que Léa, elle, se sentait ailleurs. Une partie d’elle écoutait son amie, mais l’autre… l’autre était restée bloquée sur l’image de son père.
Sa voix. Ses épaules. Son sourire tranquille.
Elle essayait de chasser ces pensées, honteuse.
C’était ridicule.
C’était mal.
Elle secoua légèrement la tête, comme pour s’en débarrasser.
— Léa ?
— Oui ?
— Je te disais, si tu veux, on reprend les exercices ce soir par visio !
— Ah, oui ! Bien sûr, bonne idée, répondit-elle avec un sourire forcé.
Simone ne remarqua rien. Elle ne pouvait pas deviner la tempête intérieure de son amie.
Un peu plus tard, Léa prit son sac et descendit l’allée pour rejoindre sa voiture. Le soleil commençait à pointer timidement à travers les nuages. Laurent était dehors, occupé à ranger quelques outils sous le porche.
— Tu t’en vas déjà ? demanda-t-il en la voyant approcher.
— Oui, je préfère avant que la pluie revienne.
Il hocha la tête, glissa les mains dans ses poches.
— Fais attention sur la route, le sol est encore glissant.
Ce ton protecteur, cette attention calme… Léa sentit son cœur se serrer.
Elle murmura un simple « Merci », monta dans sa voiture et démarra lentement.
Mais à mesure qu’elle s’éloignait, son regard se posait encore sur le rétroviseur, sur cette silhouette masculine qui disparaissait derrière le portail.
Elle soupira, une main sur le volant, l’autre tapotant nerveusement la radio.
Pourquoi fallait-il qu’elle le trouve aussi attirant ?
C’était absurde.
Il était bien plus âgé, le père de son amie, et elle n’avait aucune raison de penser à lui ainsi.
Et pourtant, son image restait gravée dans son esprit : ses yeux, sa voix, ce rire qu’elle avait entendu le matin.
Léa se mordit la lèvre, confuse, presque honteuse surtout après son rêve où Laurent la baisait sauvagement.
Ce n’était qu’un trouble passager, se persuada-t-elle. Une simple impression, due à la proximité, à l’ambiance… rien de plus.
Mais au fond d’elle, elle savait que ce n’était pas vrai.
Quelque chose s’était éveillé un désir qu’elle ne comprenait pas encore, mais qui refusait de s’éteindre.