XI Dès le milieu de novembre la neige tomba avec une abondance telle que bon nombre de chemins se trouvèrent impraticables, et que Gérardine, malgré l’énergie dont elle faisait preuve, dut parfois suspendre ses visites quotidiennes à Rosy. La jeune femme, morose et irritable, se plaignait amèrement de cet état de choses, déclarait qu’elle allait certainement mourir d’ennui et réclamait Huguette pour la distraire. Le plus souvent, Renaud faisait répondre que, si elle ne voulait pas demeurer seule, il lui était loisible de se joindre à eux tous. Cependant, quatre ou cinq fois, il laissa Huguette se rendre chez elle avec Clotilde. La jeune fille y passait une heure qui lui semblait bien longue, en écoutant ce babillage futile et ces réflexions dénuées de bon sens. Elle revenait avec une joie

