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1467 Words
Eadlyn J’ouvre les yeux lentement. Désorientée, je laisse mon regard parcourir la pièce dans laquelle je me trouve. Ma chambre, au palais. Repoussant les couvertures, je me redresse péniblement. — Attention. (Des bras m’attrapent sous les aisselles et m’aident à m’installer. Aden s’assoit à mes côtés.) Comment vous sentez-vous ? — Comme si… (Je m’humecte les lèvres.) Comme si je venais de me réveiller d’une… — Transe ? (J’acquiesce. Il soupire.) Je crains que ce ne soit le cas. Un petit silence s’installe tandis qu’il tire sur la clochette pour appeler des domestiques. Je le regarde faire avant de poursuivre : — Ces choses qui nous ont attaquées dans le pré, c’était… — Des Strigoï. Un frisson désagréable me parcourt le long de l’échine. Des images de la scène me reviennent en mémoire. Ma rage, les mâchoires aux canines pointues à quelques centimètres de mon visage alors que je me débattais, ces iris rouges et démoniaques… Je plonge mon regard dans le sien. — Êtes-vous comme eux ? — En ce qui concerne l’immortalité uniquement, me rassure-t-il. Pour le reste, nous ne ressentons pas la soif de sang comme eux. L’ail, le rosier sauvage, l’aubépine, les crucifix, les chapelets, les miroirs et l’eau bénite n’ont aucun effet sur nous. Quant à un point de vue reproduction, les Strigoï ne peuvent pas avoir d’enfants. Contrairement à nous. Je ne peux m’empêcher de frémir à cette idée. La porte de la chambre s’ouvre attirant notre attention. Trois jeunes femmes entrent dans la pièce. Elles s’inclinent dans une révérence, sourire aux lèvres. Aden se lève. — Maisie, Lily, Jodie. — Votre Altesse, le saluent-elles de concert. — Je vous présente Miss Eadlyn Calden, la fille de Lady Roxanne. (Elles m’adressent une courbette à laquelle je réponds d’un signe de tête furtif.) A partir de demain, vous serez entièrement à son service, poursuit-il. Mais pour le moment, j’aimerais que vous préveniez ma mère que Miss Calden est réveillée et qu’elle et moi dinerons dans ma bibliothèque privée. — Bien, Altesse. Elles exécutent une nouvelle révérence et se retirent. Une fois seuls, Aden se tourne vers moi. Ses doigts se referment doucement autour des miens. — Il y a quelque chose que je souhaite vous montrer. Ma main dans la sienne, il me conduit de la tour où se trouve la chambre, la salle de bain et le boudoir mis à ma disposition, au couloir du second étage. Ses appartements se situent au fond de l’un d’entre eux, à l’écart de tout. — Ceux de la future princesse se situent à l’opposé, m’explique-t-il. Ceux de ma sœur et de mon demi-frère se trouvent au même étage mais dans l’aile Est du palais. Mes parents occupent les appartements du Roi et de la Reine au troisième étage, qui leur est exclusivement réservé. Quant aux invités, nous les répartissons entre le premier étage, l’aile Nord et l’aile Sud en fonction de leur statut. Nous entrons dans une petite bibliothèque. J’avance au centre de la pièce que je parcours du regard, émerveillée. D’immenses bibliothèques, remplies de livres et de bibelots, ont été creusées dans les murs. De grandes échelles permettent d’accéder aux ouvrages les plus hauts. Un globe trône sur une table au centre. Un feu crépite dans une cheminée, tout en marbre blanc, devant laquelle sont disposés deux fauteuils et un échiquier. Mes souliers s’enfoncent dans le tapis moelleux sous mes pieds. — C’est magnifique, je souffle. Aden émet un rire discret tout en me rejoignant. — Rien de plus qu’une simple miniature de la bibliothèque que vous avez déjà vue. (Je souris.) Je vous en prie. (Il me tire la chaise et m’aide à m’installer. :) Connaissez-vous un peu les différentes contrées du monde? —Très peu, j’admets en grimaçant. Il s’installe à mes côtés. —Vous allez voir, c’est facile à retenir. (Le doigt pointé sur un point précis, il poursuit :) Ici, il y a les royaumes de Cymru, Yr Alban et Lloerg. Quelques siècles en arrière, il s’agissait de trois principautés dépendantes les unes des autres. Elles formaient un royaume uni et unique. Au Nord, il y a Y Mor Cyfriniol, la Mer Mystique où presque personne ne s’aventure jamais. A l’Ouest, Y Mor Dirgel, la Mer Mystérieuse peuplée de créatures mythiques. — Derrière laquelle