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Contes du Dr Sam

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Extrait : "Paris est fait de telle façon que, d'ordinaire, on peut y habiter une maison, pendant un grand nombre d'années, sans connaître les autres locataires de cette espèce de ruche humaine. La différence d'habitudes et d'occupations, et, par-dessus tout, le désir fort naturel de conserver, dans son intégrité la plus absolue, l'indépendance de la vie privée, permettent rarement que des relations s'établissent entre des personnes qui, pour demeurer sous le même toit,..."

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Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

● Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.

● Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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CHAPITRE PREMIER - Le docteur
CHAPITRE PREMIER Le docteurParis est fait de telle façon que, d’ordinaire, on peut y habiter une maison, pendant un grand nombre d’années, sans connaître les autres locataires de cette espèce de ruche humaine. La différence d’habitudes et d’occupations, et, par-dessus tout, le désir fort naturel de conserver, dans son intégrité la plus absolue, l’indépendance de la vie privée, permettent rarement que des relations s’établissent entre des personnes qui, pour demeurer sous le même toit, n’en ignorent pas moins, la plupart du temps, leurs noms réciproques, et se connaissent à peine de vue. Aussi, quoique M. de Moronval, à qui m’attache une vieille et fidèle amitié, occupât depuis dix ans un appartement au-dessus de l’appartement du docteur Sam, il ne savait guère autre chose de ce voisin, sinon qu’on n’entendait jamais le moindre bruit chez lui. La famille de M. de Moronval se compose de quatre enfants que j’ai vus naître ; ses deux filles aînées, Antoinette et Louise, touchent aujourd’hui, la première, à sa dix-huitième année, et la seconde, à sa seizième ; Étienne, leur frère, un des meilleurs élèves du collège Rollin, est de deux ans le cadet de Louise ; enfin la petite Marie compte six ans. Madame de Moronval élève sa famille avec autant de tendresse que d’intelligence. Aussi ne peut-on se défendre d’un sentiment de respectueuse admiration quand on la voit, avec le produit assez médiocre du travail de son mari, diriger honorablement son modeste ménage et donner à ses enfants une éducation à la fois solide et brillante. On ne se douterait guère le soir, quand Antoinette et Louise font de la musique en artistes consommées, qu’elles consacrent la matinée aux soins les plus humbles et les plus laborieux du logis, et que la petite Marie elle-même, si rieuse, si jolie, si gâtée par tous, commence à devenir une couturière habile qui ourle parfaitement du gros linge, et au besoin sait faire un point de couture à celui de ses vêtements qui le demande. Une riante propreté et une bonne humeur avenante règnent constamment dans cette demeure bénie par le travail où tout se fait gaiement, alertement et avec plaisir. Un soir de l’hiver dernier, nous nous trouvions tous réunis autour de la cheminée où brûlait un grand et bon feu. Antoinette et Louise s’occupaient de préparer le thé ; M. de Moronval donnait à Étienne quelques explications sur un passage difficile de Tite Live que ce dernier voulait traduire, et Marie se tenait assise aux pieds de sa mère, qui contemplait avec un sentiment ineffable de joie le charmant tableau placé sous ses yeux. Tout à coup Antoinette et Marie poussèrent à la fois un cri déchirant le manche de la théière s’était brisé dans la main de la première, et l’eau bouillante, en tombant sur le pied de la seconde, l’avait cruellement brûlé. La pauvre petite se tordait en proie à d’atroces douleurs. Le désespoir nous faisait perdre à tous la tête. Seule, madame de Moronval, quoique pâle et tremblante, conserva son sang-froid. – Allez vite, mon ami, chercher le médecin, dit-elle à son mari. Et se faisant apporter par ses filles du coton, elle se mit à en envelopper le pied de l’enfant. Celle-ci, malgré ses efforts pour contenir les cris que lui arrachait la souffrance, car elle possédait un peu du courage et de l’énergie de sa mère, ne pouvait parvenir à l’étouffer : on les entendait dans toute la maison. Tout à coup nous vîmes entrer un vieillard d’une physionomie douce et triste. – Madame, dit-il, je viens de rencontrer dans l’escalier M. de Moronval qui courait chez son médecin ; il m’a dit l’accident arrivé à mademoiselle votre fille ; je lui ai offert mes soins. Si vous voulez bien me le permettre, je crois pouvoir la soulager. En s’exprimant ainsi, il fendait en deux une large feuille charnue qu’il tenait à la main, en exprimait le jus sur la brûlure de Marie, et frottait ensuite doucement, avec l’intérieur de cette feuille dédoublée, la partie malade ; les plaintes de l’enfant s’apaisèrent, les larmes s’arrêtèrent dans ses yeux, et bientôt elle sourit en disant : – Merci ! je ne souffre plus. – On ne connaît pas assez en France l’efficacité de l’aloès médicinal contre la brûlure, dit le vieillard en continuant ses frictions. Heureusement, j’en cultive toujours deux ou trois pieds dans mon appartement. Là ! voilà qui est parfait ! Vous n’éprouverez plus désormais la moindre souffrance, ma petite demoiselle, et vous en serez quitte pour tenir pendant quelques jours immobile sur un coussin votre pied teint en couleur orangée. – Comment vous remercier, monsieur ? comment vous exprimer ma reconnaissance ? dit madame de Monroval en prenant affectueusement les mains du vieillard qui venait d’opérer une cure si miraculeuse. – Je suis trop heureux, madame, d’avoir pu soulager cette charmante enfant ; veuillez me permettre maintenant de me retirer, quelqu’un m’attend chez moi… – Vous mettrez le comble à vos bontés, n’est-ce pas, monsieur, en me permettant d’apprendre à M. de Moronval le nom de la personne à qui nous devons un si grand service ? – Je suis votre voisin, dit-il en saluant pour sortir ; je me nomme le docteur Sam.

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