Elle avait grandi trop vite. Fille d'un ouvrier assassiné par la mafia. Orpheline à quinze ans. Une mère tuée en voulant venger l'homme qu'elle aimait. Depuis, elle avait survécu seule, vivotant de petits boulots, rongée par la haine. Elle ne se laissait pas approcher, encore moins intimider. Son corps, fin et nerveux, parlait de combat. Et ses yeux... ses yeux disaient tout ce que ses lèvres taisaient.
Giorgia, la silencieuse, venait enfin de parler.
Domenico resta immobile, les yeux légèrement plissés. Giorgia le fixait toujours, droite, le regard rempli d'incompréhension.
- T'as été gentille avec ma fille, dit-il d'un ton plus bas. Je te remercie.
- Vous n'avez pas à me remercier, répondit Giorgia, un brin sèche. Cette petite ne méritait pas d'être traitée comme ça. Surtout pas par