se trouve une île on dirait, je remarque. — C’est le cas, mais nous aurons l’occasion d’en reparler. (Sans me laisser le temps de renchérir, il continue :) Y Mor Cyfriniol, nous sépare des Îles de Glaces, terres indépendantes et très peu peuplées. Au Sud, il y a Y Mor Diogel, la Mer Sûre qui fait barrière avec les Îles du Soleil. — La Mer Sûre ? je répète perplexe. — C’est la seule mer où il n’y a jamais eu de naufrages. — Charmant… — N’est-ce pas ? Nous échangeons un sourire de connivence puis poursuivons vers l’Est. De petits coups donnés à la porte nous interrompent alors que nous atteignons Y Tir Rhyfeddol. Mrs. Thompson entre dans la pièce. — Le Roi et la Reine m’ont chargé de vous faire savoir que Miss Calden et vous-même êtes convoqués pour le petit-déjeuner avec eux demain matin. Le dîner vous sera apporté aux environs de neuf heures. — Très bien, merci Elsie. Elle nous adresse un signe de tête et ressort. Aden jette un coup d’œil rapide à la vieille pendule posé sur le rebord de la cheminée. — Faisons une pause. Il me prend la main. Nos doigts enlacés nous regagnons une pièce adjacente. Mon cœur s’emballe tandis que je réalise qu’il s’agit de sa chambre. De ses doigts agiles, il tire sur ma robe de chambre et ma chemise de nuit qui tombent à mes pieds. Son regard vorace me parcourt de la tête aux pieds me faisant frémir. — Au lit, ordonne-t-il d’une voix rauque. Je m’exécute sans broncher. Je ne le lâche pas des yeux tandis qu’il se déshabille. J’aspire ma lèvre inférieure que je mordille avec envie devant son corps d’Apollon. Il s’approche du lit sur lequel il grimpe avec aisance avant de se placer entre mes jambes. Décidé à me faire languir, il sème des baisers de mon cou à mon bas-ventre, passant par mes seins durcis de plaisir qu’il s**e de manière joueuse. Sa main s’aventure jusqu’au point sensible entre mes cuisses. Il glisse ses doigts en moi tout en faisant pression avec sa paume. Ses gestes lents et tortueux exacerbent mes sens. Je tremble, rejette la tête en arrière. Mes muscles se crispent voluptueusement. Il retire sa main. — Ddim ar unwaith Tywysoges. D’un lent coup de rein, il entre en moi et prend possession de mon corps dans des va et vient profonds et passionnés. Mes hanches ondulent au rythme des siennes. Mes mains dans ses cheveux, j’enroule mes doigts dans ses boucles. Un râle s’échappe des tréfonds de sa gorge. Il referme ses lèvres sur les mienne et y plante ses canines m’arrachant un cri de plaisir. — Aden… Ses poussées se font plus ardentes, plus osées. Ses doigts s’enfoncent dans la peau de mes hanches. Les jambes refermées autour de sa taille, je laisse mes cris envahir la pièce autour de nous. Nos respirations saccadées se mêlent aux battements effrénés de nos cœurs. Mon être entier se resserre autour de lui tandis qu’il me pilonne sans merci, son corps musclé et viril parfaitement imbriqué au mien. Avant même que nous ne cédions, il se retire et sans crier gare, me retourne et me pénètre brutalement, une main dans mes cheveux. Le plaisir m’atteint une fois de plus telle une flèche. La tête me tourne. Son sexe gonflé bouge vite et fort. Criant son prénom, je me cambre prête à exploser. Dans un dernier coup de rein fougueux, nous jouissons à l’unisson. Je le sens qui se déverse en moi avant que mon corps ne retombe. Mon amant m’embrasse la gorge et s’effondre à mes côtés. Repus, nous reprenons nos esprits dans un silence apaisant, comblé par les crépitements du feu dans l’âtre. Aden se tourne sur le flanc. J’en fais de même, mon regard ancré au sien. Ses doigts s’enroulent autour de l’une de mes mèches qu’il glisse derrière mon oreille. De son bras libre, il m’enlace et me tire à lui. En un rien de temps, je me retrouve à califourchon sur ses hanches, son membre dur et tendu à quelques centimètres de mon bourgeon de chair. Sans lâcher mon regard, il me soulève et me pénètre lentement. Un frisson de plaisir me parcourt l’échine. Ses lèvres effleurent ma nuque et remontent jusqu’à mon oreille dont il mordit le lobe. — Je vais vous faire l’amour, souffle-t-il la voix rauque et profonde. Je vais vous faire l’amour, après quoi je vous baiserai sans Merci, jusqu’à exténuement. ** ** ** ** **
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