Hari
Brianna et moi nous regardons droit dans les yeux. Son souffle caresse ma peau. Il n'en faut pas plus à mon corps pour se sentir électrisé et à mes sens pour se mettre aux aguets. Je me colle un peu plus contre elle et plaque mes lèvres contre les siennes avec douceur. Ses mains se frayent un chemin jusqu'aux boucles situées dans le bas de ma nuque. Un râle rauque s'échappe de mes lèvres tandis qu'elle commence à tirer dessus. Elle se met à onduler sensuellement contre moi de façon provocatrice. Je fais glisser mes mains le long de son corps et attrape ses jambes que j'enroule autour de ma taille. Mon bassin me titille douloureusement. Si seulement je pouvais trouver refuge dans une tente avec elle et la prendre avec toute la passion qui m'anime à l'instant...
— Vous êtes plutôt doux comme homme contrairement à ce que j'aurais pu croire, me charrie-t-elle entre deux baisers.
J'émets un rire discret, sourire aux lèvres et rapproche ma bouche de son oreille.
— Nous verrons si vous êtes toujours du même avis après votre stage.
Son corps frémit contre le mien comme sous l'emprise d'un sort. Je dépose un b****r furtif au coin de ses lèvres puis continue ma descente jusque dans son cou, dont je suçote avidement la peau. Un doux gémissement s'échappe de ses lèvres sous la caresse de mes lèvres et de ma langue.
— Bree !
Elle et moi sursautons de surprise, légèrement déboussolés par ce rappel à l'ordre inattendu. Nous nous détachons rapidement l'un de l'autre, comme si de rien n'était. J'attrape sa main dans la mienne et entrelace nos doigts ensemble.
— Ce n'est que partie remise, je lui souffle d'une voix basse et rauque.
Elle acquiesce. Je dépose un b****r dans son cou puis sur ses lèvres. Nous sortons de notre cachette et nous retrouvons nez à nez avec l'un des couples que je me souviens avoir vu à la soirée. Josh et Fanny si je ne me trompe. D'ailleurs cette dernière ne semble absolument pas surprise de me trouver avec son amie. Tant mieux. Le plus nous éviterons les situations gênantes, le mieux ce sera.
— Nous commencions à nous demander où vous étiez passés, dit Fanny un sourire aux lèvres, le premier film va bientôt commencer.
Je sens le pouls de Brianna s'affoler suite à la remarque de son amie.
— Brianna et moi devions discuter des derniers détails concernant le stage, je mens, mais merci d'être venus nous prévenir.
— Aucun souci. Suivez-nous.
Elle fait demi-tour sur ses talons, son petit ami à ses côtés.
— Où sont les autres ? lui demande Brianna.
— Ils sont allés se balader dans le parc.
— Ou plutôt s'envoyer en l'air, je dis en chœur avec Josh.
Lui et moi échangeons un regard surpris.
— C'est ce que j'appelle être sur la même longueur d'ondes, s'esclaffe Fanny.
Brianna lui jette un regard d'avertissement. Je tire doucement sur son bras afin de lui faire ralentir le pas, le temps que Fanny et Josh prennent un peu d'avance.
— Honnêtement, cela me va très bien de savoir que nous ne serons que tous les quatre au final. Je n'aurais pas aimé devoir passer la soirée à jouer aux flics pour éviter que toute une b***e de jeunes mâles ne vous tourne autour.
Ses lèvres s'étirent en un sourire taquin.
— Seriez-vous jaloux Monsieur ?
Je prends une légère inspiration et m'humecte rapidement les lèvres, rapprochant un peu plus ma bouche de son oreille.
— Jaloux non, mais possessif oui.
**
Brianna
Jaloux non, mais possessif oui. Cette phrase ne cesse de se rejouer en boucle dans ma tête tandis que nous nous asseyons dans l'herbe. Fanny nous donne une couverture à partager tous les deux pendant que Josh s'occupe de récupérer quatre cafés bien chauds. Nous profitons des quelques minutes restantes pour discuter de la fête anniversaire et du fait que Hari connaisse Derek.
— Amis de fac. Nous sommes allés à Harvard ensemble et nous avons gardé contact depuis.
— Harvard, rien que ça ? demande Josh en nous tendant nos cafés.
— Il est vrai que cela fait un peu cliché, je le reconnais. (Il s'interrompt quelques secondes le temps de prendre une gorgée de son café). Quoi qu'il en soit, si jamais cette fac fait partie de vos souhaits pour l'année prochaine, n'hésitez pas à me le signaler. Je ferai de mon mieux pour vous aider, vous pouvez compter sur moi.
Je le regarde confuse. Je dois dire que c'est très gentil de sa part, mais aussi très surprenant. D'autant plus qu'il ne nous connaît que depuis vingt-quatre heures, voire quarante-huit tout au plus. Son regard d'un vert émeraude intense plonge dans le mien et une drôle de lueur furtive parcourt ses yeux.
— Je sais que cela doit vous paraître surprenant, ajoute-t-il sans lâcher mon regard, mais après tout ce ne serait pas très juste de ma part de ne pas me servir de mon parcours et mon influence pour aider des jeunes ambitieux.
