X L’été était passé, l’automne avait fait épanouir les chrysanthèmes et jonché de feuilles rousses le sol des châtaigneraies. Maintenant commençait l’hiver, avec de précoces menaces de neige. À Myols, la vie continuait son cours paisible et morne – non plus aussi morne, cependant, car Huguette y apportait l’appoint d’une gaieté tranquille et d’une charmante sérénité de caractère. Sans doute, c’était à l’heureuse diversion apportée par sa présence qu’il fallait attribuer l’attitude moins lasse et le regard un peu plus vivant de Mme d’Armilly, quelques retours de gaieté chez Sylvaine et Clotilde, une incontestable détente dans la réserve dont s’enveloppait M. d’Armilly. Mais Angèle devenait plus mélancolique encore, son visage se creusait davantage. Et Bertrade s’enfonçait dans son égoïsm