Il glisse son bras autour de ma taille, me faisant légèrement sursauter. Mon cœur se met à tambouriner à toute vitesse contre ma poitrine. Son bras se resserre un peu autour de mon corps.
— J'ai toujours entendu dire que le hasard faisait bien les choses et je crois que nos différentes rencontres au cours de ces dernières quarante-huit heures, ainsi que le fait que vous soyez amie avec le petit frère de l'un de mes amis de fac en est la preuve.
Je m'apprête à lui répondre mais suis déconcentrée par la musique du premier film. Il dépose un b****r furtif contre mes lèvres, puis se tourne face à l'écran. Je le regarde encore quelques instants finissant par en faire de même. Je sens son bras tirer sur mon corps afin de me rapprocher un peu plus de lui. Prenant une petite inspiration, je m'installe confortablement et cale ma tête dans le creux de son cou. Le mélange de sa chaleur corporelle et du froid de cette nuit hivernale me procure une agréable sensation de calme et de bien-être.
J'ai toujours entendu dire que le hasard faisait bien les choses...
Moi aussi. Et visiblement, c'est vrai.
**
Hari
J'espère de tout cœur ne pas avoir mis Brianna mal à l'aise avec ma franchise. Pour être honnête, je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris de dire ça. Sur le moment, je n'ai fait que dire ce qui me passait par la tête voilà tout. Peut-être qu'inconsciemment cela est dû à tout ce que j'ai pu dire à son sujet à Phoebe, ainsi qu'au souvenir du vécu de ma sœur Gladys à cet âge-là. Souvenir qui reste dans ma mémoire comme s'il y avait été inscrit à l'encre indélébile. Le film touchant à sa fin, nous décidons de faire une pause et d'aller chercher quelque chose à manger. Comme tout à l'heure, Brianna et moi marchons main dans la main, laissant Josh et Fanny prendre un peu d'avance sur nous.
— Est-ce que tout va bien ?
Je cligne rapidement des yeux et tourne la tête vers elle. Mon regard se retrouve une fois de plus captiver par le sien d'un beau marron noisette.
— Oui. Oui. J'étais juste un peu perdu dans mes pensées, ne vous en faîtes pas.
Elle reste silencieuse, le regard suspicieux.
— J'espère que vous êtes prête pour lundi, je dis dans l'espoir de détourner son attention.
— Oui, j'ai vraiment hâte.
Elle m'adresse un sourire, toute trace de suspicion presque entièrement effacée.
— Tant mieux. Votre bureau est presque prêt et il y a déjà de nombreux manuscrits qui vous attendent.
— C'est vrai ?
— Oui.
Je m'interromps le temps de nous commander deux sandwichs et deux cafés. Cette fois-ci Brianna s'avère être plus rapide que moi et dégaine sa carte bancaire avant que je ne puisse l'en empêcher.
— A charge de revanche, je dis.
— A charge de rien du tout. Si quelqu'un doit quelque chose à l'autre c'est moi et pas l'inverse.
Je pousse un soupir et lève les yeux au ciel. Nous récupérons notre commande puis nous écartons afin de faire place aux clients suivants.
— Vous ne me devez rien du tout, Brianna.
— Si vous le dîtes. Je me permets quand même de vous rappeler que vous avez accepté de me prendre comme stagiaire et que, grâce à vous, je vais avoir mon propre bureau. Sans compter le petit-déjeuner de ce matin, les deux dîners cette semaine et le voyage en Europe celle d'après.
— Nous ne sommes pas là pour faire des comptes, je lui rappelle.
— Peut-être mais...
Je plaque mes lèvres contre les siennes la faisant taire. Je sens son corps frémir contre le mien tandis que nous échangeons un b****r à la fois lent et provocateur. Ses joues se mettent à rougir sous l'intensité du froid mélangée à la douceur de l'instant. Je sens son souffle rapide contre ma peau et les pulsations de son cœur qui bat à l'unisson avec le mien.
— Alors vous... (Elle se détache de moi, le souffle rapide. Je relève la tête et plonge mon regard dans le sien, un sourire taquin sur les lèvres) vous n'êtes pas croyable, termine-t-elle.
— Vous non plus Mademoiselle Andrews.
Elle lève les yeux au ciel, peu amusée par ma taquinerie.
— Film dans cinq minutes !
— Nous ferions bien d'y aller.
Elle m'adresse une petite grimace et fait demi-tour, prête à retourner à l'emplacement que nous partageons avec Josh et Fanny. J'attrape mon café et mon sandwich d'une main et son bras de l'autre. Elle se tourne un peu pour me faire face, le regard illuminé par une lueur curieuse et interrogatrice.
— Que diriez-vous si nous allions nous installer à mon endroit favori le temps de manger et de boire nos cafés ? je lui propose.
D'habitude, je ne suis pas du genre à emmener qui que ce soit dans cet endroit privé et secret, mais ce soir je me sens d'humeur à faire une exception.
— Et le film ?
— Ne vous en faîtes pas, nous pourrons quand même le regarder.
Une lueur d'hésitation parcourt son regard.
— Je peux vous promettre que vous ne le regretterez pas, je lui assure.
Elle pousse un soupir et acquiesce.
— Cependant, j'impose une condition, ajoute-t-elle son regard noisette ancré au mien.
— Je vous écoute.
— Restez avec moi cette nuit.
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